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lundi, 29 avril 2013

En armant l’Arabie saoudite, l’Europe enfreint ses propres lois

En armant l’Arabie saoudite, l’Europe enfreint ses propres lois

par David Cronin

Ex: http://www.michelcollon.info/

 

Ce que j'ai lu de plus choquant ces derniers temps ?

Les « résultats provisoires » de l'entreprise BAE Systems.

 
À la page 4, BAE se vante d'avoir enregistré des commandes pour une valeur de 3,4 milliards de Livres (soit 5 milliards d'Euros) l'année dernière grâce à l'accord de coopération passé dans le domaine de la défense entre l'Arabie saoudite et la Grande-Bretagne. En mai 2012, la BAE a également décroché un autre contrat d'une valeur de 1,4 milliard pour la mise à disposition des pilotes saoudiens d'avions militaires pour répondre à leurs « besoins d'entraînement ».

Arrêtons-nous un instant. De quelle façon l'Arabie saoudite a-t-elle répondu à ce superbe tour de force populaire qu'on appelle le Printemps arabe ? En mars 2011, elle a envoyé 1200 troupes sur la route de Bahreïn. Bon nombre de ces troupes se déplaçaient en chars Tactica qui sont fabriqués par BAE. Ils ont servi à détruire un camp de protestataires installé sur la place de la Perle dans la capitale Manama.

L'Arabie saoudite a fait preuve de la même intolérance face à la liberté d'expression à l'intérieur de ses frontières. Alors que 300 personnes eurent le courage de manifester, elles furent arrêtées début 2011. Le ministère de l'Intérieur saoudien décréta que toute manifestation était interdite. 

Malheureusement, l'UE réagit à cette répression de la dissidence en envoyant encore plus d'armes à l'Arabie saoudite. En 2011, l'Arabie saoudite était le client le plus important des compagnies d'armement européennes pour un total de plus de 4,2 milliards d'euros.

Or, ces exportations d'armes violent les lois européennes. Depuis 2008, les gouvernements des pays de l'UE sont contraints de respecter un « code de bonne conduite » juridiquement contraignant pour ce qui est des exportations d'armes. Ce code stipule clairement que les gouvernements européens doivent faire preuve de « vigilance et de précaution » lorsqu'ils acceptent de vendre des armes à des pays qui portent gravement atteinte aux droits de l'homme.

Or cette clause de précaution n'a pas du tout été appliquée dans le cas de l'Arabie saoudite.

Les Saoudiennes n'ont pas le droit de travailler, ni de voyager à l'étranger ni de recevoir un quelconque traitement médical sans l'autorisation écrite de leur mari ou d'un autre homme de leur famille. Ce n'est qu'en septembre 2011 que le roi Abdallah a accordé le droit de vote aux femmes au niveau régional.
Les exécutions ont plus que triplé entre 2010 et 2011. Cette année, les Saoudiens ont procédé à deux décapitations en moyenne par semaine. Elles incluent l'exécution de Rizana Nafeek, employée de maison d'origine sri-lankaise qui n'avait que 17 ans au moment des faits. Son exécution viole la Convention européenne des droits de l'Enfant qui proscrit toute exécution pour les personnes âgées de moins de 18 ans au moment des faits.
Catherine Ashton, Haute Représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité s'est déclarée « profondément consternée » par l'exécution de Rizana Nafeek selon les déclarations de ses chargés de communication. Mais Ashton est restée silencieuse sur le fait que BAE arme un des pays les plus répressifs. Son silence est scandaleux bien que peu surprenant. Son mentor, Tony Blair, s'est comporté comme un commercial de BAE. Alors que les autorités britanniques détenaient les preuves selon lesquelles BAE avait eu recours à la corruption pour s'assurer un contrat d'armement de 43 milliards de livres avec les Saoudiens, Tony Blair ordonna la suspension de l'enquête.
À présent, la BAE tente de faire peau neuve. Sur son site internet, on apprend qu'elle a créé un département de « l'éthique des affaires » dans ses bureaux en Arabie saoudite. Son engagement pour l'éthique n'a pas duré longtemps. En février, elle a rejeté une demande d'enquête visant à déterminer comment l'ancien PDG de BAE, Richard Evans, avait acheté deux appartements de standing à Londres auprès de sociétés offshore impliquées dans le contrat d'armement que Tony Blair tenait tant à protéger.
L'Arabie saoudite est de toute évidence un allié majeur des États-Unis. L'attrait exercé par ce pays sur George W. Bush s'explique facilement : un négociant en combustible fossile ne pouvait pas manquer de tisser des liens étroits avec un pays qui héberge près de 20 % des réserves mondiales avérées de pétrole. En dépit de ses promesses de « changement », Barack Obama a gardé des liens étroits avec la famille royale saoudienne. Les attaques de drones ordonnées par Obama sur le Yémen sont parties d'une base de la CIA en Arabie saoudite.
Au début de son mandat, Obama nomma sa rivale d'autrefois Hillary Clinton au poste de secrétaire d'État. Clinton ne manqua jamais une occasion pour défendre les droits des femmes. Pourtant elle ne fut pas réticente lorsqu'il s'agit de mener des affaires avec l'Arabie saoudite. En 2010, les États-Unis conclurent un contrat d'armement avec ce pays pour un montant de 60 milliards de dollars. D'après le département d'État, c'était le contrat d'armement le plus important jamais signé avec l'Arabie saoudite.

Les atrocités en cours en Syrie semblent avoir donné à l'Occident des prétextes supplémentaires pour se rapprocher de l'Arabie saoudite. Des informations dans la presse américaine indiquent que les Saoudiens ont acheté un important stock d'armes en provenance de Croatie. Ces armes auraient été envoyées aux forces d'opposition syriennes depuis décembre 2012. Si ces informations sont exactes, on peut se demander pourquoi la famille royale saoudienne n'admet aucune opposition sur son sol, mais soutient les forces d'opposition à l'étranger.
Pendant ce temps, l'OTAN est en négociation avec le ministère saoudien des Affaires étrangères en vue de former un nouveau type « d'alliance ». Cela paraît logique selon une perspective étroite : les pays voisins dans le Golfe ont participé aux guerres de l'OTAN. Bahrein et les Émirats Arabes Unis ont envoyé des troupes en Afghanistan. Le Qatar et les Émirats Arabes Unis ont également fourni des avions militaires pour bombarder la Lybie.
Mais l'étreinte de l'Arabie saoudite a déjà eu des conséquences fatales. Oussama ben Laden, ne l'oublions pas, était saoudien tout comme la majorité des pirates de l'air du 11 septembre 2001. La présence militaire américaine sur son sol était déjà un des griefs majeurs de ben Laden. Celui-ci n'est plus. Les injustices demeurent : celles invoquées par ben Laden lorsqu'il recrutait de jeunes hommes pour commettre des atrocités.
Vendre des armes aux Saoudiens enrichit certes quelques marchands d'armes, mais nous met surtout tous en danger.
 
 
 
Traduit de l'anglais par Carolina pour Investig'Action

dimanche, 28 avril 2013

Syrische Revolutie

Syrische Revolutie

door 

Ex: http://www.solidarisme.be/

Als de massa de geest benijdt

De kudde de herder afwijst

Dan dreigt het gevaar

Van stuurloosheid

Als de massa denkt de leidraad te zijn

Zakt het peil

Tot aan de rand

Van de afgrond

Een brand begint klein

In het begin kan men hem nog omschrijven

Maar hij verwarmt zichzelf

Aan een onbedwingbare, onstuitbare drift

Aangepookt door zij die het vuur aan de lont staken

Tot de explosie volgt

Razend gaat hij dan te keer 

To de gloed is uitgedoofd

Dan wil men alles onbeschadigd zien

Dan weent de massa

Ze willen terug

Naar de tijd voor de brand

En de schuldigen voor de vuurgloed, zij kijken meewarig op hen neer

En wenden de blik, lucifer in de hand

Klaar voor een volgende brand

vendredi, 26 avril 2013

L’EGYPTE EN TRAIN DE PERDRE SA SOUVERAINETE ?

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L’EGYPTE EN TRAIN DE PERDRE SA SOUVERAINETE ?

Sous perfusion du FMI et du Qatar

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr/

Le Premier ministre du Qatar a promis à son homologue égyptien trois milliards de dollars supplémentaires d'aide financière. Un geste qui surprend de nombreux observateurs. Cette annonce est venue juste après un voyage surprise d’une grande partie du cabinet ministériel égyptien à Doha, la capitale qatarie. Une visite qui faisait suite à des signes de discorde apparus entre les deux pays. 
 
 
Le Qatar a déjà accordé 5 milliards de dollars d'aide à l’Égypte depuis la « révolution » de 2011 mais leurs rapports n'ont pas toujours été au beau fixe. Entre autres signes d’agacement, le ministre des Finances qatari, Youssef Kamal, aurait déclaré, il y a un mois, "qu’aucune nouvelle aide n’était imminente". De leur côté, a rapporté le quotidien britannique Financial Times, les régulateurs égyptiens ont tenté d'entraver la procédure de rachat d’une participation majoritaire dans EFG-Hermes, la première banque d'investissement d'Égypte par le fonds national qatari Qinvest. Alors, le Qatar est-il au chevet de l’Égypte ou le Qatar investit-il en Égypte dans un but précis de soutien politique et religieux ?
 
L’Egypte est en pleine crise économique  
 
Fitch vient d’abaisser une nouvelle fois la note du pays. L'Égypte espère un accord avec le FMI . Les sites touristiques sont vides et dans les campagnes, on réclame l’ordre, d’où qu’il vienne mais on veut de l’ordre, de l’apaisement et que les affaires reprennent. 
 
 
 
Le cheikh Hamad ben Jassem al-Thani, Premier ministre qatari, a parlé de “l'importance des relations entre l'Égypte et le Qatar » et a souhaité qu’ « elles se poursuivent au même rythme et avec le même élan", au cours d'une conférence de presse annonçant le plan d’aide. M. Ben Jassem a précisé que cette enveloppe serait fournie dans les jours qui viennent, sous forme de dépôt à la banque centrale d'Égypte ou bien d’achats de bons du Trésor. Il a également déclaré que son pays envisageait de fournir du gaz naturel à l’Egypte pour l'aider à répondre à la crise énergétique. Il se propose aussi d’accroître ses investissements dans le pays et d’assouplir les restrictions sur l’implantation d’entreprises égyptiennes au Qatar. 
 
 
 
Une mission du FMI est attendue la semaine prochaine dans la capitale égyptienne pour reprendre des négociations en cours sur un prêt de 4,8 milliards de dollars. FMI et Qatar se retrouvent sur la même longueur d’onde ! En Egypte, les réserves en devises ont diminué de 63%, passant de 36 milliards de dollars avant le soulèvement à 13,4 milliards à la fin mars 2013. Le déficit budgétaire du pays se creuse et sa note souveraine continue de baisser.
 
 
 
Le Premier ministre qatari s’est senti l’obligation de préciser : “Nous ne demandons rien en retour au gouvernement pour notre soutien". Cette petite phrase a beaucoup fait parler sur les plateaux de la télévision égyptienne et laisse beaucoup d’Égyptiens sceptiques et songeurs, au premier rang desquels l’humoriste Youssef Bassem. Il s'est publiquement interrogé sur l'influence du petit État du Golfe sur les affaires internes du pays. Si même les people en doutent …

mardi, 23 avril 2013

Nessuno tocchi la Siria

samedi, 13 avril 2013

La Syrie est le théâtre d’une guerre économique mondiale

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La Syrie est le théâtre d’une guerre économique mondiale

Ex: http://linformationnationaliste.hautetfort.com/

Le journaliste, écrivain et politologue suisso-tunisien Riadh Sidaoui est le fondateur et directeur du Centre arabe de recherches et d’analyses politiques et sociales basé à Genève. Il est également rédacteur en chef de la revue "Progressiste". Dans cet entretien, il décortique la crise en Syrie, théâtre de la guerre économique mondiale entre les puissances économiques occidentale et les économies émergentes et explique l’appui américain aux islamistes dans ce qu’on appelle le printemps arabe.

Le Temps d’Algérie : La Ligue arabe vient d’octroyer un siège permanent à l’opposition syrienne. Comment interprétez-vous ce geste ?

Riadh Sidaoui : Sur le plan interne, nous constatons aujourd’hui que la Ligue arabe est l’otage de certains pays qui se sont octroyés la mission de propager la démocratie dans les pays arabes, alors qu’ils se trouvent être les pires dictatures. Les deux pays à la tête de la Ligue arabe que sont le Qatar et l’Arabie saoudite sont dépourvus de toute vie démocratique et sont en rupture totale avec les principes de démocratie, à savoir une tradition électorale, une vie syndicale, l’exercice des libertés d’expression et de pensée…

C’est ce qu’on appelle en sciences politiques des dictatures absolues. Sur le plan externe, la politique de la ligue arabe répond parfaitement aux intérêts des Etats-Unis. Le Qatar et l’Arabie saoudite sont les principaux alliés des Américains dans la région et ont, de tout temps, aidé les Américains à appliquer leur agenda. L’Arabie saoudite a financé les Contras [correction du Grand Soir] (les éléments de la contre-révolution) en Amérique latine pour le compte de la CIA.

Cette dernière a besoin d’un budget énorme pour financer tous ses projets et a pu compter sur l’aide de son allié saoudien. C’est une situation surréaliste que de voir un tel acharnement de dictatures absolues en soutien à une opposition. Un acharnement qui a abouti, puisque les voix de l’Algérie et de l’Irak, qui ont émis des réserves, ou du Liban qui s’est abstenu sur la question ont été très minoritaires et sans impact.

Comment expliquer la position algérienne ?

La position algérienne est le résultat de l’héritage de la révolution algérienne. L’Algérie a adopté, depuis son indépendance, des positions en faveur du « fraternisme » arabe et sa politique insiste beaucoup sur la souveraineté des Etats et s’oppose donc à l’ingérence et aux interventions étrangères.

Cette position traduit-elle une prise de conscience par les autorités algériennes des réalités du « printemps arabe » ?

Beaucoup la disent elle-même menacée par cette vague de déstabilisation. C’est surtout le résultat de la culture de la révolution et une tradition issue du boumediénisme qui était très proche des mouvements nassérien et baâthiste. L’on s’est rendu compte que l’on était en face d’un mouvement mondial pour l’hégémonie américaine. Ce mouvement déploie tous les moyens possibles et se sert de tous ses outils, notamment de la Ligue arabe.

Il y a eu des tentatives de déstabilisation de l’Algérie par ces mêmes pays qui sont aujourd’hui à la tête de la Ligue. Outre un financement des groupes terroristes du GIA, ces pays ont procédé à un matraquage médiatique en faveur des groupes terroristes, notamment grâce aux grands titres de la presse comme Al Hayat et Charq El Awsat. Mais le rôle de l’armée algérienne a été déterminant dans cette tentative de déstabilisation du pouvoir algérien et de l’installation des islamistes au pouvoir.

Pourquoi cette propulsion des islamistes au pouvoir dans les pays arabes ?

Les clivages « progressiste » – à savoir la gauche arabe représentée par le boumediénisme (Algérie), le nassérisme (Egypte) et le baâthisme (Irak et Syrie) – et le clivage réactionnaire des monarchies du Golfe ne peuvent pas cohabiter.

Après le rayonnement du clivage progressiste, malgré ce qu’on peut lui reprocher, on assiste aujourd’hui à la revanche des réactionnaires arabes sur tout ce qui est progressiste ou qui peut être démocratique, grâce notamment à une hégémonie sur le champ médiatique arabe.

La crise syrienne, comme ce qu’on appelle le « printemps arabe », est donc un retour en force de la réaction arabe.
 
Il y a un dynamisme interne au sein du peuple syrien en faveur de l’établissement d’un modèle démocratique solide, loin du modèle qatari ou saoudien. On ne peut pas le nier. Cependant, ce n’est nullement la transition démocratique qui est le but de l’acharnement diplomatique des têtes de la Ligue en faveur de l’actuelle opposition syrienne. Les forces étrangères, à leur tête le Qatar et l’Arabie saoudite, ont accordé pas moins de 20 milliards de dollars d’aide à l’opposition. Si on avait voulu aider le peuple syrien, cette somme aurait pu être investie dans la création de l’emploi et l’aide à la population.

Mais l’on vise la destruction de l’Etat syrien. C’est le baâthisme syrien qui est visé, comme l’a été le baâthisme irakien et le nassérisme égyptien. Ce sont ces modèles, malgré tout ce qu’on peut leur reprocher, qui sont visés afin de les détruire. On assiste cependant à une résistance interne et même externe face aux attaques étrangères émanant notamment de Turquie et du Liban malgré sa position officielle plus neutre. Les intérêts des puissances économiques mondiales se confondent et elles essaient, toutes, à travers leurs alliés, de défendre leurs intérêts.

La Syrie est-elle le théâtre d’une guerre économique mondiale ? Quels sont les enjeux économiques derrière cette crise ?

Absolument. On assiste à une guerre mondiale entre les différentes grandes puissances économiques. Il y a d’un côté les Etats-Unis, avec l’aide de leurs alliés qui veulent imposer leur hégémonie sur les énergies et les ressources naturelles mondiales, et de l’autre la Russie et la Chine qui résistent, avec à leur côté les économies émergentes, l’Iran, l’Inde, le Brésil et l’Afriques du sud qui ont refusé une intervention étrangère en Syrie et évité ainsi un scénario à la libyenne.

La Russie a utilisé son veto, et pour la première fois, la Chine a recouru à son droit de veto elle aussi. Elle a voulu par ce geste passer un message aux Etats-Unis. On a désormais compris que l’on était dans une guerre économique mondiale ; les économies émergentes, la Russie et la Chine, ont fait savoir qu’elles n’allaient pas se laisser faire. Quant aux enjeux économiques, ils concernent en premier lieu le pétrole et le gaz.

Quand on regarde bien la carte, on constate que l’Irak et l’Afghanistan, qui ont déjà été envahis, la Syrie, en proie à une crise, et probablement l’Iran après, forment un cordon autour de la Chine et de la Russie. La Syrie, même si elle ne dispose pas de ressources énergétiques importantes, relie la mer méditerranée et l’Asie. C’est une jonction entre les continents européen et africain d’un côté et le continent asiatique de l’autre, par laquelle passent de nombreux pipelines. C’est une crise motivée d’abord par les intérêts économiques des uns et des autres.

C’est pour cela qu’on ne peut pas parler d’un « printemps arabe ». Si l’on nous parle d’une volonté d’aider des peuples à instaurer la démocratie, on ne peut que constater le deux poids, deux mesures des Etats-Unis qui soutiennent militairement des « oppositions » à renverser le pouvoir en place et aident en même temps le régime bahreïni à mâter une révolte populaire.

Sur le terrain, les Etats-Unis ne sont pas très visibles. Ce sont plutôt la Grande-Bretagne et surtout la France, accusée de mener des guerres pour les Américains. comment expliquer la position de la France ?

La position de la France concernant l’invasion de l’Irak était radicalement anti-américaine. L’ancien président, Jacques Chirac, avait menacé d’utiliser son droit de veto. Il avait opté pour une politique « pro-arabe » et s’est même montré correct avec les Palestiniens, s’attirant les foudres du lobby sioniste en France. Il tentait ainsi d’avoir la sympathie des pays arabes pour se procurer de nouveaux marchés, notamment un marché d’armes juteux.

Mais il avait fait de mauvais calculs, les pays du Golfe sont des clients des Etats-Unis et de la Grande- Bretagne. Finalement, la politique de Chirac n’avait pas été fructueuse. Son successeur, Sarkozy, est ouvertement pro-américain et pro-israélien, il s’est rangé au côté de l’axe américano-sioniste et a même été plus royaliste que le roi en s’embarquant dans les guerres du printemps arabe, qui profitent pleinement aux Américains.

Avec l’arrivée du socialiste Hollande, certains ont espéré un changement, mais on a constaté qu’il avait continué dans la même lignée. La France était déjà très impliquée dans la crise syrienne. Elle se retrouve, elle, le pays laïque, à soutenir des islamistes ! La position de la Grande-Bretagne est plus attendue. C’est l’alliée fidèle des Etats-Unis. D’ailleurs, ces derniers ont établi des liens avec les islamistes sous l’influence de la Grande-Bretagne.

Ce sont donc les Etats-Unis qui ont le plus à gagner avec l’arrivée des islamistes au pouvoir ?

Le lien entre les Etats-Unis et les islamistes est établi. Il y a d’abord les différents câbles diplomatiques divulgués par Wikileaks qui en attestent. Ensuite, la mort de Ben Laden qui, après une cavale de plus de dix ans, disparaît brutalement en plein « printemps arabe » ! De plus, les interventions militaires en Libye et Irak, qui visaient à détruire les courants de la gauche arabe, ont mené à la montée d’islamistes au pouvoir.

Il y a aussi les déclarations fortes du directeur de la police de Dubaï lors d’une réunion en présence de l’ambassadeur américain, accusant directement les Américains de vouloir renverser des régimes arabes et de favoriser l’accès des islamistes au pouvoir.

Comment expliquer cette sortie fracassante alors que les Emirats arabes unis sont considérés comme les alliés des USA ?

Il faut savoir que les Emirats ne sont pas le Qatar ou l’Arabie saoudite. Ils s’en démarquent. Ils refusent le wahhabisme promu par ces deux pays et tentent vraiment de se développer et de progresser. Ils ne cachent plus leur grand malaise face au wahhabisme qatari et avaient d’ailleurs osé s’opposer à l’Arabie saoudite en l’appelant à s’occuper de ses cinq millions d’habitants vivant sous le seuil de la pauvreté.

Quels sont les scénarios envisageables maintenant en Syrie ?

Le premier scénario voudrait que la guerre perdure. Certaines crises en Amérique latine, comme en Colombie, ont duré des décennies, car dans cette guerre, il y a ce qu’on appelle « une mobilisation totale des ressources », qu’elles soient humaines, financières ou médiatiques, de toutes les parties impliquées. On assiste également à des divisions au sein de l’opposition. Le deuxième scénario prévoit, lui, une victoire du pouvoir syrien. N’oublions pas qu’il vient de reconquérir des espaces qui étaient aux mains de l’opposition armée.

Il est vrai que la crise dure, et elle risque de durer encore ; l’armée étant de formation soviétique, elle n’est pas préparée à la guérilla ; les guerres des villes sont les plus dures, d’autant que l’armée syrienne ne s’y était pas préparée. Ceci dit, c’est une armée qui est en train de gagner des batailles, si l’on en croit les vraies sources d’information. Car à en croire Al Jazeera par exemple, le régime syrien aurait dû tomber depuis longtemps. Il devra cependant faire des concessions et aller vers des réformes. Ce n’est pas perdu pour lui.

Le siège de la Syrie à l’ONU ne serait-il pas menacé ?

Non, il ne l’est pas. L’Onu n’est pas la Ligue arabe. Cette dernière n’a plus aucun poids. Son rôle a pris fin en 1973 quand l’organisation a décidé l’embargo pétrolier. C’est bien la dernière décision de la Ligue qui, depuis, n’est qu’une marionnette aux mains des dictatures absolues du Golfe ; elles-mêmes sont des marionnettes aux mains des Etats-Unis.
 
Riadh Sidaoui http://www.voxnr.com
 
notes :
 
Riadh Sidaoui est le directeur du Centre arabe de recherches et d’analyses politiques et sociales.

Entretien réalisé par Mehdia Belkadi

mercredi, 03 avril 2013

Obama et son Vietnam du Proche-Orient

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Obama et son Vietnam du Proche-Orient

Hypothèses

 
Le pays du Sham – ou grande Syrie – concentre une extraordinaire diversité humaine tant au plan ethnique qu’au plan des confessions et des langues. Des églises donnent encore la messe dans la langue de Jésus et en Syriaque. C’est vous dire la précieuse diversité humaine de cette région (et de ses connexions méditerranéennes) qui dit les origines et les péripéties de la formation de la pensée et de l’imaginaire du Monde Occidental. Croyances, écriture et Ecritures, mythes et Raison, cosmogonies, géométrie et arithmétique, philosophie, concepts et modèles politiques, tout ou presque de la culture occidentale vient de cette région, musée vivant qu’aucun incendie, y compris les croisades et le Sykes-Picot, n’a pu détruire.

Un monde sensé et une humanité intelligente auraient témoigné au pays du Sham  la même attention respectueuse manifestée à la biodiversité sans laquelle rien ne peut se régénérer. La dispersion des Chrétiens d’Irak montre le désastre infligé à cette diversité par les politiques des USA, d’Israël et de leurs auxiliaires wahhabites. Un jour, il faudra bien rajouter aux crimes de l’impérialisme l’atteinte à l’« homo diversité » au même titre que l’atteinte à la biodiversité.

En réglant les petits et les grands problèmes de ses auxiliaires turcs et israéliens, en redonnant de l’éclat à un Erdogan bien terni par ses déceptions syriennes, en anesthésiant avec quelques dollars un roi jordanien effrayé par son inexorable départ au profit d’une nouvelle entité islamiste jordano-palestinienne qui soulagera Israël de ses Palestiniens de Cisjordanie, en ordonnant la démission d’un Mikati, qui a tout fait pour faciliter les activités de l’ASL et d’El Qaïda, et en donnant ipso facto le signal d’une offensive généralisée contre la Syrie et contre les positions du Hezbollah, Obama vient de mettre de l’ordre dans ses troupes. Cette offensive sera sans merci.

La concentration de troupes mercenaires et djihadistes au Liban, en Turquie, en Jordanie paraît suffisante pour donner l’estocade à l’armée syrienne. Obama a mis dans cette annonce tous les signes d’une lutte pour la vie ou pour la mort. En réaffirmant que le minimum est le départ d’El Assad, il brûle ses vaisseaux et s’interdit toute retraite. Il avertit ses troupes qu’elles jouent leur survie. La formation de ce gouvernement sous chefferie américaine porte le même sens. Que reste-t-il à négocier si ce gouvernement d’une faction politique – car il existe d’autres oppositions en dehors de la coalition et notamment celle de Manaâ – occupe le siège de toute la complexe Syrie et sous ce nouveau-ancien ?

En Côte d’Ivoire, en Libye, aujourd’hui en Syrie et au Mali, la ligne de conduite invariable des puissances coloniales reste le refus de toute issue négociée. En imposant cette ligne de conduite, les USA poussent sciemment à l’irréparable pour préparer dans les têtes le recours à un refuge communautaire et à un état confessionnel ou ethnique. Voilà le crime que commet en ce moment Obama en mettant en bon ordre de marche Netanyahu, Erdogan, Abdallah II, le Qatar, l’Arabie saoudite et des forces libanaises agglomérées autour de Hariri. Il doit aboutir à la mort de la nation syrienne et libanaise, à la mort de la vie commune, dans une identité nationale et humaine commune de cette extraordinaire diversité. Le meurtre d’El Bouti par son message de terreur et de promesse de nettoyage participe de cet ordre de guerre.

Obama a échoué les trois premiers plans offensifs. Il en est au quatrième avec la même obstination, car il mesure ce qu’un échec américain en Syrie signifierait pour sa force de dissuasion déjà mise mal par Chavez, par l’Iran et moins spectaculairement par les Brics. Il ne s’agit plus de l’hybris d’une Clinton survoltée par l’audace de la volonté adverse syrienne, mais de la froide évaluation qui a investi l’hybris dans la nécessité de la guerre de destruction de toute la région.

Pour réussir sa guerre, qui devait rester circonscrite à la Syrie, Obama est obligé de l’élargir au Liban pour frapper le Hezbollah tenu pour facteur essentiel de la résistance syrienne, de mobiliser encore plus de forces incluant Israël et la Jordanie, de faire encore plus de place au Qatar et aux djihadistes et, donc, faire peser plus de menaces à cette diversité humaine qui n’aura plus que le choix de la résistance. Quand ils organisent le 2 et le 4 août 1964 la provocation du Golfe du Tonkin, les USA ne doutaient pas de leur victoire au Vietnam. La même hybris les aveugle aujourd’hui.

 Mohamed Bouhamidi

mardi, 02 avril 2013

Le printemps arabe : un piège des islamistes

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Le printemps arabe : un piège des islamistes qui ont infiltré la Maison Blanche

 

Ex: http://www.tunisie-secret.com/
 
par Fakhreddine Besbes

Après lecture de cet article, on comprendra pourquoi Ghannouchi dirige la Tunisie et Morsi préside l’Egypte. Deux ans après son déclenchement en Tunisie, le « printemps arabe » parait tel que personne ne l’a vu au départ : une destruction méthodique des Etats-nations et le remplacement des régimes despotiques mais modernistes issus de la décolonisation par des régimes islamistes réactionnaires et inféodés aux USA. On dira que c’est une lecture « conspirationniste » des évènements. C’est l’argument des désinformateurs et des agents à la solde de l’impérialisme. Voici les faits exposés par un docteur en sciences politiques, qui a bien voulu nous adresser son analyse. Jugez-en par vous-mêmes.

 

Tout a commencé juste après les attentats criminels du 11 septembre 2001. Lorsque Oussama Ben Laden, l’ancien agent de la CIA s’est retourné contre la puissance qui l’avait armé et galvanisé contre la présence soviétique en Afghanistan. La décision américaine de frapper Al-Qaïda en Afghanistan même n’était pas illégitime en soi. Ben Laden, ses complices et ses protecteurs devaient payer. Mais, dans son délire narcissique, George W.Bush a décidé en 2003 d’envahir l’Irak, un Etat qui n’avait strictement aucune responsabilité dans les attentats du 11 septembre, à l’inverse de l’Arabie Saoudite, gardienne des lieux saints et des puits du pétrole.

De George W.Bush à Barak Hussein Obama

C’est à partir de cette invasion que les  américains ont décidé de changer de stratégie et d’alliances : plutôt que d’en faire des ennemis, les islamistes repentis seront nos alliés et les gardiens de nos intérêts dans le monde. Sous couvert de démocratie et de droits de l’homme, nous lâcheront les régimes qui les oppriment et nous les installerons au pouvoir. Nous les appellerons « islamistes modérés », c’est-à-dire modérément démocrates et hyper-impérialistes. Nous leur fixerons trois lignes rouges à ne pas franchir : notre mainmise sur les richesses énergétiques du monde musulman, la sacralité de l’Etat d’Israël et l’arrêt des actions terrorises qui nous visent.

Ce rapprochement entre les impérialistes et les islamistes, qui réactive la vieille alliance entre le wahhabisme saoudien et le pragmatisme américain, et aussi entre les  services britanniques et les frères musulmans, a fait l’objet d’un important livre de Robert Dreyfuss, « Devil’s Game. How the United States Helped Unleash Fundamentalist Islam » (Jeu du diable. Comment les Etats-Unis ont aidé à libérer l’islam fondamentaliste ?), publié en novembre 2005.

Avec l‘arrivée au pouvoir de Barak Hussein Obama, ce rapprochement entre l’administration américaine et la secte islamiste prend un tournant décisif. Avec un père originaire du Kenya et de confession musulmane, puis un beau père indonésien, Barak Hussein a baigné dans cet islam identitaire, victimaire et communautariste qui n’a rien à voir avec l’islam quiétiste, spirituel et décomplexé de la majorité des musulmans dans le monde. Dans les années 1980, il est travailleur social, plus exactement « organisateur de communauté » (Community organizer) dans les quartiers sud de Chicago. A la même époque, il se rapproche de « L’Eglise unie du Christ », localement dirigée par le pasteur très controversé, Jeremiah Wright, issu de la secte « Nation of islam », puis finit par se « convertir » au protestantisme.

Avec Barak Hussein Obama à la Maison Blanche, les islamistes ont donc trouvé l’allié idéal qui comprend leur combat et partage leurs idéaux, ainsi que l’opportunité historique de passer à la phase finale de leur conquête du pouvoir dans le monde arabe. Pour eux, Obama est en quelque sorte le Messie libérateur, le bras par lequel le dessein d’Allah va se réaliser, pas seulement dans le monde arabe mais aussi, à moyen et long terme, dans ce vieux continent fragilisé par une déchristianisation entamée depuis plus d’un siècle. Les islamistes ne savent pas encore qu’Obama est plutôt l’Antéchrist dont la politique conduit droit vers un choc des civilisations qui fera disparaitre l’islam en tant que religion. Diviser les musulmans, tuer l’islam par le poison islamiste, telle est la stratégie machiavélique de l’administration américaine.

L’entrisme des Frères musulmans

Le 22 décembre 2012, paraissait dans le magazine égyptien « Rose el-Youssef » un article d’une importance capitale sous le titre de, « Un homme et six Frères à la Maison Blanche », signé par Ahmed Chawki, un pseudonyme. L’auteur écrit que six individus ont modifié la politique des Etats-Unis : « La Maison Blanche est passée d’une position d’hostilité envers les groupes et organisations islamistes dans le monde à celle du plus important partisan de la confrérie des Frères musulmans ».

Selon l’auteur, les six individus sont : Arif Ali-khan, secrétaire adjoint de la Sécurité intérieure pour le développement des politiques ; Mohamed Elibiary, membre du Conseil consultatif sur la Sécurité intérieure ; Rached Hussein, envoyé spécial américain de l’Organisation de la Conférence islamique ; Salem al-Marayati, cofondateur de Muslim Public Affairs Council (MPAC) ; Mohamed Majid, président de l’Islamic Society of North America (ISNA) ; Eboo Patel, membre du Conseil consultatif du président Obama, chargé des partenariats confessionnels d’arrondissements.

Le pédigrée des six Frères
       

Né en 1968 d’un père indien et d’une mère pakistanaise, Arif Ali-Khan est un avocat musulman et professeur à l’Université de la Défense Nationale, spécialisé dans la lutte antiterroriste. Après son succès en tant que maire adjoint de Los Angeles, il a été nommé en 2009 par Obama secrétaire adjoint à la Sécurité intérieure. Il a été surtout conseiller d’Obama chargé du dossier des Etats musulmans. Fondateur de l’Organisation mondiale islamique qui est une ramification de l’Organisation Mondiale des Frères Musulmans, c’est lui qui a assuré les liens et les négociations avec les mouvements islamistes avant et après le « printemps arabe ».

Né en Alexandrie, Mohamed Elibiary a grandi au Texas où s’étaient installés ses parents qui ont fui la persécution des islamistes en Egypte. Mohamed Elibiary, alias le « qutbiste » pour son fanatisme à l’égard des idées de Saïd Qutb, est un membre éminent des Frères musulmans aux Etats-Unis. Diplômé en management et en ingénierie réseau, a été directeur de la section de Houston du Council on American Islamic Relations (CAIR), une vitrine des Frères musulmans aux USA. C’est lui qui a rédigé le discours d’Obama appelant Hosni Moubarak à quitter le pouvoir.

Né en 1978 dans le Wyoming, Rached Hussein est un avocat d’origine indo-pakistanaise qui était un membre secret des Frères musulmans. En juin 2002, il a participé à la Conférence annuelle de l’American Muslim Council, anciennement dirigée par Abdurrahmane Alamoudi, qui a été condamné pour financement de terrorisme. Il a aussi participé au comité organisateur du Critical Islamic Reflection, aux côtés de grandes figures des Frères musulmans aux Etats-Unis, telles que Jamal Barzinji, Hichem al-Talib et Yacoub Mirza. Après avoir rejoint l’équipe électorale d’Obama, ce dernier l’a nommé en janvier 2009 conseiller juridique à la Maison Blanche. Barak Hussein Obama l’a chargé aussi de la rédaction de ses discours sur la politique étrangère. En 2009, c’est Rached Hussein qui a rédigé le discours d’Obama au Caire. Répondant à des critiques, Obama a dit de son ami et conseiller : « Je l’ai choisi pour ce poste parce que c’est un avocat accompli et parce qu’il a joué un rôle clé dans le développement des partenariats que j’ai demandé avec le Caire. Et comme un Hafiz (connaisseur) du Coran, c’est un membre respecté de la communauté musulmane américaine ».

Né en Irak, Salem el-Marayati est un américain d’adoption. Il est actuellement directeur exécutif de la Muslim Public Affairs Council (MPAC), une organisation islamique créée en 1986 par des Frères musulmans. Il a été nominé en 2002 pour travailler avec la National Security Agency. Les soupçons qui ont pesé sur la MPAC dans la campagne sécuritaire post 11 septembre 2001, n’ont pas empêché el-Marayati de s’approcher des néoconservateurs, puis des démocrates au sein de l’équipe d’Obama.

Né dans le nord du Soudan en 1965, Mohamed Majid est le fils de l’ancien mufti du Soudan. Il a émigré aux Etats-Unis en 1987. Après des études complémentaires, il a été en 1997 enseignant à l’Université de Howard, spécialiste de l’exégèse coranique. Membre des Frères musulmans, il a été très influent auprès des communautés musulmanes nord américaines. En tant qu’avocat occasionnel, il a été un militant farouche pour la criminalisation de toute diffamation de l’islam. Ayant soutenu la candidature d’Obama aux élections présidentielles, ce dernier lui a confié plusieurs missions associatives de type communautaristes. En 2011, il l’a nommé conseiller au Department of Homeland Security (DHS) pour lutter contre l’extrémisme et le terrorisme. Il est actuellement conseiller du Federal Bureau of Investigation (FBI) ainsi que d’autres organismes fédéraux.

Enfin, Eboo Patel est musulman américain d’origine indienne. Il a fait ses études en sociologie dans l’Illinois à Urbana-Champaign. Etudiant, il a été activiste islamiste auprès des musulmans originaires de l’Inde, de Sri Lanka et d’Afrique du Sud. Grâce à des fonds de la Fondation Ford, il est l’initiateur de IFYC en 2002. Frère musulman et ami très proche de Hani Ramadan, il est membre du Comité consultatif religieux du Council on Foreign Relations. Il a été aussi très proche de Siraj Wahhaj, un Frère musulman américain bien célèbre. Eboo Patel est actuellement consultant au Département de la Sécurité Intérieure américaine et membre du conseil Barak Obama’s Advisory.

Hillary Clinton avait aussi sa musulmane de service

Elle s’appelle Huma Mahmoud Abidin et elle a joué auprès de madame Clinton un rôle majeur au début du « printemps arabe ». Avant de rejoindre l’équipe électorale de madame Clinton, elle vient aussi de l’ancien entourage associatif et communautariste de Barak Hussein Obama. Pour montrer patte blanche au big boss noir, Hillary Clinton l’a recruté parmi ses plus proches collaborateurs. Elle est née en 1976, de père indien et de mère pakistanaise. Elle a grandi et fait ses études au pays du wahhabisme, l’Arabie Saoudite, où ses parents travaillaient. Lors des primaires démocrates de 2008, elle a été l’assistante personnelle d’Hillary Clinton. Elle est mariée à Anthony David Weiner, membre du Parti Démocrate et élu de New York.

Conclusion

Dès ses premiers frémissements en Tunisie, le « printemps arabe » a été une vaste escroquerie médiatique et une grande conspiration islamo-impérialiste, que le peuple tunisien, désireux de liberté et de démocratie n'a pas vu. Avec de telles personnalités islamistes américaines, influentes dans les instances décisionnelles et sécuritaires, le « printemps arabe » devait forcément être un hiver islamiste. Ce n’est pas du tout un hasard si les deux principaux pourvoyeurs de l’islamisme dans le monde, l’Arabie Saoudite et le Qatar, ont, dès la « révolution du jasmin », soutenu ces insurrections dites spontanées. Ce n’est pas non plus un hasard si ces Etats continuent à financer les djihadistes en Syrie qu’ils ont mis à feu et à sang, en attendant de passer sans doute à l'Iran, au Liban et en Algérie. Pour les ignorants, c’est le siècle de l’islamisme qui commence. Pour les initiés, c’est la fin de l’islam qui est amorcée.Tunisie-Secret.com

Fakhreddine Besbes, docteur en sciences politiques            

lundi, 01 avril 2013

L’engagement d’Obama au Moyen-Orient

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L’engagement d’Obama au Moyen-Orient

L’art de la guerre

 
Double engagement répété par Obama dans sa visite en Israël. L’alliance toujours plus forte des USA avec l’Etat israélien, confirmée par le fait que « nos militaires et nos services de renseignement coopèrent plus étroitement que jamais ». Ceci est indubitable. La création d’ « un état palestinien indépendant et souverain ». Ceci est faux. L’ « Etat palestinien » auquel on pense à Washington ressemble beaucoup à une « réserve indienne » : il y a quatre mois, aux Nations Unies, les Usa ont même voté avec Israël contre la reconnaissance de la Palestine en tant qu’ « Etat observateur non membre ». Mais se déclarer favorables à un Etat palestinien accrédite l’idée que les Etats-Unis sont engagés, comme jamais, pour la paix et la démocratie au Moyen-Orient. Obama a en outre joué le médiateur de paix entre la Turquie et Israël : Netanyahu a téléphoné à Erdogan pour s’excuser des « erreurs opérationnelles » commises dans l’attaque contre la Freedom Flotilla qui transportait les pacifistes à Gaza. Excuses immédiatement acceptées : sur les tombes des pacifistes tués par les Israéliens il sera maintenant inscrit « mort le 31 mai 2010 par une erreur opérationnelle ».

Après ses rencontres en Israël, Obama a fait escale à Amman, en réaffirmant « l’engagement des Etats-Unis pour la sécurité de la Jordanie », mise en danger par la « violence qui filtre à travers la frontière avec la Syrie ». Il reste à voir, cependant, dans quelle direction. Comme informe le Guardian, des instructeurs étasuniens, aidés par des collègues français et britanniques, entraînent en Jordanie les « rebelles » qui sont infiltrés en Syrie. Le cercle se resserre ainsi autour de la Syrie, avec une opération sous direction Usa/Otan menée à travers la Turquie et Israël (à présent réconciliés) et la Jordanie. Et, pour l’estocade finale,  le casus belli est prêt : le lancement d’un missile à tête chimique, qui a provoqué la mort de plusieurs dizaines de personnes dans la zone d’Alep.

A Jérusalem, Obama a exprimé sa solidarité avec « la préoccupation croissante d’Israël pour les armes chimiques de la Syrie voisine », en avertissant que, si l’enquête trouvait les preuves que ce sont les militaires syriens qui ont utilisé l’arme chimique, cela « changera les règles du jeu ». En d’autres termes, c’est une menace d’intervention « préventive » USA/Otan en Syrie, au motif de bloquer l’arsenal chimique avant qu’il ne soit utilisé. Si de telles «preuves » émergeaient, cela voudrait dire que le gouvernement syrien a décidé d’utiliser un missile à tête chimique contre ses propres soldats et civils loyaux au gouvernement (la quasi-totalité des victimes), pour fournir aux Usa et à l’Otan, sur un plateau d’argent, la justification pour attaquer et envahir la Syrie. En attendant, en même temps que des dollars et des armes, Washington a déjà fourni aux « rebelles » le futur premier ministre : Ghassan Hitto, citoyen étasunien d’origine syrienne. Un executive[1] texan dans la technologie d’information, choisi formellement par les « rebelles ».

Qu’est-ce qu’Obama devrait faire d’autre pour la paix et la démocratie au Moyen-Orient ?

Edition de mardi 26 mars 2013 de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20130326/manip2pg/14/manip2pz/337945/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 


[1] Executive, en anglais dans le texte, est le mot qui revient absolument invariablement dans les présentations anglophones du nouveau premier ministre syrien déniché au Texas par l’administration étasunienne (et « alliés ») : mot générique qui en dit long non seulement sur le flou entourant ce que Monsieur Hitto a fait jusque là mais aussi sur l’arrogance et le mépris de cette même administration (et « alliés ») qui ne ressent aucune nécessité à donner le moindre vernis de crédibilité à ses larbins. L’analyse précise du langage de l’empire, en deçà et au-delà de ses effets d’annonce, donne des clés essentielles pour une analyse non moins précise de la situation géopolitique. NdT pour la version française.

Articles Par : Manlio Dinucci
 

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samedi, 30 mars 2013

“Irak : dix ans après l’invasion, le risque d’une guerre civile”

“Irak : dix ans après l’invasion, le risque d’une guerre civile”

Bagdad. Une image parmi d’autres des attentats qui ont fait 65 morts en Irak, le 19 mars 2013, à l’occasion du dixième anniversaire de l’invasion du pays

Dix ans après la mission Iraqi Freedom, menée par les Américains et les Anglais, pour renverser Saddam Hussein, l’Irak est toujours un pays d’une grande instabilité, déchiré par des tensions entre communautés et secoué par des attentats terroristes.

Pourquoi, alors que le pays s’est doté d’une constitution et est redevenu un grand pays exportateur de pétrole, la situation est-elle toujours aussi instable d’un point de vue politique et communautaire ?

Karim Pakzad, chercheur à l’Iris, spécialiste de l’Irak, analyse pour BFMTV.com une situation complexe aux sources de tension multiformes.

Quelle est la situation politique en Irak aujourd’hui ?

L’Irak connait une crise politique multiforme. Malgré les élections législatives et la formation d’un parlement, il y a de nombreuses tensions, d’une part entre la communauté chiite qui gouverne l’Irak et qui compose la majorité de la population, et les sunnites, mais aussi entre les Kurdes et le gouvernement. Après la chute de Saddam Hussein, les Irakiens se sont dotés d’une constitution qui leur a permis d’organiser des élections dans des conditions assez satisfaisantes, à laquelle l’ensemble des communautés ont eu accès.

Mais c’est la communauté chiite, majoritaire en Irak, qui gouverne. Entre sunnites et chiites, le conflit date de l’intervention américaine, qui a privé les arabes sunnites du pouvoir. Jusqu’à 2003, les sunnites gouvernaient. Ils ont perdu le pouvoir à la suite des élections.

Quelles sont les critiques émises à l’encontre du gouvernement irakien ?

Les sunnites accusent le Premier ministre d’autoritarisme et de monopoliser le pouvoir. Nouri al-Maliki, en place depuis 2006, est à la fois Premier ministre, ministre de la Défense, de l’Intérieur et de la Sécurité nationale.

De leur côté, les Kurdes accusent le gouvernement de Maliki de ne pas appliquer la constitution. Celle-ci prévoit un système fédéral en Irak. Les Kurdes ont appliqué ce principe, dès le lendemain de l’adoption de la constitution. Ils ont leur propre gouvernement, leur propre président et leur propre parlement. Mais les chiites et les sunnites n’ont pas encore appliqué ce système.

Les chiites qui détiennent le pouvoir central, et les ressources pétrolières, n’y ont pas intérêt. Les sunnites n’y ont pas intérêt non plus, parce que les régions qu’ils occupent sont dépourvues de ressources pétrolières.

Y a-t-il un risque de guerre civile en Irak ?

Tous les éléments d’une guerre civile sont réunis en Irak, si la crise politique continue. Les sunnites n’ont jamais accepté d’avoir perdu le pouvoir et les chiites ne sont pas disposés à partager ce pouvoir de façon équitable.

En outre, la région occupée par les Kurdes apparaît presque comme un état indépendant. C’est une région qui connait un développement économique foudroyant. Les Kurdes revendiquent la ville de Kirkouk, qu’ils considèrent comme leur capitale historique. Mais ni les chiites ni les sunnites ne sont disposés à leurs céder. Et la constitution, qui prévoit un référendum sur le sort de Kirkouk, n’est pas appliquée.

La guerre civile peut-elle être évitée ?

L’influence des Ayatollah chiites, qui commencent à critiquer et prendre leurs distances vis-à-vis de Maliki, pourrait être déterminante. Les Ayatollah chiites ont en effet une influence extraordinaire sur les chiites irakiens, le gouvernement irakien, mais aussi sur les chiites du monde entier.

Plusieurs conditions sont nécessaires pour installer en Irak une certaine stabilité. Il faudrait d’une part que les prochaines élections, qui auront lieu dans un an, se déroulent d’une manière satisfaisante, et qu’une autre alliance autour des chiites et des Kurdes arrive à former un gouvernement plus acceptable pour les sunnites. D’autre part, il faudrait que ce gouvernement arrive à limiter l’influence des pays étrangers comme l’Iran et Arabie saoudite.

L’Irak a les moyens suffisants pour se développer. Les revenus pétroliers irakiens s’élevaient ainsi à 100 milliards de dollars en 2012.

Quels sont les autres facteurs de déstabilisation du pays?

Avec le renversement de Saddam Hussein, l’Irak n’est plus aujourd’hui un pays uniquement arabe. La constitution irakienne définit l’Irak comme un pays composé de différentes communautés. Ainsi le président de la République, Jalal Talabani, est-il kurde, et le Premier ministre chiite. Or, l’Arabie saoudite et les pays du Golfe persique (peuplés de sunnites) n’ont jamais accepté le pouvoir chiite. A mesure que les rivalités dans la région entre l’Iran (chiite) et l’Arabie saoudite, les Emirats et le Qatar (tous trois sunnites) augmentent, cela déstabilise un peu plus la situation en Irak.

Depuis dix ans, les attentats ont principalement visé la communauté chiite. La branche irakienne d’Al-Qaïda, mais aussi les anciens du parti Baas (le parti de Saddam Hussein), ou encore les islamistes irakiens, tentent de déstabiliser l’Irak pour revenir au pouvoir, aidés en cela par l’Arabie saoudite. Ils tablent sur la marginalisation de l’Iran, menacé par certaines puissances étrangères, qui ne pourrait pas intervenir en cas de guerre civile. C’est aussi l’analyse des nationalistes sunnites du parti Baas et des partis islamistes sunnites. Voilà pourquoi les attentats anti-chiites continuent.

Enfin, la situation en Syrie envenime la crise politique en Irak. Le gouvernement irakien craint que le remplacement de Bachar al-Assad (qui est soutenu par l’Iran chiite) ne permette l’arrivée au pouvoir des sunnites en Syrie. En renforçant la communauté arabe sunnite cela renforcerait la crise politique en Irak. Voilà pourquoi le pouvoir irakien est l’un des gouvernements arabes qui n’est pas tout à fait favorable à l’opposition syrienne.

BFMTV

vendredi, 29 mars 2013

Obiettivo Siria

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Obiettivo Siria

Come la CIA, le bande criminali e le ONG realizzano stragi di massa e distorcono le informazioni per manipolare l'opinione pubblica

Autore: Tony Cartalucci  Nile Bowie 

Prezzo: € 11,50


Un libro per colpire i bombardamenti, svelare la Grande Bugia in tempo, per fermare l’ennesima guerra “umanitaria”. La situazione della Siria è drammatica. Il paese si dibatte in una cruenta guerra civile, oggetto di spietati attacchi da parte di nemici interni ed esterni. La cosiddetta “rivolta siriana” fa in realtà parte di una cinica strategia statunitense che si serve di provocatori, mercenari, fanatici fondamentalisti e ONG corrotte.

Essi sono decisi a colpire uno stato arabo indipendente, dove la ricchezza generata dal petrolio viene impiegata per finanziare lo stato sociale, proprio come avveniva in Libia prima che questa fosse annientata con analoghe modalità. I paesi vicini partecipano al massacro, come sciacalli e iene che strisciano ai piedi del leone americano.

“Obiettivo Siria” è un ammonimento sul modo di operare dell’onnipotente “Impero del Dollaro”. La trama americana, finanziata dai “petrodollari” delle monarchie del Golfo, attiva la tattica delle “counter-gang”: terroristi – mercenari e irregolari, la “legione straniera” della CIA – che fanno saltare in aria edifici e massacrano gli innocenti, per poi addossare le responsabilità della carneficina al governo preso di mira.

ONG come NED – National Endowment for Democracy – incoraggiano gli “attivisti”, i cui leader sono ambiziosi sociopatici, intenti ad aggiudicarsi avidamente una parte delle spoglie dello Stato abbattuto. I mezzi d’informazione credono alla Grande Bugia e la celebrano propagandisticamente, creando una realtà falsificata attraverso cui non è possibile farsi una opinione critica, libera e indipendente.

“Obiettivo Siria” mostra come queste guerre siano architettate attraverso la strumentalizzazione degli istinti più nobili dell’animo umano, tramite l’inganno di coloro che altrimenti tenderebbero a contrastare l’intervento armato, manipolandoli al servizio dell’assassinio di massa e della dittatura globale del potere economico.

Anteprima - Obiettivo Siria - Libro di Tony Cartalucci, Nile Bowie

Credo che le incaute speranze e gli ancor più incauti entusiasmi per le cosiddette "primavere arabe" si siano ormai volatilizzati, soprattutto in seguito alla vicenda che ha coinvolto Gheddafi in Libia. Gheddafi è stato un tiranno a lungo tollerato e perfino adulato dagli occidentali, finché questi non hanno cominciato ad accorgersi che il decisivo intervento della NATO contro di lui si era concretizzato dal momento in cui egli aveva cominciato a intralciare gli interessi francesi e britannici in Libia, opponendosi contemporaneamente alle speculazioni di alcune multinazionali nei lucrosi campi dell'acqua e della telefonia nel continente africano.

Quelle "primavere" erano state tacitamente e brutalmente soffocate nei Paesi della penisola arabica, alcuni governi dei quali - e gli organismi mediatici che essi finanziano - sostengono invece decisamente i gruppi fondamentalisti, che hanno animato, se non addirittura egemonizzato, altrove la rivolta.

Infine - a parte l'iniziale "caso" tunisino, che aveva forse preso in contropiede sia i governi che gli imprenditori occidentali - la rivolta si è invariabilmente indirizzata contro i Paesi musulmani retti da quei regimi che noi, impropriamente, definivamo "laici". Nemmeno uno dei ricchi e feroci tirannelli degli emirati, che il petrolio e il turismo hanno ormai reso arci-opulenti e che sono interlocutori preziosi delle banche e delle lobby occidentali, è stato rovesciato, mentre, fra i regimi arabi "laici", quello dei militari algerini e rimasto indisturbato nonostante il responso negativo delle urne'.

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Introduzione - Obiettivo Siria

Libro di Tony Cartalucci, Nile Bowie

Questi avvenimenti sono stati censurati dai media appartenenti al mainstream, i quali proseguono senza tregua il loro sforzo, finalizzato a indurre l'opinione pubblica di tutto il mondo a credere che gli eventi siriani siano una nuova "rivoluzione del popolo", mentre i fatti dimostrano chiaramente che si tratta di un altro sanguinoso "cambio di regime" incentivato dal Governo americano.

Questa non dovrebbe essere una sorpresa. La storia ricorda che la CIA ha orchestrato innumerevoli insurrezioni violente in diversi Paesi del mondo, armando bande di mercenari e "squadroni della morte", con l'obiettivo di rovesciare i governi nazionali ed espandere la dominazione americana in ogni angolo del globo.

Nel 1988, l'allora comandante del locale distaccamento John Stockwell, che portò avanti la guerra segreta in Angola, valutò che la CIA avesse organizzato approssimativamente 3000 operazioni maggiori e 10.000 operazioni minori di questa tipologia, che provocarono la morte di più di 6 milioni di persone.

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Indice del libro

Indice
Nota sull'opera
Prefazione
di Franco Cardini
Il puzzle siriano
Giochi di potere
"Primavera" o disgregazione del mondo arabo?
Introduzione
Le premesse
La cosiddetta "Primavera Araba"
La cronologia: 2008-2010, preparazione del campo di battaglia
2011: l'anno dell'inganno
Rivolta e insurrezione in Siria
L'architettura dell'insorgenza
Gestione della percezione nella guerra psicologica attraverso bugie,
disinformazione, montature e travisamenti
La prospettiva di una guerra regionale
Fasi della guerra non convenzionale
Struttura di un movimento di insorgenza o di resistenza
Giustizia poetica nel Golfo Persico
La Turchia e la questione curda
Israele e la strada verso la Persia
Sanzioni
Invasione
Un fronte unito contro l'Iran
La costruzione delle provocazioni
Rivoluzione colorata finanziata dall'estero
Assistere le rivoluzioni popolari con le forze armate
Terrorismo sponsorizzato dagli Stati Uniti
Mujahedin-e Khalq e l'insorgenza armata
Potenziali alleati etnici
Fomentare un colpo di stato militare
La posizione cino-russa
Conclusioni
Appendice 1 - Siria: la testimonianza di un sacerdote
Appendice 2 - Cos'è Amnesty International?
Il finanziamento di Amnesty International
La leadership di Amnesty International
Amnesty International tradisce la reale promozione dei diritti umani
Appendice 3 – La cronaca occidentale sulla Siria sta andando in pezzi
Appendice 4 – La Turchia tenta di provocare la guerra alla Siria

Syrien – letzter Staat seiner Art

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Syrien – letzter Staat seiner Art

von Gereon Breuer

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Syrien ist islamisch und säkular und damit der letzte Staat seiner Art im erweiterten Mittleren Osten. Kein anderer Staat in der Region erfüllt sonst diese Kriterien.

Die säkularen Staaten des islamischen Raumes standen für Verlässlichkeit und politische Planungssicherheit. Der Bevölkerung gewährten sie Sicherheit. Syrien ist nun auch der letzte Staat aus der Erbmasse des Osmanischen Reiches, in dem noch die Baath-​Partei herrscht. Und im Gegensatz zum Baath-​Regime Saddam Husseins im Irak war es Syrern immer möglich, in Frieden zu leben, solange sie sich nicht offensiv gegen das Regime gestellt haben.

Religiös-​ethnische Konfliktlinien

Seitdem von wo auch immer nach Syrien eingesickerte Rebellen einen Krieg gegen Präsident Baschar al-​Assad vom Zaun gebrochen haben, ist es mit dieser Sicherheit vorbei. Die religiös-​ethnischen Konfliktlinien zwischen Schiiten, Sunniten, Alawiten und Christen sind blutig aufgebrochen. Assad kämpft nicht nur um das Fortbestehen seiner Herrschaft, sondern – als Alawit – auch um die physische Existenz seines Stammes.

Denn die Alawiten, die einem Islam anhängen, der in manchen mystischen Praktiken noch auf die Zeit vor dem Propheten zurückgeht, würden nach einem Sturz des Assad-​Regimes unweigerlich der Vernichtung durch Sunniten und Schiiten ausgesetzt. Ähnlich würde es den Christen ergehen. Die Lage in Ägypten und dem Irak, wo jetzt schon große Teile der tief in der Region verwurzelten Christen-​Gemeinden ausgelöscht und vertrieben wurden, liefert hier blutdurchtränkte Beispiele. Aus diesen religiös-​ethnischen Konfliktlinien heraus ergibt sich auch ein Teil der Interessenlage jener Staaten, für die Syrien strategisch eine Rolle spielt.

Existenzielle Bedrohung urchristlicher Gemeinden

Der Iran etwa träumt schon seit längerer Zeit von einem schiitischen Gürtel vom Iran bis zum Mittelmeer. Könnte Syrien so weit destabilisiert werden, dass die Schiiten schließlich an die Macht gelangten, wäre dieser Traum erreibarer. Es bleibt jedoch ein Drahtseilakt. Denn je mehr sich Syrien destabilisiert, umso schwieriger werden die iranischen Waffenlieferungen an die vom Libanon aus gegen den iranischen Erzfeind Israel kämpfende Hizbollah.

Das wahhabitische Regime in Saudi Arabien, das der sunnitischen Richtung angehört, hat im ewigen Kampf zwischen Sunniten und Schiiten um die Vorherrschaft im Islam kein Interesse daran, den Iran zu stärken. Aus diesem Grund unterstützt es die Sunniten in Syrien. Es ist davon auszugehen, dass schon jetzt aus Riad viel Geld an die Rebellen fließt, damit sie einem sunnitischen Regime in Syrien den Weg ebnen. Für Israel geht es vordergründig vor allem darum, bei einem syrischen Kollaps zu verhindern, dass die chemischen Waffen des Assad-​Regimes in die falschen Hände – etwa die der Hizbollah – fallen und damit zu einer akuten Bedrohung für den Judenstaat werden könnten. Ein schiitisches Syrien von iranischen Gnaden dürfte für Israel die Bedrohungslage noch einmal verschärfen.

Lenker in Saudi-​Arabien und Iran

Russland ist so ziemlich der einzige Staat, dessen Regierung noch fest zu Assad hält. Zum einen ist den Russen seit eh und je die Interventionspolitik der USA ein Gräuel. Zum anderen ist Syrien für Russland auch von strategischer Bedeutung. Seit 2008 unterhält die russische Seekriegsflotte einen Stützpunkt in Tartus, der für ihre Operationsfähigkeit im Mittelmeer von entscheidender Bedeutung ist. Zudem dürfte es einigen Einfluss auf die Haltung Russlands haben, dass sich die Türkei in der Causa Syrien neo-​osmanischen Ambitionen hingibt und diese eventuell auch auf die Staaten mit Turk-​Bevölkerung in der Kaspi-​Region ausweiten könnten. Auch im Hinblick auf seine Interessen in der Schwarzmeerregion dürfte ein Erstarken der Türkei für Russland problematisch werden.

Eine einheitliche Meinung zu einem möglichen Vorgehen in Syrien im Kreis der Staaten der Europäischen Union gibt es nicht. Die meisten Regierungen der EU-​Staaten sehen in Syrien nicht unbedingt ihren Interessenbereich berührt. Großbritannien und vor allem Frankreich möchten gerne die Rebellen bewaffnen und das Assad-​Regime so schnell wie möglich stürzen. Frankreichs Präsident François Hollande ist der derzeit am lautesten polternde Kriegstreiber. Was sich der Führer der einstigen Schutzmacht der Christen in der Levante davon verspricht, darüber kann nur spekuliert werden.

Interessen Europas unklar

Stabilität in der Region kann es jedenfalls nicht sein. Eine existentielle Bedrohung für die christliche Bevölkerung ist es allemal. Dass sich der deutsche Außenminister Guido Westerwelle (FDP) nun auch für Waffenlieferungen an die Rebellen stark macht, bestätigt den fehlenden Weitblick dieses bestenfalls für den einfachen Dienst taugenden deutschen Chefdiplomaten.

Weil die Lage in Syrien sehr unübersichtlich ist und niemand genau zu sagen weiß, wo Freund und wo Feind stehen, kann auch niemand voraussagen, wohin die Waffen am Ende tatsächlich gelangen. So könnte sich am Ende das traurige Schauspiel wiederholen, das sich den USA bei ihrer Intervention im Irak bot, als sie mit den Waffen bekämpft wurden, die sie Saddam Hussein für seinen Krieg gegen den Iran geliefert hatten.

mercredi, 27 mars 2013

Saddam Hussein’s Revenge

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Saddam Hussein’s Revenge

By Patrick J. Buchanan

Ex: http://www.theamericanconservative.com/

Ten years ago, U.S. air, sea, and land forces attacked Iraq. And the great goals of Operation Iraqi Freedom?

Destroy the chemical and biological weapons Saddam Hussein had amassed to use on us or transfer to al-Qaida for use against the U.S. homeland.

Exact retribution for Saddam’s complicity in 9/11 after we learned his agents had met secretly in Prague with Mohamed Atta.

Create a flourishing democracy in Baghdad that would serve as a catalyst for a miraculous transformation of the Middle East from a land of despots into a region of democracies that looked West.

Not all agreed on the wisdom of this war. Gen. Bill Odom, former director of the National Security Agency, thought George W. Bush & Co. had lost their minds: “The Iraq War may turn out to be the greatest strategic disaster in American history.”

Yet, a few weeks of “shock and awe,” and U.S. forces had taken Baghdad and dethroned Saddam, who had fled but was soon found in a rat hole and prosecuted and hanged, as were his associates, “the deck of cards,” some of whom met the same fate.

And so, ’twas a famous victory. Mission accomplished!

Soon, however, America found herself in a new, unanticipated war, and by 2006, we were, astonishingly, on the precipice of defeat, caught in a Sunni-Shia sectarian conflict produced by our having disbanded the Iraqi army and presided over the empowerment of the first Shia regime in the nation’s history.

Only a “surge” of U.S. troops led by Gen. David Petraeus rescued the United States from a strategic debacle to rival the fall of Saigon.

But the surge could not rescue the Republican Party, which had lusted for this war, from repudiation by a nation that believed itself to have been misled, deceived and lied into war. In 2006, the party lost both houses of Congress, and the Pentagon architect of the war, Don Rumsfeld, was cashiered by the commander in chief.

Two years later, disillusionment with Iraq would contribute to the rout of Republican uber-hawk John McCain by a freshman senator from Illinois who had opposed the war.

So, how now does the ledger read, 10 years on? What is history’s present verdict on what history has come to call Bush’s war?

Of the three goals of the war, none was achieved. No weapon of mass destruction was found. While Saddam and his sons paid for their sins, they had had nothing at all to do with 9/11. Nothing. That had all been mendacious propaganda.

Where there had been no al-Qaida in Iraq while Saddam ruled, al-Qaida is crawling all over Iraq now. Where Iraq had been an Arab Sunni bulwark confronting Iran in 2003, a decade later, Iraq is tilting away from the Sunni camp toward the Shia crescent of Iran and Hezbollah.

What was the cost in blood and treasure of our Mesopotamian misadventure? Four thousand five hundred U.S. dead, 35,000 wounded and this summary of war costs from Friday’s Wall Street Journal:

“The decade-long [Iraq] effort cost $1.7 trillion, according to a study … by the Watson Institute for International Studies at Brown University. Fighting over the past 10 years has killed 134,000 Iraqi civilians … . Meanwhile, the nearly $500 billion in unpaid benefits to U.S. veterans of the Iraq war could balloon to $6 trillion” over the next 40 years.

Iraq made a major contribution to the bankrupting of America.

As for those 134,000 Iraqi civilian dead, that translates into 500,000 Iraqi widows and orphans. What must they think of us?

According to the latest Gallup poll, by 2-to-1, Iraqis believe they are more secure — now that the Americans are gone from their country.

Left behind, however, is our once-sterling reputation. Never before has America been held in lower esteem by the Arab peoples or the Islamic world. As for the reputation of the U.S. military, how many years will it be before our armed forces are no longer automatically associated with such terms as Abu Ghraib, Guantanamo, renditions and waterboarding?

As for the Chaldean and Assyrian Christian communities of Iraq who looked to America, they have been ravaged and abandoned, with many having fled their ancient homes forever.

We are not known as a reflective people. But a question has to weigh upon us. If Saddam had no WMD, had no role in 9/11, did not attack us, did not threaten us, and did not want war with us, was our unprovoked attack on that country a truly just and moral war?

What makes the question more than academic is that the tub-thumpers for war on Iraq a decade ago are now clamoring for war on Iran. Goal: Strip Iran of weapons of mass destruction all 16 U.S. intelligence agencies say Iran does not have and has no program to build.

This generation is eyewitness to how a Great Power declines and falls. And to borrow from old King Pyrrhus, one more such victory as Iraq, and we are undone.

Patrick J. Buchanan is the author of “Suicide of a Superpower: Will America Survive to 2025? [1]” Copyright 2012 Creators.com [2].

Les Palestiniens n’ont rien à attendre d’Obama

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Les Palestiniens n’ont rien à attendre d’Obama

par K. Habib (Le quotidien d'Oran)

Ex: http://mediebenews.wordpress.com/


Les Palestiniens n’attendent rien de la visite qu’entame aujourd’hui en Israël le président américain Barack Obama qui se rendra ensuite chez eux à Ramallah pour y rencontrer Mahmoud Abbas. Ils n’ont pas tort tant depuis qu’il s’est installé à la Maison-Blanche Obama a fait la preuve de son inféodation à l’Etat sioniste qui a encouragé celui-ci à perpétuer et à aggraver son oppression à leur encontre.

Bien peu sont ces Palestiniens à croire que réélu pour un second mandat le président américain va imprimer un autre cours à sa position sur le dossier israélo-palestinien. S’il en existe, Obama s’est chargé de les détromper avant d’arriver dans leur région. Il a en effet accordé récemment une interview à un média israélien dans laquelle il a clairement fait savoir qu’il s’en tiendra au soutien inconditionnel qu’il a manifesté à l’Etat sioniste même quand celui-ci a multiplié les opérations de colonisation en territoires occupés et les actes punitifs barbares contre leurs populations.

La relance du « processus de paix » en mort clinique n’est pas l’objectif de la visite du président américain même si Washington a affirmé que c’est son but. Obama arrive en Israël « en repentant » plutôt qu’en chef de la plus grande puissance mondiale ayant subi publiquement durant son premier mandat rebuffades et humiliations publiques de la part du Premier ministre israélien et donc déterminé à laver l’affront. Dans l’interview précitée, Barack Obama a donné à comprendre qu’il ne se rendait pas en Israël pour faire pression sur ses autorités sur la question du conflit palestino-israélien dont il approuve la politique et les actes, mais pour leur délivrer le message que l’Amérique est à leur côté et garante de la sécurité d’Israël s’agissant des menaces que font peser sur elle la guerre civile syrienne et l’évolution de l’affaire du nucléaire iranien.

Avec de tels sujets au menu de leurs entretiens, Barack Obama et Benyamin Netanyahu administrent la preuve que la relance du « processus de paix » entre Palestiniens et Israéliens n’est pas leur préoccupation prioritaire. Ils en parleront bien sûr mais en occultant les sujets qui ont fâché entre eux et qui font que ce processus est bloqué. C’est sur les Palestiniens que le président américain exercera les pressions de son pays en vue de les faire renoncer à la fermeté retrouvée de leur attitude. Les Palestiniens ont donc raison de ne s’attendre à rien de bon pour eux de cette visite d’Obama. Elle ne fera en effet que renforcer l’arrogance et la brutalité à leur encontre de l’Etat sioniste qui s’en targuera comme démonstrative de l’indéfectible alliance stratégique israélo-américaine.

Le nouveau cabinet israélien que vient de former Benyamin Netanyahu est adossé à une coalition partisane dont toutes les formations membres sont opposées à la solution de deux Etats en guise du règlement du conflit palestino-israélien. La visite d’Obama en Israël lui vaudra caution à persévérer dans leur rejet de cette solution, sachant que du président américain ne viendront pas les puissantes pressions qui l’obligeraient à lâcher du lest. Cela d’autant que sur la question palestinienne les récentes élections législatives ont démontré que la classe politique et l’opinion israélienne sont presque unanimement en phase avec le cabinet Netanyahu et son intransigeance à ne pas accepter la solution des deux Etats.

A Ramallah, Obama aura des mots lénifiants à l’endroit des Palestiniens, il leur fera d’improbables promesses qu’il oubliera aussitôt. Ne s’est-il pas montré un spécialiste de l’exercice depuis son arrivée à la Maison Blanche ?

K. Habib – Le Quotidien d’Oran

lundi, 25 mars 2013

Hier verdwijnt de winter, daar verdwijnt de Lente

Peter W. LOGGHE:
Hier verdwijnt de winter, daar verdwijnt de Lente
 
Uit: Nieuwsbrief Deltastichting nr. 69, maart 2013
 
Tijdens de eerste manifestaties in en rond Tunesië, Marokko en Algerije leek het alsof de Europese intelligentsia een bijna metafysische eenheid vond in het bejubelen van de eerste tekenen van wat men later de Arabische Lente zou gaan noemen. Links en rechts klonken de meningen bijna unisono: We kunnen een ereschuld ten opzichte van de Arabieren delgen.  Eindelijk kwam die er, de emancipatie van de gewone Arabier, en met hem zouden ook andere bevolkingsgroepen zich – naar Europees model natuurlijk – gaan emanciperen: de vrouw, de homoseksueel, en wie vergeten we nog?

Ondertussen valt het niet te ontkennen dat er zich grote omwentelingen hebben voorgedaan, in die landen waar de zogenaamde Arabische Lente is voorbijgetrokken. Men kan er niet omheen dat de oude, dikwijls vermolmde regimes van de kaart werden geveegd. Men kan er ook niet omheen dat de Grote Emancipatie naar Europees model is uitgebleven, en misschien verder af is dan ooit. Want de regimes die in de plaats kwamen, bleken in de meeste gevallen Arabische versies van een soort conservatieve revoluties te zijn, Arabisch-islamitische versies zelfs.

De regimes staan inhoudelijk en wat de waarden en normen betreft, verder af van Europa dan ze ooit stonden. De nieuwe regimes hebben komaf gemaakt met het seculiere panarabisme, dat de vorige eeuw beheerste en dat in elk geval een heel stuk dichter bij Europa aanleunde. In Syrië, waar de strijd momenteel nog steeds woedt, en waar zelfs Franse en Belgische salafisten aan de kant van de rebellen zouden meevechten, probeert het seculiere regime onder Assad zich staande te houden, onder een groeiende internationale druk om een stap opzij te zetten.

Hoe zat dat nu ook weer met Assad, Saddam Hoessein en de Baath partij? In Irak – en we danken het Duitse conservatieve weekblad Junge Freiheit voor zijn steeds accurate informatie – kwam de Baath partij in februari 1963 aan de macht, en bracht het generaal Qassem ten val. Een maand later, begin maart, nam dezelfde Ba’ath parij ook in Syrië de macht over, en ze bleef tot op vandaag aan de macht.

De partij Ba’ath werd in 1940 in Damascus opgericht, maar dat is dan ook het enige waar men het over eens is. De stichters zouden twee oud-Sorbonne-studenten zijn geweest, Michel Aflaq en Salah ad-Din al-Bitar, die de naam Ba’ath gebruikten, omdat het perfect weergaf waarover het ging: “Wedergeboorte”, “Vernieuwing”.  Een term die men – niet toevallig – aan de Italiaanse nationalist, democraat en vrijheidsstrijder Mazzini had ontleed. Als officiële oprichtingsdatum geldt nog steeds 7 april 1947.

Michel AflaqIn wezen stond de Ba’athpartij voor een niet-marxistisch socialisme, en voorzag het plaats in zijn rangen voor alle mogelijke religieuze stromingen. De partij was strikt seculier, en zou dat ook blijven. Ze was ook duidelijk nationalistisch. Heel snel zouden er ook zusterafdelingen ontstaan in Libanon, in Palestina, in Irak.

Het is niet moeilijk te begrijpen waarom de Ba’athpartij al snel door de linkse intelligentsia aan de borst werd gedrukt: ze was socialistisch van inspiratie en wilde de Arabische identiteit propageren tegen de koloniale supermachten in. Het vaderland was de panarabische eenheid. Het motto: Eenheid, vrijheid en socialisme.  Een tweede poging, de eenmaking van Egypte, Irak en Syrië, hield het maar enkele maanden uit (in 1963). Nasser stelde zich tegen de beide Ba’athregimes op.

De nagestreefde vrijheid en onafhankelijkheid hadden voor gevolg, dat vele Arabische landen, ex-kolonies van vooral Groot-Brittannië en Frankrijk, het gezicht in de richting van het Oostblok wendden: Syrië en Irak werden heel trouwe bondgenoten van de USSR. En ook de organisatie van de Ba’athpartij deed leentjebuur in het oosten: voortaan was ze georganiseerd volgens het principe van het “democratisch centralisme”.

De Ba’athpartij – of het nu in Irak was of in Syrië – kon het gemakkelijkst de mensen overtuigen met haar panarabisch programma, en de reden daarvoor ligt eigenlijk voor de hand. De grenzen die door de koloniale machten waren getrokken – Groot-Brittannië, Frankrijk, wie herinnert zich niet de speelfilm Lawrence of Arabia? – waren zo willekeurig en zonder het minste respect op volkeren en stammen en leefgebieden, dat spanningen niet konden uitblijven. Voeg daarbij de ontdekking van aardolie, die ook werd ontgonnen zonder ook maar één moment het belang van de inwoners mee te betrekken.

In Syrië en Irak stelde de Ba’athpartij zich derhalve zeer anti-Brits en anti-Frans op, maar het valt op dat dit antikolonialisme gaandeweg een anti-Amerikaans en anti-israëlitisch karakter kreeg. Die twee staten werden door veel Arabieren beschouwd als de plaatsvervangers van de oude koloniale machten.

Salah ad-Din al-BitarDe Ba’athpartijen in Syrië en Irak kunnen gerust als voorhoedepartijen worden beschouwd van het panarabisme, zoals Khadaffi in Libië en Nasser in Egypte. Maar het schisma van 1966 dreef Syrië en Irak zoveel uiteen, dat Syrië zich bijvoorbeeld in 1990 – ondanks het zware voorbehoud – toch aan de zijde van de VS schaarde in de Golfoorlog tegen het Irak van Saddam Hoessein.

Het Westen ging er in de jaren 90 van de vorige eeuw van uit dat de Ba’athpartij in Syrië door het wegvallen van de USSR zich met Hafez al-Assad in de richting van interne hervormingen zou bewegen en dat het misschien zelfs zou aanleunen bij het Westen. Zover zou het echter nooit komen. Assad voerde weliswaar enkele liberaal-economische wijzigingen door, maar hij veranderde de politieke organisatie niet. Hij was bijvoorbeeld de man die eerste scherpe moorddadige acties opzette tegen religieuze en andere oppositiepartijen in Syrië. In 2000 kwam hij om het leven, en nam Baschir het roer over, met – opnieuw, en keer op keer, is men geneigd te zeggen – de hoop in Amerika op verandering. Ook dit keer bleek de inschatting van Amerika verkeerd.

Feit is dat een aantal Angelsaksische landen al langer dan vandaag uit zijn op de verdrijving van de Ba’athpartijen in de Arabische wereld. Volgens bepaalde experts om op die manier de Arabische wereld gemakkelijker onder Amerikaanse controle te krijgen. Volgens anderen om op die manier het ontstaan van een democratie op zijn Arabisch mogelijk te maken. Tot hier toe kregen we heel weinig democratische resultaten te zien. In Syrië houdt Assad voorlopig stand, en met hem de Ba’athpartij.

Hoelang nog?
 
Peter Logghe

dimanche, 24 mars 2013

US’ New “Syrian PM” Yet Another Muslim Brotherhood Extremist

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US’ New “Syrian PM” Yet Another Muslim Brotherhood Extremist

Ex: http://counterpsyops.com/

March 19, 2013 (LD) – The Western media eagerly announced that long time US resident Ghassan Hitto was chosen as the new “interim prime minister” of NATO’s proxy forces fighting in Syria. While most headlines attempted to focus solely on Hitto’s long stay in the US and his role in a tech firm based in Texas, The Globe and Mail reported in their article, “Canadian loses bid to lead Syria’s rebels; Ottawa’s stance assailed,” that:

Ghassan Hitto, a Kurd with links to the Muslim Brotherhood, was elected in the early hours of Tuesday at a meeting of leading opposition figures of the Syrian National Coalition.

Some reports indicate that Hitto was in fact pushed forward specifically by the Muslim Brotherhood. The AFP reported in their article, “Ghassan Hitto voted premier of Syria’s rebel territory,” that:

Some Coalition members described Hitto as a consensus candidate pleasing both the opposition’s Islamist and liberal factions.

But some of the 70-odd Coalition members withdrew from the consultations before the vote could take place, accusing opposition heavyweight Muslim Brotherhood of imposing Hitto as a candidate.

The article would also say:

“We don’t want what happened in Egypt to happen in Syria. They hijacked the revolution,” Coalition member Kamal Labwani, who walked out of the vote, told AFP.

Associated Press would report in their article, “Syrian opposition elects Ghassan Hitto as interim PM,” that:

Mr Hitto, 50, who is believed to have Islamist leanings, received 35 of 49 votes in a meeting of the Syrian National Coalition (SNC) in Istanbul in the early hours yesterday. He was supported by the Muslim Brotherhood, which is a powerful bloc within the opposition.

This latest round of political “musical chairs” is meant to once again clear the board for the West in hopes of confusing the public, while NATO’s proxies remain firmly led and comprised primarily of hardcore terrorists and sectarian extremist intent on the ruination of Syria, just as was done in the now decimated North African nation of Libya. Hitto takes the reins of this Western-contrived front from fellow sectarian extremist, Moaz al-Khatib, also an affiliate of the Muslim Brotherhood and an unabashed defender of Al Qaeda’s al-Nusra frontwho frequently takes credit for the indiscriminate bombings, murder and maiming of civilians across Syria.

Since long before the 2011 violence began, the US, Israel, and Saudi Arabia had conspired to use sectarian extremists, specifically the Muslim Brotherhood and terrorist groups linked directly to Al Qaeda as the main force with which to overthrow the Syrian government, not for “spreading democracy,” but specifically to undermine and destroy neighboring Iran and reassert Western hegemony across the Middle East.

West Planned Overthrow of Syria Via the Brotherhood Since 2007

Pulitizer Prize-winning journalist Seymour Hersh, in his 9-page 2007 New Yorker report titled, “The Redirection: Is the Administration’s new policy benefiting our enemies in the war on terrorism?” stated explicitly that:

“To undermine Iran, which is predominantly Shiite, the Bush Administration has decided, in effect, to reconfigure its priorities in the Middle East. In Lebanon, the Administration has coöperated with Saudi Arabia’s government, which is Sunni, in clandestine operations that are intended to weaken Hezbollah, the Shiite organization that is backed by Iran. The U.S. has also taken part in clandestine operations aimed at Iran and its ally Syria. A by-product of these activities has been the bolstering of Sunni extremist groups that espouse a militant vision of Islam and are hostile to America and sympathetic to Al Qaeda.”

Hersh’s report would also include:

“the Saudi government, with Washington’s approval, would provide funds and logistical aid to weaken the government of President Bashir Assad, of Syria. The Israelis believe that putting such pressure on the Assad government will make it more conciliatory and open to negotiations.”

Hersh also reported that a supporter of the Lebanese pro-US-Saudi Hariri faction had met Dick Cheney in Washington and relayed personally the importance of using the Muslim Brotherhood in Syria in any move against the ruling government:

“[Walid] Jumblatt then told me that he had met with Vice-President Cheney in Washington last fall to discuss, among other issues, the possibility of undermining Assad. He and his colleagues advised Cheney that, if the United States does try to move against Syria, members of the Syrian Muslim Brotherhood would be “the ones to talk to,” Jumblatt said.”

The article would continue by explaining how already in 2007 US and Saudi backing had begun benefiting the Brotherhood:

“There is evidence that the Administration’s redirection strategy has already benefitted the Brotherhood. The Syrian National Salvation Front is a coalition of opposition groups whose principal members are a faction led by Abdul Halim Khaddam, a former Syrian Vice-President who defected in 2005, and the Brotherhood. A former high-ranking C.I.A. officer told me, “The Americans have provided both political and financial support. The Saudis are taking the lead with financial support, but there is American involvement.” He said that Khaddam, who now lives in Paris, was getting money from Saudi Arabia, with the knowledge of the White House. (In 2005, a delegation of the Front’s members met with officials from the National Security Council, according to press reports.) A former White House official told me that the Saudis had provided members of the Front with travel documents.”

At one point in Hersh’s report, it is even admitted that officials from US ally Saudi Arabia admitted to “controlling” the “religious fundamentalists.” The report states specifically:

“…[Saudi Arabia's] Bandar and other Saudis have assured the White House that “they will keep a very close eye on the religious fundamentalists. Their message to us was ‘We’ve created this movement, and we can control it.’ It’s not that we don’t want the Salafis to throw bombs; it’s whothey throw them at—Hezbollah, Moqtada al-Sadr, Iran, and at the Syrians, if they continue to work with Hezbollah and Iran.”

Also in 2007, the Wall Street Journal would publish a report titled, “To Check Syria, U.S. Explores Bond With Muslim Brothers.” In this report, it was revealed that even in 2007, Syrian opposition groups were being created from whole-cloth by the US State Department and paraded around in front of Syria’s embassies in the West. The article begins with one such protest, stating:

On a humid afternoon in late May, about 100 supporters of Syria’s largest exile opposition group, the National Salvation Front, gathered outside Damascus’s embassy here to protest Syrian President Bashar Assad’s rule. The participants shouted anti-Assad slogans and raised banners proclaiming: “Change the Regime Now.”

Later in the article, it would be revealed that the National Salvation Front (NSF) was in contact with the US State Department and that a Washington-based consulting firm in fact assisted the NSF in organizing the rally: 

In the weeks before the presidential election, the State Department’s Middle East Partnership Initiative, which promotes regional democracy, and NSF members met to talk about publicizing Syria’s lack of democracy and low voter turnout, participants say. A Washington-based consulting firm, C&O Resources Inc., assisted the NSF in its planning for the May 26 anti-Assad rally at the Syrian embassy, providing media and political contacts. State Department officials stress they provided no financial or technical support to the protestors.

And while the Wall Street Journal then, just as the US State Department and the Western media houses are now portraying the Syrian opposition as representing a wide range of interests across Syrian society, it was admitted then, just as it is plainly obvious now, that the sectarian extremist Muslim Brotherhood was in fact at the very center of the “uprising:”

One of the NSF’s most influential members is the Syrian branch of the Muslim Brotherhood — the decades-old political movement active across the Middle East whose leaders have inspired the terrorist groups Hamas and al Qaeda. Its Syrian offshoot says it has renounced armed struggle in favor of democratic reform.

The continuous necessity of the West to rebrand its proxy front stems from the fact that it, along with the Western agenda that created it, lacks any dimension of legitimacy. Combined with the increasingly tenuous reputation of the West’s media monopolies and a better informed public, the lifespan of each new proxy is decreasing exponentially.

Hitto has yet to form a “government,” and already his ties to extremists are being exposed – even by other members of his own contrived front – perhaps realizing the difficulties that lie ahead with disasters like Libya and Egypt smoldering behind. Any aid or political support the US, UK, France, and its partners in the Middle East including Israel, Saudi Arabia, and Qatar attempt to lend Hitto’s foreign-contrived government will be done so with the public’s full understanding that such support is being willfully given to sectarian extremists who not only fail to represent the West’s ideals of “democracy” or “freedom,” but fail to represent even the majority of people living in Syria.

Yet despite these apparently insurmountable difficulties, should the West pick a leader not affiliated with the Muslim Brotherhood and its terrorist spin-offs, the opposition in Syria would splinter and collapse – because the “secular moderates” the White House keeps telling the world about, simply do not exist. Its otherwise irrational insistence on propping up one discredited Muslim Brotherhood dictator after another is clearly indicative of this.

Source: Land Destroyer

vendredi, 22 mars 2013

La faillite de la reconstruction irakienne

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Ferdinando CALDA:

La faillite de la reconstruction irakienne

 

60 milliards de dollars de subsides avec des résultats jugés “insuffisants”. Panetta critique le retrait voulu par Obama. Une leçon pour l’Afghanistan!

 

Les Américains ont envahi l’Irak il y a dix ans et ont consacré 60 milliards de dollars pour la reconstruction du pays et le gros de cette somme colossale est parti en fumée. Stuart Bowen vient de le confirmer; il est le chef de l’agence gouvernementale de vigilance sur la reconstruction de l’Irak. Il vient de présenter son rapport final au Congrès américain. Ce rapport contient aussi une critique acerbe du modus operandi du Président Obama, formulée directement par l’ancien secrétaire d’Etat à la défense, Leon Panetta. Selon cet ancien chef du Pentagone, le retrait total des troupes américaines à la fin de l’année 2011 a réduit considérablement le pouvoir d’influence de Washington sur Bagdad. Panetta critique surtout l’incapacité du gouvernement Obama à trouver un accord avec Bagdad sur la présence militaire permanente des Etats-Unis, en particulier sur l’immunité des soldats américains face aux lois irakiennes.

 

Les coûts de la reconstruction, a déclaré Bowen, “ont été beaucoup plus élevés que prévu” et les résultarts obtenus sont “insuffisants, vu les sommes engagées”. En effet, nonobstant le fait que Washington ait déboursé 15 millions par jour, l’Irak demeure encore et toujours un pays pauvre, en grande partie privé d’électricité et d’eau potable. A Bassorah, seconde ville d’Irak, on peut encore voir des égoûts à ciel ouvert. En tout, y compris les frais diplomatiques, militaires et autres, les Etats-Unis ont dépensé près de 767 milliards de dollars depuis l’invasion de l’Irak, selon le “Congressional Budget Office”. Selon les organisations qui contrôlent les dépenses fédérales, les projets encore en cours feront monter la note à quelque 811 milliards!

 

Dans de trop nombreux cas, explique Bowen, les fonctionnaires américains ne se sont pas entretenus avec les autorités irakiennes pour essayer de comprendre comment ils pouvaient rendre service au pays ou pour tenter de savoir dans quels projets il fallait prioritairement investir de l’argent. Le résultat de tout cela, c’est que les Irakiens se sont désintéressés des initiatives américaines, tout en refusant de payer leur part, de terminer les travaux, de mettre en oeuvre les projets au préalable acceptés.

 

Le rapport de Bowen s’intitule “Apprendre de l’Irak” et fait référence à la situation en Afghanistan. Là-bas aussi, en douze années de guerre, les Etats-Unis ont dépensé des dizaines de milliards de dollars (90, dit-on) pour des projets dont l’issue est plus que douteuse. Prochainement, le gouvernement de Kaboul devra décider d’octroyer ou non l’immunité aux soldats américains après le retrait total prévu pour 2014.

 

Ferdinando CALDA.

(articule paru sur le site du quotidien romain “Rinascita”, 8 mars 2013; http://www.rinascita.eu/ ).

La crise syrienne menace désormais les accords de Sykes-Picot

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La crise syrienne menace désormais les accords de Sykes-Picot et la succession de l’Empire ottoman

 

Ex: http://mediebenews.wordpress.com/

Chercheur à l’IRIS et véritable œil de lynx quand il s’agit de décrypter et de synthétiser quelque conflit mondial ou quelque bouleversement géopolitique que ce soit, notamment au Proche-Orient, Karim Émile Bitar disséque la situation en Syrie deux ans après le démarrage de la révolte populaire.

 

Quel bilan à l’aube de l’an III de la révolution (des révolutions ?) syrienne ?

 

Lorsque la révolution syrienne a débuté le 15 mars 2011, peu nombreux sont ceux qui pensaient que le régime tiendrait aussi longtemps et que le Baas serait en mesure de célébrer, le 8 mars 2013, le 50e anniversaire du coup d’État de 1963 qui l’a porté au pouvoir.

 

Pendant les premiers mois de la révolution, celle-ci était très largement pacifique, civile, spontanée. Bachar el-Assad prétendait être confronté à des « bandes armées salafistes » mais peinait à en apporter la moindre preuve. Il a tout fait pour que cela devienne une prophétie fertile. Les rafles massives des premiers mois ne visaient pas les islamistes, mais au contraire tous ceux susceptibles d’organiser la résistance non violente de la société civile, noyés très vite dans « l’archipel de la torture »… Comme si Assad avait voulu se débarrasser de tous ceux qui étaient susceptibles de représenter une alternative crédible et qu’il voulait se retrouver seul en face à face avec l’épouvantail el-Qaëda. Du coup, la militarisation lui a donné la possibilité de se battre sur le terrain, là où il était le plus à son aise et où il avait une supériorité évidente du fait que le régime est le seul à détenir des armes lourdes, et notamment la force aérienne.

 

La configuration actuelle est donc très différente de celle qui prévalait il y a 18 mois, et on a assisté successivement à plusieurs mutations de la révolution syrienne : une révolution pacifique a muté en guerre civile puis en une guerre par procuration entre puissances régionales et internationales.

 

Pour comprendre la grande complexité de la situation syrienne, il faut se rappeler de ce qu’écrivaient Hussein Agha et Robert Malley dans la New York Review of Books : « Le réveil arabe est l’histoire de trois batailles en une : peuples contre régimes, peuple contre peuple, et régimes contre d’autres régimes. » En Syrie, ces trois dimensions sont présentes simultanément et très fortement. Et de plus en plus imbriquées. Il apparaît désormais clairement que les Syriens, comme les Libanais des années 70-80, ne sont plus les seuls maîtres de leur destin. Le bras de fer américano-russe a pris une telle ampleur qu’il faut désormais parvenir à une solution diplomatique internationale avant de pouvoir régler le conflit interne. Et comme c’est souvent le cas dans les guerres par procuration, il n’y a jamais de concordance parfaite entre les intérêts des forces locales et ceux de leurs parrains étrangers. Les Russes et les Iraniens ont parfois du mal à « gérer » Assad. Et les rebelles syriens ont leurs propres objectifs, qui ne se réduisent pas à ceux du Qatar, de la Turquie et de l’Arabie saoudite.

 

Par ailleurs, la crise syrienne a atteint un tel degré de gravité qu’elle menace aujourd’hui tout l’ordre régional ancien, celui issu de la Première Guerre mondiale, des accords de Sykes-Picot et de la succession de l’Empire ottoman. Jusqu’à aujourd’hui, quelle que soit leur gravité, les conflits demeuraient confinés dans les frontières des États postcoloniaux. Désormais, nous assistons à de puissantes logiques transfrontalières, avec la résurgence de la fitna entre sunnites et chiites, et avec des réseaux de solidarité communautaires, ethniques ou tribaux qui jouent un rôle décisif. L’Irak et le Liban sont directement concernés par la crise syrienne. David Hirst estime que les grands perdants lors du démantèlement de l’Empire ottoman, les Kurdes, pourraient aujourd’hui être les grands gagnants suite aux révolutions en cours.

 

Même si le gruyère du régime syrien est de plus en plus troué par les rebelles, il y a un pourrissement qui (per)dure. Comment Assad peut-il continuer à gérer ?

 

L’impasse est effectivement triple. Militairement, la situation n’évolue plus beaucoup, les rebelles contrôlent une grande partie de l’est du pays et les abords des grandes villes. Le régime tient toujours la capitale, l’essentiel des villes moyennes et les grands axes routiers. Politiquement, on ne voit pas quel dialogue pourrait avoir lieu, tant les parties soient éloignées, la confiance anéantie et la haine à fleur de peau. Diplomatiquement, Lakhdar Ibrahimi a manœuvré plus habilement que Kofi Annan, mais on est encore loin du bout du tunnel, et seul un « grand bargain » américano-russe pourrait débloquer la situation. Cela n’est pas impossible, les négociations sont en bonne voie, mais le problème est que les Iraniens demandent à y être eux aussi associés. Bachar el-Assad a pu tenir jusque-là parce que les quatre piliers sur lesquels s’appuie son régime sont restés solides : l’appareil militaro-sécuritaire, les minorités religieuses que ce régime prétend protéger, les milieux d’affaires sunnites de Damas et d’Alep, et les soutiens extérieurs (dès 1950 pour la Russie, 1980 pour l’Iran). Si l’un de ces piliers s’écroule, le régime s’effondrera tout entier.

 

L’opposition, archiplurielle, n’arrive pas à être constructive, ne serait-ce qu’un minimum. Quelle évolution possible ? Va-t-on vers des mini-îlots rebelles gouvernés chacun par une mouvance différente ?

 

Les lignes de fracture au sein de l’opposition syrienne demeurent en effet très nombreuses. Il y a les fractures géographiques (opposition de l’intérieur vs diaspora), la fracture entre laïcs et religieux, et il y aussi une fracture stratégique, des divergences quant à la stratégie à adopter pour faire tomber Assad. On a d’un côté les machiavelliens, c’est-à-dire ceux qui considèrent que la fin justifie les moyens, qu’il faut absolument se débarrasser d’Assad même si cela implique d’avoir recours à la violence, de demander une intervention militaire extérieure, ou de passer des alliances douteuses avec telle ou telle mouvance de jihadistes radicaux. Il y a de l’autre côté les kantiens, ceux qui pensent que les moyens vont déterminer la fin, que l’usage de la force pour déloger Assad va disloquer pour longtemps la société syrienne et que les alliances contre nature sont à rejeter car il faudra tôt ou tard en payer le prix.

 

Aujourd’hui, sur le terrain, ce sont les forces les plus extrêmes qui sont les plus présentes. Ce sont elles qui ont infligé les plus lourdes défaites à l’armée d’Assad, même si cela a conduit à détourner beaucoup de Syriens de la révolution. Dès le départ, le poids des Frères musulmans dans la société syrienne avait été quelque peu surestimé, et ils ont obtenu une influence au sein du Conseil national syrien puis de la Coalition nationale syrienne, qui est bien au-delà de celle à laquelle ils auraient pu prétendre. Ils ont toutefois des moyens logistiques et financiers importants, ainsi que le soutien du Qatar et de la Turquie. Quant à l’Armée syrienne libre (ASL), ce n’est pas une institution unie avec un organigramme clair. Il y a aujourd’hui de très nombreuses mouvances qui se réclament de l’ASL et qui sont autonomes. Elles bénéficient souvent du soutien des services turcs. Enfin, Jabhat el-Nosra a le vent en poupe, même si ce mouvement reste très minoritaire à l’échelle globale. Ce mouvement sert d’épouvantail mais accomplit des opérations difficiles sur le terrain.

 

Le risque d’affrontements internes entre rebelles et Kurdes ou à l’intérieur du camp des rebelles n’est pas négligeable. Cela pourrait considérablement aider Assad.

 

La Syrie peut-elle se transformer en Afghanistan ? Les mille et un el-Qaëda auraient-ils trouvé un nouveau placenta après la perte de l’Afghanistan et l’avortement de la tentative malienne ?

 

Il faut reconnaître que la Syrie est devenue une sorte de Jeux olympiques du jihadisme international. Plus de 60 pays sont représentés, avec notamment de forts contingents libyens, tunisiens ou jordaniens. Il est à craindre que l’après-guerre soit très difficile, comme en Libye où l’on a aujourd’hui près de 500 milices qui refusent d’être désarmées et cherchent à imposer leurs desiderata économiques ou idéologiques.

 

Il est très important de déconstruire les prétentions du régime syrien à la laïcité et à l’anti-impérialisme. Comme la plupart des régimes de la région, le régime syrien n’a qu’une obsession principale, celle de son maintien au pouvoir. Pour cela, il est prêt à toutes les manipulations et à toutes les contorsions idéologiques. Loin de protéger les minorités, ce régime s’en est servi comme d’un bouclier. Les services de sécurité syriens n’ont jamais rechigné à instrumentaliser les salafistes, au Liban comme en Syrie. Si les mosquées sont devenues si influentes, n’est-ce pas parce que le régime interdisait toute activité politique ? Les origines de Jabhat el-Nosra sont connues. Et les filières salafistes qui fournissaient des candidats au jihad durant la guerre d’Irak ont été longtemps dans les bonnes grâces des services de renseignements syriens.

 

Il faut rappeler que Hafez el-Assad était le chouchou de Kissinger qui lui vouait une admiration sans bornes. Connaissons-nous beaucoup d’anti-impérialistes qui sont les chouchous de Kissinger ?
L’assassinat de Kamal Joumblatt s’inscrivait-il dans le cadre de l’anti-impérialisme ? Et quid du soutien aux États-Unis pendant la guerre du Golfe, où le contingent syrien était le plus grand contingent arabe ? Et les choses n’ont que peu changé avec Bachar. La poursuite des négociations avec Israël durant la guerre de juillet 2006 au Liban s’inscrit-elle aussi dans le cadre de la mumana’a et de l’anti-impérialisme ? Rappelons également que le régime syrien n’a eu aucun scrupule à participer au programme des extraordinary renditions de l’administration Bush-Cheney, un programme de sous-traitance de la torture qui était le nec plus ultra de l’impérialisme ! Et ce même régime syrien, lorsqu’il espérait encore obtenir les bonnes grâces de l’Arabie saoudite, n’a pas hésité en 2011 à légitimer, appuyer et saluer l’écrasement par la monarchie saoudienne de la très légitime révolution du Bahreïn. Cela fait beaucoup sur le CV du baassisme anti-impérialiste…

 

C’est seulement cette menace extrémiste (terroriste ?) qui empêche la communauté internationale d’armer les rebelles et de les organiser ? Ils ne peuvent pas armer à la carte, faire comme avec l’armée régulière malienne ?

 

L’opinion publique occidentale est globalement très rétive à une intervention et très sceptique quant au fait que livrer des armes soit une bonne idée. Beaucoup craignent que cela ne revienne à ajouter de la guerre à la guerre, à prolonger les combats et à augmenter le nombre de victimes. Les pays scandinaves sont les plus hostiles à l’envoi d’armements. Quant à la France et à la Grande Bretagne, elles estiment qu’un rééquilibrage des rapports de force sur le terrain facilitera les négociations diplomatiques et incitera Assad à faire des concessions. Par ailleurs, ils veulent également assurer un rééquilibrage au sein même de l’opposition syrienne, pour éviter que Jabhat el-Nosra ne soit trop en pointe, remettre en selle l’ASL et pouvoir ainsi contrôler un peu plus l’avenir, et éviter que la révolution ne soit entièrement kidnappée par l’islamisme le plus radical.

 

C’est un pari extrêmement risqué. Il n’est pas aisé de distribuer des armes à la carte. C’est un peu ce qu’essaient de faire les Américains depuis quelques mois. Dans le cadre des covertoperations, ils ont des membres de leurs services aux frontières turque et jordanienne en charge du vetting des récipiendaires de l’aide militaire fournie par les alliés sunnites des États-Unis. Mais une fois que les armes sont livrées, il n’y aucune garantie qu’elles ne vont pas finir entre de mauvaises mains. La décision franco-britannique est plutôt symbolique, elle ne va pas changer radicalement la donne.
Il ne faut pas penser que les Américains sont inactifs en Syrie. Obama préfère s’appuyer sur des opérations secrètes, et sur ses alliés régionaux. Il a été élu par les Américains pour mettre fin à deux guerres qui ont été menées à crédit et ont tourné au désastre. Il reste très prudent. Par ailleurs, John Kerry et Chuck Hagel ont en commun d’être tous les deux des spécialistes de la chose militaire, des héros décorés de la guerre du Vietnam. Ils ont vécu l’horreur et savent que la guerre n’est pas une abstraction. Ils seront donc plus mesurés que n’avaient pu l’être les chicken-hawks de l’administration Bush, ces idéologues ayant fui leur service militaire mais n’hésitant pas à envoyer des jeunes Américains mourir à l’autre bout du monde.

 

Entretien réalisé par Ziyad Makhoul pour L’Orient Le Jour

mardi, 19 mars 2013

L’Algérie est clairement la suivante sur la liste

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« L’Algérie est clairement la suivante sur la liste »

par Michel Collon

Ex: http://www.michelcollon.info/

Entretien accordé au quotidien algérien La Nouvelle République à propos de la guerre au Mali, du conflit syrien et des « printemps arabes ». 

Michel Collon est écrivain et journaliste indépendant. Il écrit des livres, collabore à des documentaires et a fondé le Collectif Investig’Action. Celui-ci anime le site Internet michelcollon.info avec une newsletter hebdomadaire diffusée à 100 000 abonnés en trois langues : français, espagnol et anglais. Il est spécialisé dans l’analyse des stratégies de guerre, des relations Nord-Sud et des médiamensonges.

Il a organisé des déploiements d'observateurs civils en Yougoslavie et en Irak, et s'est rendu en Libye en juin et juillet 2011. Il est co-auteur du film documentaire Les Damnés du Kosovo sur la guerre menée par l’Otan en Yougoslavie. Il a produit le documentaire de Vanessa Stojilkovic Bruxelles–Caracas sur l’expérience du Venezuela. Il est membre du Conseil consultatif de la télévision latino-américaine TeleSur. Michel Collon s'est fait connaître du grand public francophone lors de ses passages à l'émission « Ce soir ou jamais » de Frédéric Taddéï (France 3). Ses idées et son argumentation ont suscité l’intérêt des téléspectateurs.

Son livre Bush le cyclone (2006), prenant pour point de départ la catastrophe de La Nouvelle-Orléans et la guerre en Irak, étudie les liens entre l’économie et la guerre, ainsi que le rôle des médias. Son livre Les 7 péchés d’Hugo Chavez, publié en 2009, analyse les raisons de la pauvreté de l’Amérique latine, la politique générale et l’histoire des multinationales pétrolières. Il décrit l’entreprise menée par Hugo Chavez pour libérer son pays de la pauvreté et de la dépendance envers les USA. Son livre Israël, parlons-en ! comporte vingt entretiens avec des spécialistes juifs et arabes, européens et nord-américains : Noam Chomsky, Sand, Alain Gresh, Tariq Ramadan, Mohamed Hassan… Il en a rédigé la synthèse sous le titre Comment parler d’Israël.

Au cœur de tout son travail et du site michelcollon.info, on trouve en effet l’idée que, face à la désinformation, le rôle des citoyens est essentiel pour garantir le droit à, l’info. Son livre Libye, Otan et médiamensonges (septembre 2001), tout en ne cachant pas les fautes de Kadhafi, a exposé les véritables objectifs des Etats-Unis, de la France et de l’Otan par rapport au pétrole, au contrôle du Moyen-Orient et au maintien de l’Afrique en dépendance des multinationales.

Son dernier livre, corédigé avec Grégoire Lalieu et publié en décembre 2011, La Stratégie du Chaos (Impérialisme et islam – Entretiens avec Mohamed Hassan) analyse la nouvelle stratégie mondiale des USA pour le contrôle des richesses et des régions stratégiques du monde musulman (Méditerranée, Moyen-Orient, Corne de l’Afrique, Asie du Sud) en liaison avec la crise économique mondiale.

La Nouvelle République : Vous avez travaillé sur l'intervention militaire en Libye et ses répercussions stratégiques sur la région du Sahel, quelle est votre approche sur la situation au Nord-Mali et son impact régional et international ?

Michel Collon : Je pense que l’intervention de la France contre le Mali, c’est la continuation de la guerre contre la Libye et contre la Syrie. C’est une nouvelle phase dans ce que j’appellerais la recolonisation ou le fait de stabiliser la colonisation de l’Afrique en général, l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest. Je pense que la chose qui n’est jamais traitée dans les médias européens et des Etats-Unis, c’est que le Mali et toute la région est pour la France, je veux dire la France officielle, la France des 1%, une zone de richesses naturelles que les multinationales françaises considèrent leur appartenir et pas aux populations locales.

L’exploitation des mines d’or par des groupes français comme Bouygues, dans des conditions scandaleuses avec de nombreux mineurs qui meurent à cause de l’utilisation du cyanure et de l’arsenic sans prévention et sans soins corrects, est la preuve que ces multinationales sont prêtes à écraser des êtres humains pour maintenir ou augmenter leur profit. Au Mali, on trouve également des gisements d’uranium ; c’est une richesse stratégique pour la multinationale française Areva, numéro un dans l’exportation du nucléaire au niveau mondial et la France a toujours fait en sorte de s’assurer le contrôle des gisements d’uranium et pour cela, elle a commis les pires crimes.

Et, donc, quand on veut voir comment la France considère les richesses naturelles, il suffit de voir l’exemple du Niger, c’est le pays n°174 sur la liste du développement humain, c'est-à-dire le dernier pays, le plus pauvre, les Nigériens ont une espérance de vie de 49 ans et moins de trois enfants sur dix vont à l’école. Et lorsqu’on a demandé à la multinationale Areva de faire un geste pour ces enfants, elle a répondu que ce n’était pas son problème, donc les Nigériens peuvent crever de faim, littéralement, et les Maliens aussi, pendant que des firmes comme Areva et celles qui travaillent avec elle, c'est-à-dire Suez, Bouygues, Alstom, construisent des profits fabuleux et que leurs actionnaires et leurs principaux dirigeants se construisent des châteaux un peu partout dans le monde.

Donc on a l’or, l’uranium, on a bien entendu le gaz et le pétrole, avec des richesses très importantes en Algérie et aussi dans d’autres pays de la région, et on constate qu’il y a une guerre pour les matières premières qui se mène, avec comme acteurs principaux, la France, les Etats-Unis, mais aussi le Qatar qui jour un rôle trouble en coulisses et qui veut devenir le n°1 mondial du gaz en alliance avec les Etats-Unis et contre la Russie, et donc je pense que cette guerre au Mali, c’est une guerre contre les patriotes maliens qui ont essayé de mettre fin à la corruption et de faire en sorte que les richesses naturelles du Mali profitent aux Maliens et permettent de mettre fin à la pauvreté. C’est une guerre contre le Niger, dont l’uranium est absolument stratégique.

C’est une guerre contre l’Algérie, parce que ce pays a lui aussi des ressources naturelles très importantes comme chacun sait. Il n’entend pas les offrir aux multinationales françaises et autres, donc c’est un pays qui conserve un secteur public important. C’est un pays qui résiste à Israël, qui a refusé de s’intégrer dans l’Otan et dans Africom, l’organisation militaire des Etats-Unis pour le contrôle des richesses de l’Afrique. Ses dirigeants militaires ont très clairement expliqué que le but d’Africom, donc le but des interventions militaires que les Etats-Unis préparent dans toute l’Afrique, c’est d’empêcher que l’Afrique ne soit indépendante et n’aie des partenaires comme la Chine, le Brésil, la Russie et d’autres pays.

Leur vision, c’est que l’Afrique doit rester la chasse gardée des puissances coloniales européennes et j’emploie à dessein le terme colonial parce que, selon moi, le colonialisme n’est pas fini, il a seulement changé de forme. Et la question de la Chine et de sa présence en Afrique comme partenaire alternatif est très importante et le meilleur exemple c’est que le jour où au Niger, il y a un président qui a commencé à vouloir rencontrer les Chinois pour discuter des alternatives commerciales, il a été très rapidement destitué par un coup d’Etat organisé par la France.

Que pensez-vous de l'évolution de la situation en Syrie et du rapport de force entre les groupuscules et milices qui composent l'« ASL » et l'armée nationale syrienne, et quel avenir voyez-vous pour une Syrie en proie à une guerre totale ?

La Syrie est l’objet d’une guerre qui est en réalité menée par une coalition : les Etats-Unis, la France, Israël discrètement dans les coulisses, la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar. On sait, le New York Times l’a confirmé, que les Etats-Unis fournissent des armes aux rebelles syriens via l’Arabie Saoudite et le Qatar. C’est donc assez ironique, ce serait drôle, si ce n’était tragique, de voir que l’Occident nous dit qu’il va apporter la démocratie en Syrie grâce à l’Arabie Saoudite et le Qatar qui sont deux régimes théocratiques, ce qu’il existe de plus réactionnaire sur le plan politique et social et de plus fanatique sur le plan religieux, et que ce sont des régimes traitant les femmes comme des animaux et traitant les travailleurs comme des esclaves, littéralement l’esclavage règne au Qatar, en Arabie Saoudite, et c’est avec ces gens-là qu’on prétend apporter la démocratie.

Donc, il est certain qu’en Syrie, il y a beaucoup de choses qui devraient changer, et je pense que tous les patriotes syriens, y compris ceux de l’opposition, devraient entamer un dialogue pour voir ce qu’il faut changer et comment le changer, et établir un programme. Mais l’objectif des agents des Etats-Unis, de la France, de l’Arabie Saoudite et du Qatar n’est pas d’amener la démocratie en Syrie, parce que si on amène la démocratie dans le monde arabe d’une manière générale, que vont dire les Arabes : que l’agression et le colonialisme israélien, c’est intolérable, qu’il faut y mettre fin, qu’il faut donner leurs droits aux Palestiniens, que sur le plan économique et social, le vol des ressources naturelles, le pétrole essentiellement, et d’autres par les multinationales avec comme effet de maintenir la pauvreté dramatique dans des pays comme l’Egypte et ailleurs. Je veux dire que le pétrole est une ressource qui devrait servir globalement à la nation arabe, quel que soit l’endroit où il se situe et donc s’il y avait la démocratie, les Arabes diraient que le pétrole doit leur profiter pour mettre fin à la pauvreté, à la dépendance et au colonialisme et qu’il faut cesser de considérer qu’il appartient à Exxon, British Petroleum et Total. Donc, je pense que ce qui se passe en Syrie est très important et j’espère que le peuple syrien va trouver les forces pour s’unir et pour résister à une agression très très grave.

On constate la situation instable et anarchique des pays qui ont connu « le printemps arabe » ; êtes-vous optimiste à l'idée d'une éventuelle sortie de crise ?

Je pense que les Etats-Unis, la France et leurs alliés craignent énormément les peuples arabes, craignent qu’ils soient unis et qu’ils prennent leur sort en main. Je pense donc que les Etats-Unis et compagnie craignent énormément la démocratie dans le monde arabe, la preuve, c’est que leurs meilleurs amis sont les régimes les plus dictatoriaux, Arabie Saoudite, Koweït, Qatar, Emirats, Jordanie, et qu’ils ont essayé de protéger jusqu’à la dernière minute les régimes en Egypte et en Tunisie. Par rapport à ça, il est très important que les peuples arabes s’unissent entre eux pour échapper à ces manœuvres qui sont coloniales et la seule façon de le faire, à mon avis, est de proposer à la nation arabe un programme indépendant des multinationales et des puissances coloniales, un programme dans la lignée de ce que le Mouvement des non-alignés a voulu mettre en place dans les années 60, un programme qui, comme Chavez et Evo Morales en Amérique latine, met au centre la récupération de la souveraineté du pays, l’utilisation des richesses au profit de ce que je vais appeler les 99%, au profit de la grande majorité, au profit de la population, et pas au profit du 1%, et que, aussi, c’est la nation arabe dans ce sens-là qui doit s’unir avec les autres forces de libération qui existent en Afrique noire, en Amérique latine et ailleurs.

Cela me semble très important et je crois que si l’on veut mettre fin à ces agressions, c’est la piste de l’unité d’un programme de souveraineté qui est la clé.

Dans une de vos nombreuses interviews, vous avez déclaré que l'Algérie est la future cible si elle ne plie pas devant les multinationales, pouvez-vous nous éclairer sur cette thèse ?

Je pense que l’Algérie est un pays qui a une longue histoire de résistance au colonialisme. Sa lutte de libération a été une des plus courageuses et exemplaires de toute l’Afrique. Elle a été en pointe avec quelques autres pays dont la Yougoslavie elle aussi attaquée par le colonialisme moderne, un pays détruit d’ailleurs, elle a été en pointe pour établir une solidarité du Tiers-Monde dans la résistance au colonialisme, et je pense qu’elle est la « bête noire » pour cette raison depuis très longtemps. 

Je ne vais pas dire que tout va bien en Algérie et qu’il n’y a pas des problèmes importants et des maux à régler, mais je pense qu’elle est la bête noire parce qu’elle représente une force de résistance à Israël, aux Etats-Unis, au colonialisme en général des multinationales, et on sait que tout comme la Libye, l’Algérie s’est distinguée en finançant des projets de développement économiques et sociaux alternatifs, développement indépendant de pays d’Afrique noire. Et je crois que là, elle heurte les intérêts de la Banque mondiale et du FMI qui sont justement les employés des multinationales dont on a parlé, et la Banque mondiale et le FMI sont les gendarmes financiers des multinationales, ce sont aussi des assassins financiers quand on voit comment ils se comportent en Afrique noire, surtout où vraiment ils détruisent les programmes d’éducation, de santé, d’aide aux petites entreprises, d’aide aux paysans pour transformer les pays en véritables boulevards ouverts aux multinationales. Donc, je crois que c’est pour cette raison qu’on a éliminé Kadhafi et je crois que c’est pour cette raison que l’Algérie est clairement la suivante sur la liste.

Concernant la prise d’otages à In Amenas, dans ce genre d’évènement, évidemment, on doit être prudent dans la mesure où beaucoup de choses se déroulent dans les coulisses dont nous ne sommes pas forcément informés. Les prises d’otages civils sont une méthode de lutte que je réprouve totalement et je pense que cette prise d’otages-là, dont l’Algérie a été victime, avec un nombre important et fort regrettable de victimes civiles, soulève plusieurs questions. Essentiellement, il y a deux choses qui me semblent bizarres dans cet évènement : la France attaque des forces qu’on appelle islamistes au Mali et les forces islamistes ripostent en attaquant l’Algérie, quasiment LE pays qui avait dit qu’il ne fallait pas faire la guerre et qu’il fallait négocier entre les différentes parties, donc ce n’est pas très logique. Et deuxièmement, ils en veulent à la France, et ils attaquent British Petroleum, un concurrent de Total. Ça n’a aucune logique. Sachant que ces forces ont été armées en Libye – c’est archi connu – sachant que la France et les Etats-Unis, et l’Otan en général, ont passé une alliance pour renverser Kadhafi avec le groupe islamique de combat libyen qui est donc la section libyenne d’Al-Qaïda et qu’aussi on a retourné certaines forces qui étaient en Libye en leur faisant des promesses – ça se trouve dans toute une série de revues plus ou moins spécialisées et ce n’est pas du tout un secret – je crois que cette prise d’otages pose beaucoup de questions.

La victoire politique de certains leaders progressistes en Amérique latine aidera-t-elle à l'émergence d'un pôle de résistance à l'impérialisme US et ses alliés et serviteurs à travers le monde ?

Absolument. J’ai mentionné Chavez, Evo Morales, vous avez aussi Correa et d’autres dirigeants, c’est frappant que les latino-américains ont repris espoir depuis 1999 et la victoire de Chavez qui a réussi à mettre en œuvre une politique économique et sociale de récupération des richesses, d’utilisation des richesses au service de la population, tout ça avec un grand développement de la démocratie, des comités de quartier, des débats politiques, des médias libres, et en général, pour moi qui suis allé plusieurs fois au Venezuela, il est très frappant de voir la politisation dans le bon sens du terme et la fertilité du débat politique au Venezuela, y compris parmi les révolutionnaires, donc c’est vraiment l’espoir qui est rendu à l’Amérique latine, et Chavez a toujours inscrit son action dans le sens de construire une unité des forces progressistes et indépendantes d’Amérique latine, d’Afrique, auxquelles il accorde une importance énorme, du monde arabe, de l’Asie également, et je souscris totalement à cette perspective de Chavez.

Nous avons besoin d’un front contre les manœuvres impérialistes et des puissances néocoloniales, nous avons besoin d’un front pour permettre à l’humanité d’échapper à la dictature des multinationales, à la dictature du 1%.

Comment voyez-vous l'avenir de cette planète ? Etes-vous optimiste ?

Je pense que oui. Je viens d’expliquer que nous sommes les 99% contre le 1% et donc le 1% se maintient au pouvoir par la force, bien sûr, par la violence, mais aussi et beaucoup par le mensonge, par la tromperie de l’opinion publique en cachant que toutes ces guerres sont économiques, en cachant les véritables politiques qui affaiblissent le tiers-monde, la majorité de l’humanité, et je pense que si nous arrivons à développer une bataille pour l’information, une bataille contre les médiamensonges, une bataille pour rallier les cœurs et les esprits à l’idée d’une autre conception de l’humanité, c'est-à-dire non pas la guerre d’une minorité contre tous mais la coopération, la solidarité, je pense que oui, l’humanité va pouvoir résoudre les problèmes de la faim, de la pauvreté et de la destruction de la nature également. Donc, à terme, oui, je suis optimiste, à condition que chacun, chaque citoyen, prenne ses responsabilités là où il est et entame le travail pour une information véritable et pour le débat politique sur les vrais enjeux.

Source : La Nouvelle République

Entretien réalisé à Bruxelles (Belgique), Mohsen Abdelmoumen

samedi, 16 mars 2013

Chi, e perchè, vuole la caduta di Assad?

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Chi, e perchè, vuole la caduta di Assad?

Obiettivo Siria tra disinformazione mediatica e mistificazione

Federico Dal Cortivo

Ex: http://www.rinascita.eu/

La Siria è sotto tiro da mesi oramai e dopo la liquidazione della Libia di Gheddafi , l’apparato bellico e mediatico degli Stati Uniti e dei suoi fidi alleati, ha iniziato a muoversi contro il legittimo presidente siriano Bashar al Assad. Una guerra al momento fatta d’ intelligence, gruppi ben armati di mercenari, operazioni sotto copertura, provocazioni, che hanno già causato migliaia di vittime tra la popolazione civile e tra le forze di sicurezza governative. I fatti riportati dai media embedded tutti allineati al mainstream imposto da Washington , ogni giorno ci dipingono una Siria nel caos, un presidente delegittimato,una forza di opposizione che gode del pieno consenso dei siriani e una popolazione in attesa di essere “ liberata” . Ne abbiamo parlato con il dott. Giannantonio Valli che è stato di recente in visita a Damasco.
 
Dott.Valli innanzitutto una premessa, lei in una recente conferenza ha esordito parlando della totale disinformazione che c’è sull’argomento Siria. Giornali, riviste, canali televisivi tutti salvo rare e lodevoli eccezioni ci propinano ripetitivamente la solita immagine degli insorti liberatori e dei governativi oppressori, come giudica la libertà di stampa in Italia oggi e in Europa in generale?


Il paradigma storico-politico dal quale l’umanità viene conformata dal secondo conflitto mondiale o per dirla più semplicemente la cornice che inquadra la ricezione delle informazioni da parte dell’uomo comune, è stato forgiato da precise centrali di guerra psicologica. Tali centrali altro non sono che le dirette eredi della Psychological Warfare Branch angloamericana. La creazione dei più diversi immaginarii è quindi, da un lato, il risultato pressoché inconscio della conformazione dei cervelli dell’uomo democratico, dall’altro dell’incessante opera dei mezzi di comunicazione di massa. Questi ultimi rispondono, in ogni Paese dell’Occidente, per il 99 per cento ai potentati finanziari, padroni pure della quasi totalità delle forze politiche maggiori. La residua libertà, di stampa e più latamente di informazione, è dovuta a voci assolutamente coraggiose, che mettono in discussione non tanto questo e quel singolo fatto, ma le radici stesse, ideologiche e storiche, del mondo attuale. Tra queste mi piace ricordare, per la loro serietà, coerenza e irriducibilità al Sistema, il quotidiano Rinascita e la rivista l’Uomo libero, come pure i siti internetici olodogma e syrian free press network. Quest’ultimo è la maggiore e più obiettiva fonte di informazione sugli eventi siriani. Come ho detto in una recente intervista radiofonica al periodico online La voce del ribelle, tale sito, oltre ad un’infinità di notizie, smentite e rettifiche, diffonde sia filmati girati dai cosiddetti ribelli «siriani», sia filmati di provenienza governativa. Tra questi, anche i telegiornali siriani, la cui diffusione viene impedita da mesi, alla faccia del pluralismo vantato dalla cosiddetta Libera Stampa, dai canali satellitari non solo occidentali, ma in primo luogo delle petromonarchie saudita, emiratica e qatariota. Li si guardi. Ognuno giudichi poi da sé, con la propria testa, la propria sensibilità, la propria coscienza. Quanto alle mie convinzioni sugli eventi siriani, oltre che sulle citate testate, mi sono basato sull’analisi degli eventi dell’ultimo trentennio, su una quindicina di volumi, reperibili con qualche impegno per ogni volonteroso che non voglia farsi accecare dalla propaganda degli aggressori, ed infine sulle impressioni ricavate dal mio viaggio in Siria nel maggio 2012. Una settimana non permette certo di conoscere la realtà di un Paese nella sua complessità. Ma io, a differenza della quasi totalità dei giornalisti di regime, ci sono stato. A mie spese. Il mio cervello non lo paga nessuno.
 
Veniamo alla Siria, che da tempo faceva parte di quella lista di “Stati canaglia” stilata dal Dipartimento di Stato statunitense e quindi prima o poi sarebbe finita sotto il mirino di Washington, quali sono state a suo avviso le ragioni principali di quest’ offensiva a tutto campo contro Damasco?


La Sua domanda mi permette di proseguire il discorso in tutta naturalezza. In effetti, come ho detto alla televisione siriana, non si può capire il problema Siria se non lo si inquadra in una più ampia visione ideologica e in una strategia economico-geopolitica. Ideologia e strategia non solo americane, ma più ampiamente mondialiste, vale a dire giudaiche. Avere bollato da decenni la Siria come «Stato canaglia» ha significato, per gli Occidentali (mi riferisco agli Stati Uniti, all’Inghilterra, alla Francia e ad Israele, eterno nemico con il quale mai Damasco ha sottoscritto un trattato di pace) tenere sotto scacco quel Paese fin dagli ultimi anni Settanta. In questa ottica, è comprensibile che la diffamazione di ogni atto del governo siriano sia stata e venga condotta col massimo della tenacia e della «buona coscienza» democratica. «Buona coscienza» che io riconosco non solo ai giornalisti della cosiddetta Libera Stampa, ma persino ai loro direttori e ai più «autorevoli» commentatori. Tra questi ultimi cito, persona tra le più velenose, l’ex ambasciatore Sergio Romano. Gran penna del Corriere della Sera, costui non perde occasione per pedissequare, con supponenza, la versione degli eventi siriani data dal foglio che lo nutre. Invero, oggi, la battaglia non la si vince tanto sul campo con le armi, quanto con la conquista dei cervelli dei sudditi democratici. Al contrario del nostro Solone, io ho potuto fare esperienza diretta, vedere coi miei occhi, toccare con le mie mani, come sia possibile manipolare le coscienze. Quella in atto è in primo luogo una guerra mediatica. Prima che sul campo, la guerra oggi si vince, ripeto, invadendo la mente degli individui. Sono quindi lieto – tristemente lieto – per avere assistito di persona alla creazione di realtà fittizie con immagini manipolate e le menzogne più sordide. In particolare, mi riferisco ai massacri compiuti nell’ultimo ventennio da Stati Uniti, Inghilterra, Francia e Israele col massimo di buona coscienza e avallati dalla complicità, dalla viltà dei popoli del Libero Occidente. Prima però di trattare dell’aggressione alla Siria, mi permetta di rammentare sette altri casi di menzogna, altrettanto atroci.


1. Per l’Iraq di Saddam Hussein ricordo, del 1990, la farsa delle incubatrici svuotate negli ospedali del Quwait, coi neonati scagliati a terra dai soldati iracheni. E l’anno dopo le strisce verdi della contraerea nel cielo notturno, con le quali l’emittente al-Jazeera, da poco fondata dal Qatar con supervisione ebraico-americana, ci ha suggestionato, facendoci credere di assistere ad una «guerra in diretta». Ricordo, del 2003, la bufala delle «bombe intelligenti» e delle «fiale di antrace» – rammenta Powell, il Segretario di Stato, sventolante la mitica provetta di liquido giallo? Ricordo il cormorano nero dagli occhi rossi coperto di petrolio a «provare» l’«infamia ecologica» di Saddam. Mi permetta di sottolineare l’importanza anche dei colori nella creazione degli immaginari fissati nei cervelli delle masse, mille volte più forti di tante parole: verde, giallo, nero, rosso... E poi le fantomatiche «armi di distruzione di massa», pretesto per il nuovo massacro dopo il decennale stillicidio di bombe clintoniano. Prova generale per i successivi in Afghanistan, Libia e Siria.


2. Svaniti da ogni memoria sono i 200.000 – sottolineo, duecentomila – morti del golpe algerino compiuto nel 1992 dai militari massonici dopo la vittoria elettorale del Fronte Islamico di Salvezza. Duecentomila persone, per la quasi totalità stragizzate in un decennio. Vittime non solo i protestatari cui sarebbe andata la legittima vittoria – e della cui radicalizzazione successiva, e ribadisco: successiva, non dovremmo quindi stupirci – ma anche migliaia di semplici cittadini tacciati di connivenza. A carte ribaltate rispetto agli eventi siriani, è conferma di quanto dico l’ammissione del supergiornalista Lorenzo Cremonesi sul Corriere della Sera del 19 gennaio. Le cito: «Si affinò la tecnica dei massacri di civili imputandoli poi agli islamici per ingraziarsi la popolazione. Mohammed Samraoui, ex numero due dell’antiterrorismo, in un libro del 2003 [...] citava una frase che usava ripetere il suo capo diretto, Smail Lamari: “Sono pronto ad eliminare tre milioni di algerini pur di mantenere la legge e l’ordine”».


3. E il massacro del popolo serbo operato dalla NATO seminando il paese di uranio. Uranio per il quale sono morti e muoiono tuttora di cancro centinaia di nostri soldati inviati in quella missione «di pace». Massacri compiuti non solo dai delinquenti albanesi , addestrati, armati e guidati dagli americani, ma anche dai bombardieri partiti dall’Italia. Dalle basi concesse al Grande Fratello Capitalista dal comunista Massimo D’Alema, promosso capo del governo alla bisogna. E quindi sbrigativamente scaricato. E qui apro una parentesi, e non parlo dei famigerati «danni collaterali», espressione da allora entrata nell’immaginario collettivo. «Collaterali», anche se furono scientemente voluti per logorare e demoralizzare i serbi. Sottolineo come obiettivo primario degli Occidentali fu, allora come oggi, silenziare i mezzi di comunicazione non conformi. E tanto più quelli nemici, in particolare le televisioni.
Allora quella serba, bombardata con qualche «distrazione» a monito contro la Cina... nell’attacco, ricorderà, morirono, istruttivamente, cittadini cinesi. E nel 2011 la televisione libica, colpita perché, dissero i virtuosi delle democrazie, «era di parte» e «mentiva». E l’anno dopo, ed oggi la televisione siriana per mano di ben istruiti terroristi, con l’uccisione di decine di giornalisti. E tutto senza alcuna protesta dei loro «colleghi» occidentali. Ultima ma non ultima riprova dell’idea occidentale di libertà di informazione: all’inizio di settembre 2012 sono stati oscurati i canali televisivi al-Ikhbariya e al-Dunya. Dopo il successo di Damasco nell’affrontare il feroce attacco occidentale, armato e mediatico, gli amministratori del satellite NileSat, hanno non solo violato i termini del contratto, ma anche brutalmente violato le regole deontologiche dell’informazione.


4. Ricordo poi due eventi gemelli: la cacciata dei giornalisti dalla città ribelle di Falluja in Iraq nell’aprile 2004, per settimane stragizzata all’uranio e al fosforo bianco dagli USA, e la cacciata dei giornalisti da Gaza nel dicembre 2008, città e terra stragizzate all’uranio e al fosforo bianco da Tel Aviv con l’Operazione Piombo Fuso. Da quell’Israele, che avrebbe aggredito l’Iran già nel 2006 se non fosse stato fermato sui confini dagli Hizbollah. Schiumando rabbia, Israele distrusse allora dall’aria, strategia dei vigliacchi, le infrastrutture civili. Ponti, strade, scuole, ospedali, abitazioni, acquedotti, elettrodotti, e quant’altro. Tutto distrutto, contro ogni norma di diritto bellico. Nessuna reazione dall’ONU, silenzio dal Tribunale dell’Aja, guaiti dal Vaticano. Al contrario, le falsità create da al-Jazeera e da al-Arabiyya, come pure i filmati girati dai terroristi, vengono ripresi da ogni televisione e giornalone occidentale. E riproposti a distanza, anche se da tempo smascherati come falsi.


5. Solleticando il buon cuore dei sudditi democratici, dei minimalisti di buona famiglia, di quelli che vedono l’albero e non si accorgono che fa parte di una foresta, l’Afghanistan è stato devastato all’insegna di «liberare le donne dal burqa». Che, infatti, è rimasto lì come prima.
In compenso, oltre ad avere impiantato enormi basi militari, fatto affari con la ricostruzione di quanto avevano distrutto, portato alle stelle la produzione di oppio, gli americani continuano a seminare stragi anche da decine di migliaia di chilometri di distanza attraverso i droni. In particolare, stragizzando qualunque assembramento «sospetto», come quelli durante le feste di nozze.


6. Quanto alla cosiddetta «primavera araba», spacciata per moti di libertà in particolare dalle sinistre di ogni sfumatura, ci accorgiamo solo ora che il vero obiettivo della messa in scena era propiziare un «inverno libico» e, Dio non voglia, siriano. Aggredita a occidente a partire da una Tunisia destabilizzata, ad oriente da un Egitto destabilizzato, bombardata dal mare e dall’aria sempre contro ogni norma di diritto bellico, la Libia ha finora visto il massacro di 120.000 suoi cittadini. Con bombe a sottrazione di ossigeno, bruciato da ogni bomba su un’area di ventimila metri quadri, tre campi di calcio. Con bombe a frammentazione. Con una pioggia di fosforo, proiettili all’uranio, missili a gas nervini. Con crani esplosi a colpi di mitra e persone sgozzate. Massacro operato dai tagliagole armati dall’Occidente, così come dai bombardamenti «umanitari» franco-anglo-americani. Ai quali si è accodato, violando la Costituzione e su istigazione del quirinalizio comunista Napolitano, lo sciacallo italiano. Nella fattispecie, il governo berlusconico, quintocolonnato dal ministro degli Esteri Frank Frattini. Ma poi, dov’erano quelli che nel 2003 appendevano gli stracci arcobaleno della «pace» contro Bush? E così la Libia è stata riportata all’ovile occidentale dopo quarant’anni di indipendenza e un’eroica resistenza durata di sette mesi fino all’assassinio del colonnello Gheddafi. Una resistenza tuttora in atto, nel silenzio della Disinformazione Corretta. E questo, aggiungo, senza contare la popolazione angariata e le decine di migliaia di lealisti tuttora incarcerati, torturati e massacrati per essere rimasti fedeli ad un legittimo governo. Ma, talora, chi semina vento raccoglie tempesta. L’11 settembre – un altro 11 settembre, ricorrenza mitopoietica dell’operazione Torri Gemelle – sono stati linciati tre marines e l’ambasciatore americano a Bengasi... ci dicono ad opera della «furia fondamentalista». La causa: una «imperdonabile» offesa inferta a Maometto dal cinema hollywoodiano. Con tutta evidenza, contro gli Apprendisti Stregoni del «laico» Occidente si sta rivoltando un mostro da loro scatenato contro Gheddafi. Nessuna pietà, me lo lasci dire, ho provato per l’ambasciatore, uno degli organizzatori dei massacri di Libia. Ne potrei provare un pizzico, per carità solo un pizzico, se l’Abbronzato di Washington si cospargesse di cenere per la morte inferta «per sbaglio», dai suoi, all’ultimo cammelliere dell’ultima oasi libica. O all’ultimo spazzino dell’ultima cittadina libica, massacrato perché pubblico dipendente.


7. Nessuno ha poi parlato, se non per un giorno, del Bahrein, ove la repressione dei moti di libertà da parte sciita, quelli sì veri, ha visto il mitragliamento della popolazione da parte degli elicotteri americani e l’invasione delle truppe saudite, chiamate dall’emiro. Inoltre, la polizia ha imprigionato e torturato decine – sottolineo, decine, il che rende l’’ampiezza della repressione – di medici, accusandoli di complicità coi dimostranti per avere curato i feriti. All’inizio dello scorso settembre, dopo un anno e mezzo dai moti, decine di manifestanti – ovviamente, i sopravvissuti – sono stati condannati a pene che giungono all’ergastolo. E questo, nel più completo silenzio della stampa e di ogni organizzazione umanitaria. E le rivolte, queste sì vere e legittime, e la repressione continuano tuttora, nel più laido silenzio della Grande Stampa Democratica.


E mi fermo, ricordando l’imbonimento mediatico, quanto alla Siria, compiuto per le stragi, veramente istruttive, di Houla, Daraya, Deir al-Safir (colpi di mortaio su un asilo, spacciati per bombardamento aereo governativo), Halfaya (scoppio di esplosivi in un covo terroristico, spacciato per bombardamento aereo governativo di una panetteria con la gente in coda... morti duecento, poi cento, poi trenta, poi venti, poi boh!), Aleppo (missili o colpi di mortaio sull’università e gli studenti in esame, sempre attribuiti al governo) ed ancora Aleppo (un’ottantina di corpi nel canale, cittadini assassinati con le mani legate dietro la schiena). Nessun problema poi, ottenuto il risultato con titoloni, ad ammettere nelle pagine interne, dopo qualche settimana, la responsabilità dei tagliagole e non del governo siriano. Tanto, cosa ricorda il suddito democratico, tra migliaia di altre notizie e in mezzo a tutti i suoi problemi? Altro che la «verità» di chi spaccia filmati girati su regia occidentale! Vedi i 40 bambini di Houla, il 25 maggio. Cadaveri veri, bambini e familiari colpiti da breve distanza o con le gole tagliate, fatti passare per vittime dell’esercito, quando tutti erano di famiglie filogovernative. Verità ammessa tre mesi dopo, ad esempio, dalla Frankfurter Allgemeine, ma ignorata da ogni altro giornalone. Cento innocenti massacrati, foto truccate, immagini scattate anni prima in Iraq e a Gaza. Di bambini vittime del fuoco americano e israeliano. Egualmente massacrati dai terroristi nelle case e per le strade sono stati, il 25 agosto, i 245 civili di Daraya presso Damasco. E sempre la strage è stata attribuita, prima di svanire d’un botto dai giornali, all’esercito.
 
L’attacco era stato preparato da qualche tempo, basta scorrere le pagine internet del Brooking Institute e del Saba Center, noti think thank della potente lobby sionista statunitense, oppure dare uno sguardo alla rivista Foreingn Policy che a novembre 2011 ospitava un intervento di Hillary Clinton dall’eloquente titolo “Il secolo pacifico dell’America” vera e propria dichiarazione bellica contro il Vicino Oriente.


Quindi stiamo solo assistendo all’applicazione della geopolitica statunitense, che andando a ritroso s’ispira a Zbigniew Brzezinski il quale nel celebre libro “La grande scacchiera” aveva tracciato le linee guida per il controllo dell’Eurasia. Lei dott. Valli che ne pensa?


In un’intervista televisiva a Damasco mi è stato chiesto: perché la Siria? Ho risposto che non è solo questione di geopolitica o di economia, ma anche di ideologia. I piani degli aggressori datano da decenni, sono piani a lunga scadenza. L’obiettivo finale, il messianico obiettivo finale, è la distruzione delle nazioni e l’instaurazione di un unico governo mondiale. A guida, ovviamente, americana. A guida, ovviamente, dell’Alta Finanza. A guida, ovviamente, giudaica. Un governo che, delira il profeta Isaia, tramuterà le spade in falci e le lance in vomeri d’aratro. E dove il leone si pascerà di fieno a fianco dell’agnello, senza mangiare l’agnello. Potenza dell’ingegneria genetica! Sappiamo che non è un complotto, un tenebroso complotto. Un complotto, quando gli scopi sono stati dichiarati a tutte lettere – ripeto: a tutte lettere – dagli stessi autori in decine di pubblicazioni? Cerchiamo di essere seri. Non prendiamoci in giro.


È una strategia pensata in ogni aspetto, non un complotto. Chi parla di complotto è un mistificatore. Uno che nuota nel torbido. O, altrimenti, un perfetto ignorante.
Di queste pubblicazioni, progenie di precedenti progetti, cito solo tre esempi.


(A) Nel 1997 Brzezinski, l’ebreo polacco da Lei citato, consigliere di sei presidenti da Carter ad Obama, democratici come repubblicani, pubblicò The Great Chessboard, “La Grande Scacchiera - Il mondo e la politica nell’era della supremazia americana”. Suggerendo di adoperarsi per fare scoppiare conflitti interetnici nei più diversi paesi, Brzezinski ammonisce che in futuro «la capacità degli Stati Uniti di [continuare ad] esercitare un’effettiva supremazia mondiale dipenderà dal modo in cui sapranno affrontare i complessi equilibri di forze nell’Eurasia, scongiurando soprattutto l’emergere di una potenza predominante e antagonista in questa regione».


(B) Nello stesso 1997 una trentina di neoconservatori, ventotto almeno dei quali ebrei e anime nere bushiane, lanciò il Project for the New American Century, “Progetto per il Nuovo Secolo Americano”, che rilanciava le tesi di Brzezinski, suggerendo i necessari comportamenti applicativi.


(C) Similmente, un gruppo di intellettuali israeliani capeggiati dall’influente politologo Oded Yinon aveva codificato, fin dal 1982, quindi ben quindici anni prima dei confratelli di oltreoceano, la preventiva distruzione di ogni Stato considerato nemico.


Cinque sono state le fasi di tale strategia. La prima: scagliare in una guerra contro l’Iran khomeinista un Iraq stupidamente caduto nella trappola e quindi, dopo averlo indebolito, spiazzarlo economicamente. La seconda: occupare l’Iraq e impadronirsi delle sue risorse energetiche, eliminando al contempo uno dei più tenaci nemici di Israele e interrompendo la continuità territoriale tra Siria ed Iran. La terza: occupare l’Afghanistan e impiantare basi nell’ex Asia sovietica, condizionando a nord la Russia e accerchiando da oriente l’Iran, già possedendo a sud il controllo del Golfo.


La quarta: assicurarsi, in vista di una guerra con l’Iran, le ingenti risorse energetiche libiche, spegnendo al contempo le velleità panafricaniste di Gheddafi e testando le reazioni del duo Russia-Cina. La quinta: eliminare il baluardo geografico e militare siriano, premessa per l’aggressione all’Iran.
Sull’onda delle secolari teorizzazioni massoniche dell’«Ordo ab chao, Ordine dal caos», sull’onda di quel «caos creativo» cantato nel 2006 dal Segretario di Stato bushiano Condoleezza Rice, possiamo definire tale strategia «geopolitica del caos», espressione coniata dallo storico Paolo Sensini. I Signori del Caos vogliono frantumare gli Stati laici e modernizzatori – Iraq, Libia, Siria e, anche se non è propriamente laico, l’Iran sciita di Ahmadinejad – in miniregioni in lotta una contro l’altra per motivi etnici e religiosi. Un federalismo in salsa orientale. Uno Stato dopo l’altro, la «politica del carciofo». Eliminare una foglia dopo l’altra, fino a giungere al cuore. L’ultima foglia è l’Iran. Il cuore, il nemico strategico dell’Alta Finanza, sono la Russia e la Cina. In particolare, per l’estensione del suo territorio e la ricchezza in materie prime di ogni genere, la Russia. Ma i giochi non sempre riescono, e l’ultimo osso sarà troppo duro per questa banda di assassini. Anche la distruzione economica dell’Europa, in quanto potenza alternativa agli USA, rientra nei loro piani. Quanto alle modalità dell’applicazione di tale strategia, invito ad informarsi sul rivelatore volume dell’ebreo Gene Sharp, attivo fin dal 2004, «Come abbattere un regime», edito in Italia da Chiarelettere nel 2011.
 
Quale è a suo avviso il ruolo che stanno ricoprendo la Russia,la Cina e l’Iran in questa fase?


Proprio di recente la Repubblica Islamica dell’Iran ha presentato una sua proposta di pace in sei punti per uscire dalla crisi ribadendo ancora una volta la posizione pacifica di Teheran.
Dopo avere abbandonato al suo destino la Libia, Russia e Cina hanno preso una netta posizione all’ONU ponendo il veto sulla terza «zona di non volo» pretesa (dopo la prima in Iraq e la seconda appunto in Libia) dagli aggressori mondialisti. Date le loro dimensioni, le loro economie ed i loro armamenti, Russia e Cina sono potenze globali, per cui, consapevoli della sostanziale ostilità americana nei confronti di entrambi, devono giocare su diversi scacchieri. Come che sia, all’errore storico di valutazione compiuto nel caso libico potranno rimediare con grande difficoltà. Resta la bruciante lezione, che certo non dimenticheranno. L’ipocrisia, il cinismo, l’arroganza e la violenza adoperati dagli Occidentali – l’ignobile mosca cocchiera fu la Francia – saranno una lezione perenne per chiunque voglia ancora prestare fede alle Grandi Carte, dell’ONU come delle Democrazie. Dopo l’«ingenuità» di allora, quali furono gli altri motivi dell’indecisionismo russo-cinese? Certamente la freddezza, o se vogliamo l’«equidistanza», mostrata da sempre da Gheddafi nei loro confronti. Di un Gheddafi non solo illuso dal «patto di amicizia» stipulato con l’Italia (che avrebbe dovuto tutelarlo non mettendo a disposizione dei suoi nemici le basi per un’aggressione aerea), ma anche, tutto sommato, illuso dalle «garanzie» cartacee dello statuto dell’ONU. Quanto alla politica di Russia e Cina nei confronti della Siria, devo dire che, a differenza della Russia putiniana, della Cina io non mi fido affatto. La Russia ha concreti, essenziali interessi geopolitici alla sua periferia. Se cadesse la Siria non avrebbe più sbocco navale sul Mediterraneo, ma, cosa ancora più importante, i suoi nemici occidentali avrebbero mano totalmente libera sui suoi confini meridionali. Pensiamo al caso Georgia, a ragione bacchettata duramente nel 2008. Per la Cina conta, invece, in primo luogo l’Iran, uno tra i suoi primi fornitori energetici.
L’Iran sciita sa benissimo di essere nel mirino da un lato delle petromonarchie sunnite infeudate agli americani, dall’altro degli Occidentali e di Israele. Se non vuole crollare come Stato e infeudarsi a Washington e Tel Aviv, non può assolutamente permettersi di perdere la Siria. Non solo per le affinità ideologico-religiose, ma per concreti interessi strategici geopolitici. Quanto alla proposta di pace cui Lei accenna, da un lato confesso di non averne preso documentata visione, dall’altro mi permetto di ritenerla un passo che, seppur doveroso nell’ambito della politica internazionale e mediatica, sarà del tutto infruttuoso, data la determinazione degli aggressori occidentali. Questi delinquenti politici, che in tempi più fausti sarebbero stati pubblicamente impiccati per i loro crimini – parlo di supercriminali come Sarkozy, Hollande, Obama, Erdogan, Netanyahu, i sauditi e i qatarioti, come pure dei loro portaborse italiani – si sono spinti ormai troppo avanti. Ritengo difficile, per non dire impossibile, non solo che questa banda ripieghi rientrando nei ranghi del diritto internazionale, ma anche che si arresti in una sorta di nuova guerra fredda.


Chi sono invece i nemici principali della Siria?


Ogni aggressore della Siria ha i propri obiettivi. In prima fila – per quanto silenzioso, dato che per lui agisce l’intero Occidente – resta sempre Israele, per il quale Damasco è non solo il nemico tradizionale, ma l’ultimo ostacolo per l’aggressione all’Iran, pianificata da anni.
A ruota segue il suo grande satellite a stelle e strisce. La distruzione di un altro anello dell’Asse del Male risale non ai repubblicani Bush padre né a Reagan, ma al democratico Carter.
Al Nobel per la pace Carter, al buono e mite democratico, che trentatré anni fa avviò la destabilizzazione della Siria.


Vale a dire, tre anni prima che Hafez al-Assad, il padre dell’attuale presidente, reprimesse il terrorismo dei Fratelli Musulmani, mobilitati fin dal 1971 contro il «testo ateo» della Costituzione. Sulla stessa linea si è messo, con più concreti ordini operativi, nel marzo 2005 Bush figlio.
La scoperta, in questi ultimi anni, di enormi depositi di gas e petrolio al largo delle coste siriane è un’altra motivazione per l’intervento dei predatori occidentali.


Quanto a Londra e Parigi, i due compari ricalcano un colonialismo nato nel maggio 1916 e proseguito coi Mandati loro assegnati dopo la prima guerra mondiale dalla Società delle Nazioni. Cioè, da loro stessi. Violando ogni norma, Parigi non solo staccò dalla Siria nel 1923 il territorio libanese, da sempre provincia di Damasco, ma nel giugno 1939, per ingraziarsi la Turchia in vista della nuova, programmata guerra mondiale, le cedette l’intera provincia di Alessandretta con Antiochia. Infine, un punto ancor più significativo, almeno sotto l’aspetto simbolico, è che le bande terroristiche del cosiddetto «Libero Esercito Siriano» sventolano oggi, senz’alcuna vergogna, la bandiera con la striscia verde e le tre stelle rosse. Quella dei servi, della Siria coloniale francese.


Secolare è poi l’ostilità tra Istanbul e Damasco, cui si aggiunge l’odio religioso tra la Turchia sunnita e l’Iran sciita. Nonché, con più concrete motivazioni, la volontà turca di diventare il principale crocevia, e quindi controllore, energetico dal Medio Oriente e dall’Asia Centrale all’Europa.
I regimi feudali di Arabia e Qatar, stretti agli USA fin dal febbraio 1945 da un ferreo patto in cambio della più totale acquiescenza, aggiungono ai predominanti motivi economici l’odio per il laicismo siriano che difende la convivenza delle più varie fedi ed etnie.


Intrisa di wahabismo – una ideologia messianica fondata da criptoebrei come criptoebrei furono i fondatori del clan dei Saud – l’Arabia è l’unico paese al mondo a trarre il nome non da un popolo né da un credo, ma da una famiglia. Quasi che lo Stato e il popolo siano proprietà personale di qualche migliaio di principotti. Invero, non esiste «il mondo arabo», e neppure «il mondo islamico», intesi come entità omogenee spinte contro l’Europa da un interesse comune o da un’ideologia unificante. Esistono solo paesi arabi, o islamici, in lotta fra loro. Divisi da concreti interessi, da rivalità geopolitiche, da settarismi religiosi. Paesi vassalli degli Stati Uniti, a partire dal Marocco fino agli Emirati Uniti.
Sono del tutto infondate due tesi. La prima, che vede in Siria una rivolta di popolo contro il cosiddetto «clan» alauita del presidente Bashar. La seconda, che vede in atto una guerra civile. Per quanto esistano frange di opposizione antigovernativa più o meno radicali, non è una rivolta, non è una guerra civile, cioè un conflitto fra due componenti sostanziali di una stessa società. È invece una feroce aggressione dall’esterno, voluta dagli Occidentali, dalle petromonarchie e dalla Turchia. I loro strumenti sono bande di fanatici religiosi, di sperimentati mercenari, di sadici criminali.


Contro la splendida realtà siriana di umana convivenza, l’Occidente ha scagliato centomila tagliagole. Qualche decina di migliaia di terroristi autoctoni, pressoché tutti delinquenti comuni e latitanti condannati con pene anche fino all’ergastolo; ben più numerosi e in posizione trainante sono quelli giunti dall’estero. Mercenari sperimentati in Libia, Iraq ed Afghanistan. Pazzoidi religiosi arrivati da Marocco, Algeria, Tunisia, Libano, Giordania, Yemen e Pakistan. Guerriglieri salafiti e wahabiti. intossicati da un credo ottuso, esaltati contro l’«eretico» Bashar che permette a cristiani, drusi e altri non musulmani di convivere a parità di diritti con la maggioranza sunnita.. Bande di terroristi salafiti, wahabiti, alqaedisti messe in piedi dalla CIA. Armati, addestrati, pagati e guidati dall’Occidente «laico e progressista».


Assassini che soprattutto all’inizio, quando la mano delle autorità è stata leggera per mesi, dapprima nelle zone più periferiche poi in quartieri delle grandi città hanno creato repubblichette partigiane ove regnava la violenza più cruda. Dove hanno compiuto attentati con mortai, autobombe, lanciarazzi e, ritiratisi sotto la pressione dell’esercito, con mine a scoppio ritardato. Dove hanno incendiato e distrutto monumenti millenari come il vecchio mercato di Aleppo, patrimonio dell’UNESCO. Dove hanno distrutto centinaia di scuole e ambulatori. Dove hanno sgozzato, decapitato, squartato, mutilato impiegati statali, poliziotti, amministratori, insegnanti, medici, religiosi non allineati. Dove hanno sequestrato e massacrato nei modi più efferati, nella ferrea logica di ogni partigianesimo che deve intimorire i civili con un terrore esemplare, gente di ogni età e di ogni ceto. All’inizio, diffondendo video sulle proprie prodezze, quali i «processi» agli avversari malmenati, umiliati e messi al muro, lo sgozzamento di poliziotti, l’assassinio di civili a colpi di mitra o di machete, il lancio nel vuoto di lealisti dai tetti delle case. In seguito, eliminando in massa civili di ogni età e, resi più accorti delle reazioni negative del delicato Occidente, attribuendo, spudoratamente supportati dalla Grande Stampa e dalle Grandi Televisioni, i massacri alle forze governative. In ogni caso cercando di sfiancare, logorare, demoralizzare, paralizzare il paese dall’interno, di far perdere ai cittadini la fiducia nella protezione del proprio governo. Il tutto, in attesa dell’attacco in supporto dall’esterno, con le bombe e i missili NATO. E di un più vasto bagno di sangue.


Certa è in ogni caso l’intercambiabilità degli aggressori. Il risultato è lo stesso che ad aggredire sia un Bush, bianco massone cattivo e repubblicano, o un Obama, negro massone buono e democratico. Un tizio nobelizzato per la Pace ancor prima di avere detto bah, e per questo legittimato a fare ciò che vuole. Nonché zombizzato dall’odiosa Hillary, quella dei quintali di Viagra – qualcuno lo ricorderà – distribuiti da Gheddafi per incitare i soldati a stuprare le donne dei nemici.
Il risultato è lo stesso vi sia il socialista Blair o il conservatore Cameron, il destrorso Sarkozy o il sinistrorso Hollande, i militari massoni di Istanbul o l’islamico Erdogan. Complici e pagatori pronta cassa, gli sceicchi delle petromonarchie. E a tirare le fila, Israele e l’ebraismo internazionale. Di quest’ultimo mi limito a citare il trio intellettuale rappresentato dagli ex sessantottini miliardari Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut e André Glucksmann. Coadiuvati fattivamente dall’ex ministro degli Esteri sarkozyco Bernard Kouchner, già fondatore di Medici senza frontiere, uno dei massimi istigatori al massacro di Serbia, e dal ministro degli esteri hollandico Laurent Fabius. Cinque ebrei. Come ebrei ed ebrei onorari furono e sono lo stesso Sarkozy e lo stesso Hollande. Di Fabius, poiché tutto si tiene, rammento che fu il cervello, l’ideatore eponimo della legge Fabius-Gayssot, approvata nel 1990 per tacitare ogni storico nonconforme alla vulgata sterminazionista, all’Immaginario Olocaustico. Defilatosi in seguito Fabius, tutto il merito della repressione del pensiero, tutto il merito dell’infamia, resta al comunista Gayssot, l’ennesimo utile idiota goyish.
 
Dott.Valli ci parli delle libere elezioni che si sono svolte in Siria nel maggio 2012, sulle quali è calato il silenzio mediatico teso ad avallare l’immagine di una Siria dominata da una feroce dittatura e ci parli della Costituzione siriana.


A differenza della Libia, Paese di sei milioni di abitanti divisi in centocinquanta tribù in eterna discordia tra loro, unificati solo dal carisma di Gheddafi – e tuttavia semplicemente eroico nella resistenza solitaria, per sette mesi, contro nemici perfidi e ultrapotenti – la Siria è un vero Stato. Uno Stato laico nel quale convivono una quindicina di confessioni religiose e una ventina di etnie. La scuola è gratuita. La sanità è anch’essa a carico dello Stato. Se il presidente è di religione musulmana-alauita, i vicepresidenti sono di confessione sunnita. E non solo, uno dei tre vicepresidenti è stata una donna, l’unica donna a rivestire una carica di tale importanza nel Vicino Oriente. In Arabia alle donne è persino vietato guidare la macchina. Inoltre la Siria, per quanto secondo la Costituzione il Presidente non possa essere che musulmano, è l’unico paese arabo dove l’islamismo non è religione di Stato e il credo dei cittadini non è riportato sulle carte d’identità.


Impressionanti, a confronto del deserto stepposo della Giordania, sono i cento chilometri che separano Damasco da Daraa visti dall’aereo, verdeggianti, bonificati, irrigati dalle riforme volute da Hafez al-Assad, «il padre della Siria». Un personaggio di umili origini divenuto generale d’aviazione, un modernizzatore che, appoggiato dagli intellettuali e dai tecnici del partito nazionalista e socialista Baath, «Rinascita», ha spazzato via le tracce del peggiore feudalesimo.


Che un paese assediato abbia usato ed usi un pugno saldo, ed ora un pugno finalmente di ferro, per mantenere la convivenza civile e fronteggiare una spietata aggressione esterna, non fa meraviglia. In ogni caso la Siria di Bashar al-Assad era un paese che stava vivendo una fase di dinamismo politico caratterizzato dal progetto di una nuova Costituzione – stilata da un comitato di giuristi, parlamentari e membri della società civile – e da un multipartitismo sempre più vivace.


E, soprattutto, caratterizzato da quelle libere elezioni del 7 maggio 2012 sulle quali è subito calato il silenzio, il silenzio totale da parte dei massmedia occidentali... arma la più efficace perché una qualunque cosa, come che la si voglia giudicare, neppure più esiste se non se ne parla. Non vale neppure accusare il governo di brogli. Non se parla. In ogni caso le democrazie occidentali, le nostre truffaldine democrazie del nostro beato Occidente, sono proprio le ultime a poter impartire lezioni di correttezza. Inoltre, le elezioni hanno dato una netta maggioranza ai partiti governativi. Alla tornata elettorale ha partecipato il 51,26 % degli aventi diritto, una cifra miracolosa, se pensiamo che in molte zone l’accesso ai seggi è stato impedito dai terroristi, che hanno anche assassinato numerosi candidati. Una tornata che ha visto 7.195 candidati, di cui 710 donne, contendersi i 250 seggi dell’Assemblea Nazionale che avrebbe approvato una nuova Costituzione. Prima delle elezioni il governo era retto da una maggioranza di nove partiti, tra cui il Baath. Oltre a candidati indipendenti, hanno concorso altri nove partiti, facenti parte di un’opposizione più o meno determinata ma non terroristica. Con Paolo Sensini, della genuinità della contesa elettorale sono stato testimone io stesso a Damasco.
Chiudo con qualche cifra. Su ventiquattro milioni di siriani, i nemici radicali del regime sono quattro milioni, pressoché tutti sunniti ed appartenenti alla parte più bassa della popolazione. Trogloditi, mi passi il termine, nemici delle scuole pubbliche, tenuti nel più ignorante fanatismo islamico dai loro capi religiosi, residenti nelle zone di Homs, Hama, Idlib e Daraa. All’epoca del mio viaggio in Siria le vittime, civili come militari, dell’aggressione terroristica imperversante da tredici mesi si aggiravano sulle 4000. A fine giugno erano balzate a 13.000. Terrificante la successiva scalata. A tutt’oggi, febbraio 2013, dopo soli altri otto mesi, possiamo contare, dalla parte del governo e del popolo siriano, assassinati 40.000 civili e caduti 30.000 militari – militari di leva, il «ragazzo della porta accanto», non «milizie di regime» – e 30.000 paramilitari di autodifesa. Di contro, 40.000 sarebbero i terroristi indigeni ed altri 40.000 quelli stranieri terminati dall’esercito.
 
Durante il suo recente viaggio in terra siriana ha potuto certamente raccogliere testimonianze e vedere con i proprio occhi la realtà locale, quella quotidiana fatta di uomini e donne del popolo, ce ne può parlare?


Come ho detto, ho avuto la fortuna di passare in Siria la prima settimana di maggio 2012. Ho interrogato il generale medico, cristiano figlio di contadini, direttore del maggiore ospedale di Damasco. Quotidianamente vi morivano una decina di militari, oggi infiniti di più. La nostra delegazione ha intervistato decine di soldati feriti e mutilati. Ho intervistato il presidente del parlamento. Il ministro dell’Informazione. Il governatore di Daraa, la prima città ad essere infiltrata dai terroristi. Il patriarca greco-cattolico melchita Gregorio III ci ha parlato a nome di tutte le confessioni cristiane, sostenendo il governo. Il massimo studioso vivente dell’Islam, il dottor Mohammad Albouti, lucidissimo novantenne nella moschea sunnita degli Omayyadi, nella funzione del venerdì ci ha detto testualmente: «I cittadini siriani hanno un livello di conoscenza che impedisce loro di cadere nella trappola. È proprio questa conoscenza la nostra difesa contro questa aggressione». Dopo avere citato il proverbio «È un tuo fratello anche se non è stato generato da tua madre», si è rivolto a noi: «Credo nella vostra fratellanza più che in quella dei nostri cugini arabi che falsificano la verità». Per un più dettagliato resoconto rimando al numero 73 de l’Uomo libero.


Mi consenta di citare la testimonianza di Agnès-Mariam de la Croix, suora carmelitana libanese, attiva in Siria da vent’anni, resa nell’ormai lontano 25 luglio 2012 in un convegno a Roma: «Per quanto riguarda il massacro di Homs attribuito all’Esercito governativo, ho constatato con i miei occhi un centinaio di cadaveri all’obitorio. Erano civili sgozzati dai ribelli per distruggere la vita sociale della Siria. Ho contattato e incontrato i loro familiari, che in parte conoscevo, erano cristiani e musulmani baathisti. Ho capito che il fine dei rivoltosi è la distruzione della Siria così come è stata sino ad ora. Per far ciò bisogna prima distruggere la vita sociale, ad esempio si impedisce al medico di curare gli ammalati e se non obbedisce lo si sgozza, al panettiere di sfornare il pane e così via, e poi si giunge alla distruzione della Siria. Tutto è finalizzato a far collassare la Società civile siriana. I cento morti di Homs erano cittadini che hanno osato non obbedire ai ribelli e sono stati sgozzati. Oggi la medesima tattica, impiegata ieri ad Homs, è stata perfezionata in peggio. A Damasco seimila mercenari stranieri hanno invaso la zona residenziale della capitale per seminare il terrore tra i civili; ad Aleppo dodicimila mercenari stranieri e qualche centinaio di siriani stanno seminando il panico nella “capitale economica” della Siria. Ma a Damasco i cittadini in 48 ore hanno evacuato la città ed hanno permesso all’Esercito di reprimere i rivoltosi. Questa è legittima difesa, non “crimine di guerra” come dice la stampa occidentale. Ad Aleppo non vi sono mai state dimostrazioni pacifiche o violente, come invece vi erano state a Damasco per dare l’impressione e la parvenza di una “rivoluzione spontanea primaverile” che chiedesse la libertà. Come mai adesso dodicimila miliziani, che son sbucati fuori dal nulla, marciano verso Aleppo e sono entrati nella città? Chi sono? Chi li manda? [...] Sono turchi, libici, afghani, pachistani, sudanesi, e vogliono portare solo caos e distruzione, non vogliono la libertà dei siriani come dicono i ‘media’. Da Homs a Damasco si contano 13.000 cristiani uccisi dai mercenari islamisti radicali. Cosa avverrà ad Aleppo? I vescovi siriani si sono riuniti oggi per smascherare il complotto che si cela dietro le apparenze di democrazia e libertà e fare in modo che tutti sappiano chi si nasconde dietro la rivolta, ma la stampa occidentale non vuol ascoltare».
 
Alla luce dei recenti fatti che si stanno succedendo nel Vicino Oriente, chi sono oggi i veri “nemici dei Popoli”?


Per rispondere compiutamente alla Sua domanda occorre alzare lo sguardo dalle motivazioni economiche e geopolitiche. Andare al fondo delle cose. Dal punto di vista ideologico le finalità – basate sull’eterno delirio dell’Unico Mondo guidato dagli Unici Eletti – sono quelle vantate, in otto sole parole, da un personaggio buffo ma pericoloso, l’amministratore delegato FIAT Sergio Marchionne. Quello dei maglioncini e della barba incolta. Della delocalizzazione e della miseria nazionale. Dei contributi statali a fondo perduto e degli Elkann. Cito tra virgolette tanta saggezza: «Bisogna superare l’attaccamento emozionale al proprio paese». La stessa concezione anima mister Mario Monti, nel novembre 2011 unto senatore a vita dal quirinalizio comunista e da lui messo a capo del governo. Sei mesi prima, il 28 maggio, alla Bocconi, l’esimio Salvatore delle Banche si era augurato che si estinguesse «il senso di appartenenza dei cittadini ad una collettività nazionale». Si veda su Google il video di tre minuti titolato «Monti le parole di un pazzo».


Ma la disgrazia, per Marchionne, per Monti, per tutti i mondialisti del «volemose bene» intergalattico, è che ci sono popoli, come i siriani, che al loro paese – alla loro gente, alla loro nazione, ai loro padri, ai loro figli, a se stessi – non vogliono rinunciare. Lo si intenda una volta per tutte! Non siamo all’interno di una disputa scolastica, ma di una guerra di civiltà! È una guerra politica, una guerra intellettuale, una guerra morale, una guerra spirituale, è una guerra totale quella che ci coinvolge. La posta in gioco, nel suo senso più profondo, non è il Potere, ma la Memoria e l’esistenza dei popoli, la sopravvivenza dell’Anima stessa dell’uomo.


Come ho detto a Milano il 14 luglio in una manifestazione pro-Siria, non sono mai stato politicamente corretto, non ho paura delle parole. Non è il tempo dei compromessi. È il tempo delle affermazioni assolute e delle negazioni radicali. Non è tempo di neutralità. Non è il tempo degli utili idioti che strillavano «né con Saddam né con Bush, né con Milosevic né con la NATO». Il privilegio dell’ignoranza e il vanto dell’idiozia li lascio a chi sventolò gli stracci arcobaleno con iscritto «pace». A coloro che usano ancora termini ammuffiti come colonialismo e imperialismo. Il nemico dell’uomo, il nemico dei popoli liberi non è oggi l’imperialismo. È il Nuovo Ordine Mondiale. È il mondialismo, l’universalismo. È il cosmopolitismo, la cittadinanza planetaria. Il termine imperialismo proietta le menti in un’atmosfera fuorviante, in un quadro emotivo e relazionale ottocentesco, epoca nella quale ancora vivevano e si mobilitavano le nazioni. Combattendosi l’un l’altra per i propri valori, i propri sogni, i propri deliri, i propri interessi. Legittimi o illegittimi, a noi graditi o meno che fossero. Il quadro è radicalmente mutato. Oggi stanno per scomparire tutte le nazioni, stanno per decomporsi tutti i popoli, per divenire sezioni di un osceno ammasso planetario dominato neanche più da una singola nazione, ma da una mostruosa entità finanziaria. Da una entità globale che ha inventato a suo uso e consumo, ed imposto a tutti i popoli, la farsa dei Diritti Umani. Una entità apolide che se ne serve a scopo del più bieco sfruttamento. Il re oggi è nudo, nudissimo.


L’umanitarismo, il capitalismo finanziario del quale gli Stati Uniti sono l’espressione più compiuta, è il male assoluto, un disastro come il mondo non ha mai conosciuto. Perché comporta l’annientamento di ogni cosa.


Se in passato qualche sistema politico ha distrutto gli individui, fin dalla sua infanzia il Sistema ha decomposto tutte le culture, attaccato i valori che fanno la specificità delle civiltà, privato l’uomo delle sue appartenenze naturali, ridotto le nazioni a folklore. Quando pure, nella sua giovinezza e maturità, non ha distrutto, fisicamente, interi popoli. Dei suoi complici sono parte gruppi come Amnesty International, Human Rights Watch, gli altermondialisti, i neoglobal... altro che no global ! Dei suoi complici è parte il Tribunale Internazionale dell’Aja, responsabile dell’assassinio in carcere di Slobodan Milosevic e del massacro di Libia. Tribunale mobilitato oggi contro il popolo siriano, avallando con la sua «autorità» l’operato dei tagliagole e ponendo le premesse per un’ennesima guerra. Gli «aiuti umanitari» mascherano i più torbidi interessi, quando non dirette forniture di armi. Già disse Proudhon: «Chi dice umanità cerca di ingannarti».


Se non si capisce che l’universalismo è la tara di fondo, che non è mai esistito né mai esisterà un «cosmopolita», cioè un «cittadino del mondo», che la «vera democrazia» esiste solo nella mente di Giove, che la democrazia è solo questa bieca democrazia reale, non si è capito nulla. La differenza non è più tra destra e sinistra, tra rossi e neri, e così via. La differenza è fra mondialisti e difensori del diritto dei popoli ad essere se stessi. Per distruggere le appartenenze al mondo reale – fatto di razze, stirpi, nazioni, popoli e Stati – tre sono le strategie dei Nemici degli uomini liberi.


(A) La prima è la distruzione armata degli Stati che non s’inchinano ai loro voleri: nel Vicino Oriente, in Africa, in America Latina. Ma anche in paesi europei come la Serbia. Le cito al proposito, non si potrebbe essere più chiari, il detto Glucksmann, quello dal caschetto argenteo a paggetto, sul Corrierone del 15 dicembre: «Il nuovo ordine mondiale ora passa anche per Damasco».


(B) La seconda sono le rivoluzioni colorate – arancioni, viola, gialle, rosa, verdi, dei tulipani e chi più ne ha più ne metta – contro l’Iran e i paesi ex comunisti: Serbia, Macedonia, Moldavia, Ucraina, Bielorussia, Russia (vedi le tre efebiche pussy riot, traduzione più cruda: “la rivolta della figa”), Georgia, Kirghizistan. «Rivoluzioni» studiate a tavolino da gruppi come la Fondazione Società Aperta del supermiliardario, guarda caso sempre ebreo, George Soros. L’affondatore della lira nel 1992. Il superspeculatore inventore dell’acronimo PIIGS nel 2010 coi confratelli Steven Cohen e John Paulson. Il compare di Prodi, da Prodi fatto premiare a Bologna con una laurea honoris causa.


(C) La terza è la strategia contro l’Europa. In quattro fasi: rieducazione dei suoi popoli mediante il lavaggio del cervello con le cosiddette «colpe» della guerra mondiale, in particolare la Fantasmatica Olocaustica; invasione migratoria; distruzione dello Stato sociale; riduzione in miseria dei suoi popoli. In particolare, dell’ultima fase sono artefici, attraverso colpi di Stato chiamati governi tecnici, i portaborse dell’Alta Finanza. Sempre quelli della «cittadinanza planetaria», dei predicatori della pace perpetua. Della pace eterna. Di tali golpe, due soli esempi. In Italia mister Monti, in Grecia un altro maggiordomo Goldman Sachs. E su tutto, l’occhio insonne del ciambellano Mario Draghi, già Goldman Sachs. Colpi di Stato coordinati dalle massime cariche istituzionali e avallati dalla quasi totalità dei politici, camerieri dei banchieri, complici consapevoli o semplici idioti.


Intervistato l’11 ottobre dalla TV siriana, l’ex generale libanese, cristiano, Michel Aoun, capo del Blocco per il Cambiamento e le Riforme, ha pronosticato che la Siria non cadrà. I paesi che cospirano non riusciranno a sottometterla: «La fermezza della Siria contro il complotto è molto forte, perché la crisi non ha potuto colpire il settore amministrativo, né quello giudiziario, né quello militare, nonostante tutte le enormi perdite umane ed economiche». RingraziandoLa per l’opportunità offertami, riassumo il senso della questione siriana in due frasi. 1° L’unica possibilità di salvezza per la Siria sta nel suo esercito, nei giovani militari in difesa del loro popolo; l’unica possibilità di non essere inghiottiti dalla cloaca dell’Occidente è Bashar al-Assad. 2° La Siria di Bashar al-Assad, la Siria del popolo siriano, è un esempio unico di fierezza e dignità, un rimprovero perenne per i popoli vili, un baluardo della residua libertà.
 
europeanphoenix.com
 
NOTE
Gianantonio Valli, nato a Milano nel 1949 da famiglia valtellinese e medico-chirurgo, ha ● pubblicato saggi su l’Uomo libero e Orion; ● curato la Bibliografia della Repubblica Sociale Italiana (19891), i saggi di Silvano Lorenzoni L’abbraccio mortale - Monoteismo ed Europa e La figura mostruosa di Cristo e la convergenza dei monoteismi, i libri di Joachim Nolywaika La Wehrmacht - Nel cuore della storia 1935-1945 (Ritter, 2003), Agostino Marsoner Gesù tra mito e storia - Decostruzione del dio incarnato (Effepi, 2009), Wilhelm Marr, La vittoria del giudaismo sul germanesimo (Effepi, 2011) e Johannes Öhquist, Il Nazionalsocialismo - Origini, lotta, Weltanschauung (Thule Italia, 2012); ● redatto la cartografia e curato l’edizione di L’Occidente contro l’Europa (Edizioni dell’Uomo libero, 19841, 19852) e Prima d’Israele (EUl, 19962) di Piero Sella, Gorizia 1940-1947 (EUl, 1990) e La linea dell’Isonzo - Diario postumo di un soldato della RSI. Battaglione bersaglieri volontari “Benito Mussolini” (Effepi, 2009) di Teodoro Francesconi; ● tradotto, del nazionalsocialista Gottfried Griesmayr, Il nostro credo - Professione di fede di un giovane tedesco (Effepi, 2011). È autore di: ● Lo specchio infranto - Mito, storia, psicologia della visione del mondo ellenica (EUl, 1989), studio sul percorso e il significato metastorico di quella Weltanschauung; ● Sentimento del fascismo - Ambiguità esistenzialesare Pavese (Società Editrice Barbarossa, 1991), nel quale sulla base del taccuino «ritrovato» evidenzia l’adesione dello scrittore alla visione del mondo fascista; ● Dietro il Sogno Americano - Il ruolo dell’ebraismo nella cinematografia statunitense (SEB, 1991), punto di partenza per un’opera di seimila pagine di formato normale: ● I complici di Dio - Genesi del Mondialismo, edito da Effepi in DVD con volumetto nel gennaio 2009 e, corretto, in quattro volumi per 3030 pagine A4 su due colonne nel giugno 2009; ● Colori e immagini del nazionalsocialismo: i Congressi Nazionali del Partito (SEB, 1996 e 1998), due volumi fotografici sui primi sette Reichsparteitage; ● Holocaustica religio - Fondamenti di un paradigma (Effepi, 2007, reimpostato nelle 704 pagine di Holocaustica religio - Psicosi ebraica, progetto mondialista, Effepi, 2009); ● Il prezzo della disfatta - Massacri e saccheggi nell’Europa “liberata” (Effepi, 2008); ● Schindler’s List: l’immaginazione al potere - Il cinema come strumento di rieducazione (Effepi, 2009); ● Operazione Barbarossa - 22 giugno 1941: una guerra preventiva per la salvezza dell’Europa (Effepi, 2009); ● Difesa della Rivoluzione - La repressione politica nel Ventennio fascista (Effepi, 20091, 20122); ● Il compimento del Regno - La distruzione dell’uomo attraverso la televisione (Effepi, 2009); ● La razza nel nazionalsocialismo - Teoria antropologica, prassi giuridica (in La legislazione razziale del Terzo Reich, Effepi, 2006 e, autonomo, Effepi, 2010); ● Dietro la bandiera rossa - Il comunismo, creatura ebraica (Effepi, 2010, pp. 1280); ● Note sui campi di sterminio - Immagini e statistiche (Effepi, 2010); ● L’ambigua evidenza - L’identità ebraica tra razza e nazione (Effepi, 2010, pp. 736); ● La fine dell’Europa - Il ruolo dell’ebraismo (Effepi, 2010, pp. 1360); ● La rivolta della ragione - Il revisionismo storico, strumento di verità (Effepi, 2010, pp. 680); ● Trafficanti di sogni - Hollywood, creatura ebraica (Effepi, 2011, pp. 1360); ● Invasione - Giudaismo e immigrazione (Effepi, 2011, pp. 336); ● Il volto nascosto della schiavitù - Il ruolo dell’ebraismo (Effepi, 2012); ● L’occhio insonne - Strategie ebraiche di dominio (Effepi, 2012, pp. 604);.Quale complemento di L’occhio insonne ha in preparazione ZOG - Governi di occupazione ebraica, cui seguirà Giudeobolscevismo - Il massacro del popolo russo, aggiornamento e rielaborazione della prima parte di Dietro la bandiera rossa.
Riconoscendosi nel solco del realismo pagano (visione del mondo elleno-romana, machiavellico-vichiana, nietzscheana ed infine compiutamente fascista) è in radicale opposizione ad ogni allucinazione ideo-politica demoliberale e socialcomunista e ad ogni allucinazione filosofico-religiosa giudaica/giudaicodiscesa. Gli sono grati spunti critico-operativi di ascendenza volterriana. Non ha mai fatto parte di gruppi o movimenti politici e continua a ritenere preclusa ai nemici del Sistema la via della politica comunemente intesa. Al contrario, considera l’assoluta urgenza di prese di posizione puntuali, impatteggiabili, sul piano dell’analisi storica e intellettuale.


09 Marzo 2013 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=19556

mercredi, 13 mars 2013

Kirkouk au cœur de la nouvelle crise irakienne

Kirkouk au cœur de la nouvelle crise irakienne

par Alan Kaval


Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

kir.jpgLe 16 janvier 2013, une voiture piégée explosait à Kirkouk, causant la mort de 33 personnes. Cet attentat survenu dans un quartier très fréquenté où se trouve la majeure partie des bâtiments officiels, a marqué le retour de la violence dans cette ville multiethnique, disputée entre Bagdad et le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK). Près de deux semaines plus tard, le 3 février, 36 personnes périssaient à leur tour dans un nouvel attentat à la voiture piégée, combiné à une attaque de kamikazes à pieds contre les locaux de la police. Depuis, des missiles légers s’abattent toutes les semaines sur plusieurs quartiers résidentiels de Kirkouk tandis que des explosions, la découverte régulière de bombes dans des lieux publics et des fusillades sporadiques achèvent de plonger la ville dans une nouvelle période d’incertitude. Le dernier attentat en date, le 5 mars, a frappé à nouveau les forces de police, tuant cinq de leurs membres. Et pourtant, il y a quelques mois seulement, Kirkouk commençait à peine à se remettre d’une décennie de violence et ses habitants pouvaient espérer voir leur sort s’améliorer. Un climat sécuritaire relativement clément permettait alors un début de retour à la prospérité dans l’ancienne capitale pétrolière du nord de l’Irak, dont l’économie végète depuis 2003, tandis qu’à un peu plus d’une heure de route, Erbil, capitale de la Région kurde, grosse bourgade provinciale il y a dix ans, voit sortir de terre gratte-ciels, hôtels de luxe et centre commerciaux.

Ces espoirs de lendemains meilleurs étaient déjà condamnés à l’automne dernier avec l’aggravation du conflit larvé qui oppose Massoud Barzani, Président du GRK, au Premier ministre irakien Nouri al-Maliki. Depuis la fin de l’année 2011, Erbil et Bagdad s’affrontent sur la négociation, par l’entourage de Massoud Barzani, de contrats d’exploitation avec des compagnies pétrolière étrangères de première importance. En signant directement avec Exxon mobil, Chevron, Total ou Gazprom, sans passer par l’aval de l’Etat central irakien, les dirigeants kurdes ouvrent en effet la voie à la constitution d’un secteur énergétique indépendant. Déjà très largement autonome de jure et contrôlant de facto la grande majorité des zones de peuplement kurde, le GRK serait susceptible, grâce aux recettes engrangées, de fonctionner en totale indépendance vis-à-vis de Bagdad. Nouri al-Maliki, l’homme fort de la capitale irakienne, y est naturellement hostile. Ce conflit énergétique se double d’un conflit territorial, Bagdad et Erbil se disputant une large bande de territoire séparant les zones majoritairement arabes des régions kurdes. Prétendant pouvoir rétablir la souveraineté de l’Etat irakien sur l’ensemble de son territoire alors qu’elle ne s’y exerce que partiellement depuis les années 1990, le Premier ministre irakien a mis sur pied une force militaire, le Commandement des opération du Tigre ou Force Dijla, qui n’a pas tardé à être déployée vers le nord, et notamment dans la région de Kirkouk entre octobre et novembre 2012.

La réaction des autorités kurdes a été immédiate. Les peshmergas, qui dépendent uniquement du GRK et pas Bagdad, ont coupé la route aux Irakiens, leur interdisant l’accès à la ville et aux zones kurdes situées à proximité. Les deux forces militaires qui ont déployé des armes lourdes sur leurs positions respectives se font face depuis, dans les environs de Kirkouk, sans que les quelques accrochages enregistrés ne les aient pour l’instant entrainées dans l’engrenage d’une guerre civile. Cette situation de conflit a fait fuir les investisseurs. Des dizaines de compagnies étrangères avait déjà quitté la ville à l’automne et les conditions de vie de la population se détériorent progressivement. L’essence vient à manquer et les prix augmentent. Riche en pétrole, la province de Kirkouk est revendiquée par le mouvement kurde en Irak depuis les années 1970. La ville et sa province font partie des « territoires disputés » entre le GRK et Bagdad, dont le sort est suspendu à l’application de l’article 140 qui prévoit depuis 2005 l’organisation d’un recensement communautaire et d’un référendum censé déterminer le statut de la province. Or, si elle est systématiquement réclamée par les dirigeants du GRK, la mise en œuvre du texte de loi n’a jamais eu lieu, et depuis la chute du régime de Saddam Hussein, Kirkouk est dans les faits aux mains des Kurdes. L’Union patriotique du Kurdistan, la formation du Président irakien Jalal Talabani, actuellement hospitalisé en Allemagne, dont le foyer ne se trouve pas à Erbil mais dans le Kurdistan méridional, à Suleymanieh, y contrôle l’essentiel des leviers sécuritaires, politiques et économiques. S’il est rendu possible par la courte majorité démographique détenue par les kurdes, ce contrôle n’est cependant pas total, et à Kirkouk, qui comporte de très fortes minorités arabe et turkmène, tout dépend des rapports de force entre les communautés.

Chacune d’entre elles est structurée par ses propres institutions, guidées par des chefs rivaux qui aspirent à des desseins divergents et disposent de relais non seulement au sein des instances politiques représentatives mais également des administrations et des services de sécurité. S’ajoutent à cela de nombreuses milices partisanes et communautaires et un port d’arme généralisé au sein de la population, éparpillant encore la possession d’une force qui prime bien souvent sur le droit dans cette zone grise des confins kurdes et arabe. Concourant à ce chaos relatif, les responsables communautaires contractent des alliances avec des acteurs extérieurs, ce qui aboutit à une compénétration généralisée entre les rapports de force les plus locaux et les conflits qui se nouent à l’échelle de l’Irak, voire du Moyen-Orient. La Turquie est singulièrement impliquée sur la scène politique de Kirkouk, disposant de longue date de relais importants dans la communauté turkmène. Initialement, l’action d’Ankara à Kirkouk et son utilisation de certains partis turkmènes avaient pour objectif de contrebalancer l’influence et les ambitions des Kurdes. La donne a cependant changé. Non seulement, l’influence dont disposait la Turquie auprès des Turkmènes de Kirkouk était le fait de réseaux affiliés aux milieux kémalistes et militaires balayés ces dernières années par l’AKP au pouvoir, mais les rapports entre Ankara et les Kurdes d’Irak ont considérablement évolué.

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L’émergence d’une entité kurde autonome à ses portes a longtemps été perçue par la Turquie comme une menace directe pour sa sécurité intérieure, Ankara craignant qu’un Kurdistan institutionnalisé accroisse les revendications irrédentistes des 20 à 25 millions de Kurdes qui habitent derrières ses frontières. Depuis de la fin des années 2000 cependant, la Turquie commence à percevoir l’autonomie kurde en Irak comme une opportunité. Le Kurdistan irakien est un marché prometteur pour ses entreprises et il recèle surtout des richesses en gaz et de pétrole dont elle a besoin pour répondre aux besoins de sa croissance. Par ailleurs, la dégradation des relations entre Ankara et Bagdad, où dominent les groupes chiites alliés de l’Iran, a conduit la diplomatie turque à favoriser les ambitions des Kurdes en reconnaissant la légitimité de Massoud Barzani à qui elle réserve les égards dus à un chef d’Etat et à soutenir les Arabes sunnites avec qui elle entretient par ailleurs des liens anciens. Déjà dominante sur le plan économique et de plus en plus influente politiquement dans les régions kurdes, Ankara perçoit les territoires disputés, où se trouvent d’importants gisements d’hydrocarbures, comme le débouché naturel de son influence. En août 2012, la visite à Kirkouk du ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, avait déjà suscité la colère de Bagdad. Nouri al-Maliki avait alors accusé le chef de la diplomatie turque de ne pas avoir effectué sa demande de visa à l’ambassade irakienne à Ankara et d’être passé par la route, à travers la Région kurde, comme si celle-ci était indépendante et que Kirkouk en faisait partie.

Dans cette configuration nouvelle, les Turkmènes tendent à infléchir leur position vis-à-vis des Kurdes. Historiquement conflictuels, marqués par le souvenir des émeutes de 1959 au cours desquelles des milices kurdes s’étaient livrées à des massacres sur la population turkmène, les rapports entre les deux communautés pourraient s’améliorer sous le patronage de la Turquie. Les Turkmènes peuvent même profiter, à court terme, de la rivalité entre Massoud Barzani et Nouri al-Maliki pour accorder leur allégeance aux plus offrants. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre la création, en février, par Nouri al-Maliki, de 3000 postes relevant du ministère de l’Intérieur irakien et réservés aux Turkmènes de Kirkuk. L’annonce de cette mesure a conduit certains responsables politiques de la communauté à réclamer en retour à Massoud Barzani la formation d’une milice turkmène liée aux Peshmergas. Les Turkmènes n’ont en effet pas intérêt à se rapprocher d’un Premier ministre irakien qui considère leur puissance protectrice, la Turquie, comme un ennemi potentiel. Aussi, des représentants de cette communauté commencent à évoquer l’éventualité d’une inclusion de Kirkouk dans le Kurdistan autonome et posent leurs conditions, tandis qu’Ankara demeure attentive à la situation qui prévaut dans la ville malgré les pressions de Bagdad. À la mi février, Ahmet Davutoglu disait qu’Ankara avait vocation à intervenir à chaque fois que Kirkouk était la cible d’un attentat, notamment sur le plan humanitaire, par le transfert et le traitement des blessés dans des hôpitaux turcs.

Les conflits entre Massoud Barzani et Nouri al-Maliki aboutissent de fait à une situation paradoxale. Les Kurdes, alliés traditionnels des chiites en Irak, conservent des liens suivis avec Moqtada al-Sadr mais se rapprochent progressivement de leurs ennemis héréditaires. Les convergences qui commencent à se faire jour entre Kurdes et Turkmènes n’en sont d’ailleurs pas la seule illustration. Malgré le souvenir du régime de Saddam Hussein, dominé par des clans sunnites, ainsi que les politiques d’arabisation de Kirkouk visant à éliminer sa composante kurde, Nouri al-Maliki a associé contre sa personne les Kurdes et les Arabes sunnites. Politiquement marginalisés après 2003, ces derniers protestent contre le pouvoir central depuis le début de l’année et sont soutenu dans leurs revendications par les dirigeants du GRK. Or, dans un contexte régional déterminé par la guerre civile syrienne, leurs manifestations laissent planer la menace d’affrontements confessionnels renouvelés, et c’est notamment le cas à Kirkouk. Si les manifestations menées par les Arabes sunnites de la ville ont été ciblées par des attaques ponctuelles, ce climat de tensions intercommunautaires aurait favorisé le retour dans la ville de l’Etat islamique d’Irak, branche d’Al-Qaïda dans le pays. Lié au groupe djihadiste montant en Syrie, Jabhat al-Nosra, l’Etat islamique d’Irak serait en effet responsable des multiples attaques survenues depuis le début de l’année.

Le climat d’instabilité favorise cependant toutes les provocations, toutes les attaques sous faux drapeau, car Kirkuk est en proie à une crise multiple, au niveau de complexité infini. Chaque conflit, chaque clivage en cache un autre. L’avidité, la quête de pouvoir des chefs locaux s’articulent aux ambitions des puissances régionales dans un climat délétère. Les rues de Kirkouk sont imprégnées par des haines tenaces, entretenues par des souvenirs de massacres et des récits identitaires affrontés, chacun revendiquant l’appartenance historique de la ville à sa communauté. Les trois principales composantes de la population ne sont pourtant pas séparées depuis longtemps par des limites claires, n’ayant cessé de s’interpénétrer à travers l’histoire. Dans l’état actuel de l’Irak et de la région, on voit mal cependant comment Kirkouk pourrait retrouver la paix. Dans les campagnes qui environnent la ville, les troupes kurdes et les combattants de la Force Dijla s’installent le long d’une ligne de front de plus en plus prégnante. Dans les faubourgs, on creuse un fossé censé arrêter les poseurs de bombes. Et pourtant, que ceux-ci soient affiliés ou non à al-Qaïda, leurs relais dans les services de sécurité leur permettent toujours de pénétrer dans la ville et d’y semer une terreur aveugle, susceptible de frapper à tout moment. Début mars, un engin explosif était ainsi retrouvé dans la cour de récréation d’un jardin d’enfant de la ville. Si une dégénérescence militaire de la situation s’apparenterait à un suicide collectif, aucune solution politique ne peut être envisagée. Prévue pour avril 2013 dans le reste de l’Irak en dehors du GRK, les élections locales ne se tiendront pas dans la province de Kirkuk. Tout concourt en fait à la persistance d’un paradoxal statu quo instable avec lequel les habitants ont appris à composer.

 

Alan Kaval

jeudi, 07 mars 2013

Le Baas syrien face à la mouvance islamique sunnite

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Le Baas syrien face à la mouvance islamique sunnite

Thierry Pierret
 
Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

Alors que l’on a souvent souligné le caractère « séculier » des soulèvements arabes de 2011, du moins avant que les mouvements islamistes n’en apparaissent comme les principaux bénéficiaires électoraux, la religion est rapidement apparue comme une composante importante des mouvements de protestation observés en Syrie depuis le mois de mars. En témoignent notamment la récurrence des slogans religieux, la visibilité acquise par certains hommes de religion durant les événements, et la concentration des manifestations dans et autour des mosquées, seuls espaces publics relativement épargnés par le maillage sécuritaire.

Une telle prégnance du référent islamique est a priori susceptible de conférer un rôle majeur aux représentants de la mouvance islamique, c’est-à-dire les mouvements islamistes d’opposition, d’une part, et les oulémas (« savants », spécialistes des sciences religieuses), d’autre part. Sans être négligeable, ce rôle est toutefois contraint par l’histoire et en particulier par les conséquences des politiques ultra-répressives menées par le régime baasiste contre l’islam politique. De tradition laïque, ce régime s’est montré d’autant plus hostile aux islamistes que ses principaux dirigeants, à commencer par la famille Assad, étaient issus de la minorité alaouite, perçue comme hétérodoxe par une bonne partie de la majorité sunnite.

Fondés à l’indépendance en 1946, les Frères musulmans syriens font leurs modestes débuts dans un contexte de démocratie parlementaire. En 1963, le coup d’État du Baas met un terme définitif à cette phase d’expériences démocratiques. Radicalement hostile aux islamistes, le nouveau régime socialiste et laïcisant les contraint à la clandestinité ou à l’exil. Dans les années 1970, toutefois, les Frères profitent de la popularité croissante du référent religieux parmi la jeunesse pour reconstruire discrètement leurs forces. Cette montée en puissance va de pair avec l’affirmation de l’Avant-garde combattante, une organisation islamiste dissidente prônant l’action armée. En 1979, ses militants lancent une vaste campagne d’assassinats et d’attentats à la bombe, tandis qu’un soulèvement populaire émerge dans les villes du Nord. Le régime y opposera une réponse militaire qui culmine en 1982 avec le siège de la ville de Hama et le massacre de milliers de ses habitants. Totalement éradiqués à l’intérieur du pays, les Frères Musulmans seront réduits, jusqu’à ce jour, au statut de parti d’exilés. Dès lors, les oulémas (« savants », spécialistes des sciences religieuses) constitueront les seules voix de la mouvance islamique en Syrie.

Durant les années 1960, la radicalisation gauchiste du Baas avait été à l’origine de plusieurs crises entre le régime et le clergé, dont certains membres avaient été emprisonnés pour avoir critique l’« athéisme » de l’équipe dirigeante. Suite à son coup d’état de 1970, le général Hafez el-Assad adopte une approche plus pragmatique, affichant même quelques signes de piété. La décennie est donc caractérisée par un processus de relative détente que vient toutefois interrompre l’insurrection armée entamée en 1979.

Après 1980, face à un mouvement de réislamisation sociale qu’il ne peut empêcher, le régime prend graduellement conscience que la répression de l’islam politique doit s’accompagner d’une relative tolérance à l’égard des activités éducatives islamiques, du moins lorsqu’elles sont menées par des partenaires sûrs. La décennie qui suit l’insurrection voit donc apparaître de nouveaux instituts supérieurs islamiques tels que la Fondation Abu al-Nur, établie par le Grand Mufti Ahmad Kaftaro. C’est à la même époque que le régime noue une alliance de longue durée avec le Dr Said Ramadan al-Buti, doyen de la faculté de Charia de Damas et essayiste à succès. Sur le plan des idées, l’intéressé se situe aux antipodes du parti au pouvoir puisqu’il est radicalement hostile au nationalisme et au socialisme, principales composantes du baasisme. Toutefois, au nom d’une lecture ultra-conservatrice de la théologie politique sunnite, al-Buti prône l’obéissance au pouvoir en place, la tyrannie étant jugée préférable au risque d’anarchie.

La stratégie d’al-Buti repose aussi à la fitna (« discorde ») mais aussi sur l’idée que le dialogue avec le pouvoir permettra à terme la satisfaction des revendications du clergé. De fait, à partir des années 1990, le régime libéralise progressivement sa politique religieuse en levant certaines restrictions pesant sur les pratiques cultuelles (célébration de l’anniversaire du Prophète, port du voile à l’école), en autorisant le retour d’oulémas exilés ou encore, au milieu des années 2000, en tolérant un véritable bourgeonnement des associations de bienfaisance et écoles secondaires islamiques. Ces évolutions s’opèrent notamment au bénéfice de Jamaat Zayd (« le groupe de Zayd »), un influent mouvement de prédication dont l’action se concentre sur l’éducation religieuse des étudiants de l’enseignement séculier dans le cadre de cercles d’études informels organisés dans les mosquées. Contrains à l’exil durant l’insurrection de 1979-1982, les dirigeants de ce groupe reviennent en Syrie au milieu des années 1990. Établissant des relations avec le régime, ils n’en conservent pas moins une certaine indépendance de ton et seront toujours perçus avec méfiance par les autorités.

Une telle stratégie, imposée au régime par la nécessité de resserrer les liens avec l’opinion religieuse dans un contexte de tensions régionales (invasion de l’Irak, crise libanaise), aura pour effet non désiré de donner aux oulémas une assurance nouvelle qui les conduit à s’en prendre aux éléments laïcistes dominant les ministères de l’Information et de l’Éducation. En 2008, le retour en grâce de la Syrie sur la scène internationale après plusieurs années d’isolement permet au pouvoir de faire volte face et de revenir à des politiques beaucoup plus strictes vis-à-vis de la mouvance islamique. Tandis que sont nationalisées certaines institutions religieuses demeurées privées, est lancée une campagne de « re-laïcisation » qui se traduit notamment par l’interdiction du port du voile facial (niqab) au sein du corps enseignant et dans les universités.

À la veille du soulèvement de 2011, les relations entre le régime et l’élite religieuse s’étaient également tendues en raison des activités missionnaires chiites dans le pays. L’alliance du régime baasiste avec le chiisme duodécimain débute avec l’arrivée au pouvoir de Hafez al-Assad en 1970. Premier président non sunnite de l’histoire syrienne, le nouveau chef de l’État cherche à faire reconnaître sa communauté alaouite comme une branche du chiisme et, partant, de l’oumma musulmane. Cette fatwa, il l’obtiendra de clercs chiites duodécimains étrangers alliés au régime syrien pour des raisons politiques : l’opposant irakien Hassan al-Chirazi et Musa al-Sadr, fondateur du mouvement libanais Amal. Surtout, après 1979, Damas nouera une alliance stratégique avec la République Islamique d’Iran et son extension libanaise, le Hezbollah.

Profitant de leurs relations étroites avec le régime syrien, des réseaux religieux chiites étrangers établissent des séminaires dans la banlieue damascène de Sayyida Zaynab et reconstruisent selon le style persan des sites de pèlerinage chiites dans le pays. Certains animateurs de ces réseaux ne cachent guère leur volonté d’utiliser leurs têtes de pont syriennes pour engranger des conversions au chiisme parmi la majorité sunnite du pays. Ils ne rencontrent guère de succès mais un certain nombre d’exceptions frappent les imaginations. Au milieu des années 2000, les rumeurs de « chiisation » massive trouvent un terreau favorable dans un contexte de guerre civile sunnito-chiite en Irak et de fortes tensions confessionnelles au Liban.

La dégradation des relations entre régime et oulémas à la fin de la dernière décennie a été partiellement compensée par les conséquences de la libéralisation économique menée par Bachar el-Assad après son accession au pouvoir en 2000. Il a souvent été dit que cette évolution avait surtout profité à une poignée d’hommes d’affaires proches du président, dont le plus connu est son cousin Rami Makhluf. En réalité, l’abandon du socialisme a aussi contribué, dans des proportions certes plus modestes, à l’enrichissement d’une catégorie plus large d’entrepreneurs moyens. Or, c’est de leur alliance avec ces derniers que les oulémas syriens ont traditionnellement tiré les ressources financières de leurs séminaires et associations de bienfaisance. Ces ressources augmenteront donc considérablement à la faveur de la libéralisation économique et des conséquences du boom pétrolier de 2003. Ce même contexte voit également l’ouverture en Syrie de banques islamiques, qui recrutent des oulémas au sein de leur comité de supervision. Ces transformations économiques ont donc rapproché l’élite religieuse syrienne des milieux d’affaires et, par leur intermédiaire, de l’establishment politico-militaire.

Traversée par ces dynamiques contradictoires, la mouvance islamique syrienne abordera la crise de 2011 en rangs dispersés. Si les Frères Musulmans et autres militants islamistes soutiennent le soulèvement avec enthousiasme, les oulémas sont profondément divisés. Ayant largement bénéficié du régime en place, ses alliés historiques comme Sa‘id Ramadan al-Buti et le Grand Mufti Ahmad Hassun demeurent loyaux.

En face, les « oulémas révolutionnaires » émergent surtout dans les villes périphériques insurgées telles que Der‘a, dans le Sud, ou Banyas, sur la côte. À Damas et Alep, certaines figures religieuses respectées adressent de sévères critiques au régime. Dans la capitale, les protestataires se pressent ainsi pour assister aux sermons des cheikhs Oussama al-Rifa‘i et Krayyim Rajih, dont les mosquées sont le théâtres de manifestations régulières. S’ils n’appellent pas ouvertement au renversement du pouvoir, ces prêcheurs n’en rejettent pas moins la rhétorique officielle des « bandes armées » commandées par l’étranger, défendent la légitimité des revendications démocratiques et tiennent l’appareil de sécurité pour responsable des violences. Il n’est guère étonnant que ce défi émane d’anciens ennemis du régime ne s’étant réconciliés avec ce dernier que sur le tard et de manière équivoque.

Pendant cinq mois, le pouvoir ne sait comment réagir face aux prêcheurs rebelles. Craignant les conséquences d’un affrontement ouvert, il recourt, sans succès, à divers moyens de séduction et de pression. C’est pendant le mois de Ramadan (août 2011) que les autorités sortent de leurs atermoiements : les oulémas contestataires ayant fustigé l’envoi des chars dans les villes de Hama et Deir ez-Zor, ils sont interdits de prêche, menacés et, pour l’un d’entre eux, physiquement agressés par les chabbiha, des voyous à la solde du pouvoir.

Ces événements constitueront un tournant de la première année du soulèvement. Dominait jusqu’alors l’idée que le pouvoir n’oserait pas se confronter aux oulémas contestataires par crainte de la réaction populaire. Par conséquent, suite à l’agression perpétrée contre al-Rifa‘i, certains prédisent des manifestations-monstres qui emporteront le régime. Or, si les habitants des banlieues populaires de Damas manifestent en nombre, les quartiers centraux de la capitale ne se mobilisent guère. Or, c’est dans ces quartiers relativement aisés que la victime compte la plupart de ses nombreux adeptes. Les proches disciples d’al-Rifa‘i ne cachent pas leur rancœur face à l’inaction de ceux qui, la veille encore, donnaient du baisemain à leur guide spirituel.

Ce que révèlent ces événements, c’est l’importance du facteur socio-économique dans le soulèvement actuel. Ce dernier est dans une large mesure celui des perdants de l’abandon du socialisme : ruraux et rurbains délaissés par un État qui, par le passé, se targuait de défendre leur intérêts, et habitants des ceintures de pauvreté des grandes villes. C’est au camp des bénéficiaires de l’économie de marché qu’appartiennent les grands oulémas. Par conséquent, même si leurs convictions et l’influence de leurs disciples politisés ont poussé certains d’entre eux à prendre le parti de l’opposition, ils ont dû prendre acte de la tiédeur du soutien que leur adressaient ces citadins aisés qui sont à la fois leurs fidèles et leurs bailleurs de fonds. Par là-même, ils ont pu apprécier à leurs dépens la fragilité faut-il dire l’inexistence, du sentiment communautaire sunnite.

Thomas Pierret

vendredi, 01 mars 2013

BHL veut mettre l'Algérie à feu et à sang

 

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Printemps arabes

BHL veut mettre l'Algérie à feu et à sang

Ex: http://metamag.fr/
Pour METAMAG, avoir un esprit critique, c'est aussi donner la parole, sans exclusive, à toutes les parties en présence. Pour éviter la critique de l'européocentrisme, qui n'appréhende les grands évènements du monde qu'en fonction d'une vision "européenne" forcément réductionniste, nous donnons aujourd'hui la parole à un journaliste algérien.
 
Nouveau mot d'ordre de BHL : " L'Algérie "doit connaître" son printemps arabe !" C'est à dire: mettre l'Algérie à feu et à sang ? C'était, il y a quelques mois, lors d'un colloque à Marseille. Depuis, les hirondelles du printemps arabe n'ont pas envahi le ciel algérien, et ceux qui, en Tunisie, en Egypte et en Libye, criaient victoire il y a deux ans, bronzent aujourd'hui sous le soleil brûlant de la démocratie islamiste, de la faillite économique et de la misère sociale. 
 
Ce faux chef de la diplomatie française durant la crise libyenne vient de déclarer lors du colloque tenu à Marseille intitulé « La guerre d’Algérie…cinquante après » : « L’Algérie n’est pas un pays arabe ni islamique mais un pays juif et français, sur un plan culturel » et il ajouta  que «  l’Algérie connaîtra elle aussi un printemps arabe ». BHL annonce, à son insu, ce que nous savons déjà, que les révolutions arabes sont le fruit de conspirations étrangères et une punition collective infligée aux pays qui n’acceptent pas les diktats américains. 
 

BHL , conférencier à Marseille
 
Le tout premier intellectuel à avoir démasqué l’imposture du « printemps arabe » est l’ancien ambassadeur de la Tunisie à l’UNESCO, M. Mezri Haddad. En effet, dès janvier 2011, alors que tout le monde vibrait pour la « révolution du jasmin », il a tout de suite vu dans cette hystérie collective un danger pour la Tunisie et pour l’ensemble du monde arabe. Tout de suite après l’intellectuel algéro-canadian Ahmed Bensaada, dans son livre « Arabesque Américaine », Mezri Haddad a publié en septembre 2011 "La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident : une alliance à haut risque", dans lequel il a qualifié Bernard-Henri Lévy de Lawrence de Libye, ayant induit en erreur la France en « l’entraînant dans une croisade néocoloniale qui lui a coûté 200 millions d’euros et qui a fait en Libye près de 100 000 morts, pour la plupart des civils ».
 
 
BHL : vice-ministre de Sarkozy en Libye
 
Si BHL se félicite et s’auto-félicite d’avoir « sauvé Benghazi d’un bain de sang » imaginaire et d’avoir agi par amour de la démocratie et par respect des droits de l’homme, pour Mezri Haddad, BHL est « complice de crime de guerre et de crime contre l’Humanité…qui a agi contre les intérêts de la France et pour les intérêts exclusifs de sa seule et véritable patrie, Israël ». Selon le philosophe tunisien, BHL n’est pas le « pape du sionisme en France, mais le relais du sionisme américain au pays de De Gaulle ».
 

Mezri Haddad : ancien ambassadeur de la Tunisie à l’UNESCO
 
Pour lui, le « feu du printemps arabe dont la première flamme s’est déclenchée en Tunisie, va détruire le peu qui reste de la dignité arabe et mènera à la vassalisation du monde arabe à l’hyper-puissance américaine. Ce n’est ni plus ni moins que le déploiement du projet de Grand-Moyen-Orient qui a démarré en Irak, en 2003 ». Mezri Haddad parle clairement d’un « pacte islamo-sioniste », sous la houlette du Qatar, qui consiste à faire imploser le monde arabe en minuscules Etats néo-wahhabites, radicalement opposés à l’Iran chiite ».
 

                                                                          Ahmed Bensaada
 
C’est dans le même livre que l’ancien ambassadeur tunisien écrit : « C’est en cela que l’Algérie, dont l’attitude face au conflit libyen honore les enfants d’Abdelkader, restera dans le collimateur des bédouins du Qatar et de leurs maîtres israélo-américains. Et dans ce combat de la démocratie contre la dictature, Bernard-Henri Lévy sera encore plus motivé que dans sa croisade contre la Libye. Ne témoigne- t-il pas depuis des années son attachement affectif, plus exactement affecté, pour l’Algérie algérienne ?». 
 
Selon le magazine français Afrique-Asie de décembre 2011, Bernard-Henri Lévy, encore et toujours, « l’intellectuel faussaire », dénoncé par le politologue Pascal Boniface, a jeté le masque. Evoquant sa « mission » en Libye, il a déclaré le 21 novembre, lors de la première convention nationale du Conseil représentatif des organisations juives de France (CRIF) : « C’est en tant que juif que j’ai participé à cette aventure politique, que j’ai contribué à définir des fronts militants, que j’ai contribué à élaborer pour mon pays une stratégie et des tactiques…Je ne l’aurais pas fait si je n’avais pas été juif…J’ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël ».
 
On comprend bien maintenant la phrase du philosophe tunisien Mezri Haddad, dans son interview à France Soir : « Allah est grand et Bernard-Henri Lévy est son prophète.» On se souviendra longtemps de cette formule de l'ancien ambassadeur tunisien, qui a été reprise par Thierry Ardisson dans son émission Salut les Terriens, le 26 novembre 2011.
 
Article publié dans "Mon journal"
Les illustrations sont de la rédaction.

jeudi, 28 février 2013

Die Balkanisierung des Nahen und Mittleren Ostens

Die Balkanisierung des Nahen und Mittleren Ostens

Das blutige Chaos hat einen Namen: „The New Greater Middle East“

Von Peter Toplack

Ex: http://www.genius.co.at/

Eines Tages im Mai 2005 war die Überraschung sehr groß, als ich beim Lesen türkischer Zeitungen einen stark verwischten Auszug einer Regionalkarte vorfand, auf dem nur der Osten der Türkei, der Nordwesten des Irans sowie der Norden Syriens und des Iraks zu sehen waren. Das wäre ja nichts Besonderes gewesen, aber die Grenzziehung auf dieser Karte betraf eine Umgestaltung der Staatenstruktur dieses Raumes, vor der sich die Politiker der Republik Türkei immer schon gefürchtet hatten und gegen die sie deshalb auch stets mit mehr oder weniger großer Gewalt vorgegangen sind: Die Schaffung eines kurdischen Staates unter Einbindung großer Teile der östlichen Türkei, des nordwestlichen Irans, des nördlichen Iraks sowie des nordöstlichen Syriens. Zusätzlich hatte man in dieser Karte, die vom US-amerikanischen Oberstleutnant Ralph Peters gezeichnet worden war und die im Mai 2005 auf einer NATO-Tagung in Neapel den anwesenden Offizieren vorgelegt wurde, einen Zugang dieses möglichen Kurdenstaates zum Schwarzen Meer vorgesehen (siehe Kartendarstellung Peters). Auf einer ebenfalls existierenden anderen Version ist der Zugang nicht zum Schwarzen Meer, sondern zum Mittelmeer über die Region Ceyhan und Antakya sichergestellt.

 

 
Die anwesenden türkischen Offiziere verließen sofort unter Protest den Raum und gaben die Karte an die türkischen Politiker und diese wiederum in schlechter Ausführung an die Presse weiter.

Äußerst überraschend war aber nun, dass es in der türkischen Presse zwar über zwei Tage die zu erwartenden erbosten Kommentare unter Einbeziehung der Hinweise auf Atatürk mit seiner Doktrin der Unteilbarkeit der Türkei, den Nationalstolz etc. gegeben hat, danach aber keine weitere Erwähnung dieser skandalösen Einmischung in die innertürkischen Verhältnisse mehr stattfand. Nur im Internet gibt es zu diesem Thema eine Unmenge von Kommentaren verschiedener Benutzer, in den Medien scheinen diese aber nicht auf.

Der Krieg um Syrien in neuem Licht

Der vom Zaun gebrochene Irakkrieg und die kriegerischen Auseinandersetzungen in Afghanistan und letztlich grenzüberschreitend auch in Pakistan waren von mir ohne Kenntnis der Peters-Karte noch nicht in Zusammenhang mit der Umgestaltung des Nahen und Mittleren Ostens gebracht worden. Auch der Terminus „The New Greater Middle East“, der in Schriften und Reden von Politikern und einflussreichen Persönlichkeiten aus den USA seit etwa 15 Jahren immer wieder auftaucht, war ohne diese Kenntnis noch nicht verdächtig. Heute aber kann man ganz deutlich die Spur der Umsetzung dieses Vorhabens, das offenbar schon lange vor der Peters-Karte in die Planung des strategischen Vorgehens der USA und Israels (als eigentlichem Nutznießer) aufgenommen worden war, verfolgen. Die Zerschlagung Syriens und die Errichtung von Staatengebilden mit weitgehend einheitlicher ethnischer Struktur kann aus dieser Karte deutlich ersehen werden.

 

 
 

 

In der obenstehenden Karte (Quelle Baedeker) ist das nordwestliche Syrien gezeigt, wobei vor allem der Bereich von al Ghab (Senke des Orontesflusses, landwirtschaftlich äußerst ergiebig) östlich bis zur Autobahn Damaskus-Aleppo, bis Hama (Zentrum der syrischen Moslembrüder), und von Norden im Raum Idlib nahe der türkischen Grenze bis nach Süden nach Rastan (eines der Zentren des Widerstandes, ganz rechts unten) und Homs ein sehr schwieriges Gebiet mit mehrheitlich sunnitischer Bevölkerung ist, aber stark durchsetzt mit Christen, Alawiten und Schiiten. Es ist leider aus Platzgründen nicht möglich, dem Leser zu schildern, was die religiös bestimmten Unterschiede zwischen Sunniten, Schiiten und Alawiten bzw. zwischen den verschiedensten christlichen Glaubensrichtungen sind. Auf jeden Fall sind bis auf die Armenier alle Gläubigen, welcher Richtung auch immer, syrische Araber, aber nach dem alteingesessenen islamischen Nationalitätenverständnis, das durch das Religionsbekenntnis bestimmt wird, eben stark „verschieden“. So eine Art „cuius regio, eius religio“ eben. So wie es aus diesem Glaubensverständnis in Europa Verfolgungen Andersgläubiger gegeben hat, hat es sie auch in Großsyrien (inklusive Jordanien, Libanon, Palästina und dem heute türkischen Hatay) gegeben und die Minderheiten flohen in die schwer zugänglichen Berge. Aus diesem Grund gibt es im Libanon mit seinen hohen Gebirgen so viele Minderheiten wie etwa Drusen, Maroniten und Schiiten, die alle vor langer Zeit (etwa vor 1300 bis vor 900 Jahren) und auch später immer wieder verfolgt worden waren. Aus diesem Grund gibt es aber auch in dem sehr schwer zugänglichen, stark zerklüfteten sogenannten Alawiten-Gebirge, dem Jibal Sahiliyah auf der Karte, Alawiten und auch Christen. In diesem Gebiet zwischen der syrisch-libanesischen Grenze südlich von Tartus und der syrisch-türkischen Grenze nördlich von Latakia sind die Sunniten in der Minderheit.

Die „Hauptstadt“ der Alawiten ist Latakia. Dieses Gebiet ist in der Peters-Karte als „Greater Libanon“ eingezeichnet und soll mit dem Libanon vereinigt werden. Um eine Einheitlichkeit der Ethnien zu gewährleisten, ist es notwendig, die kleinen ethnischen Bevölkerungsteile in diesen Landstreifen zu zwingen. Dies ist schon seit Monaten im Gange! Vom christlichen Bevölkerungsanteil in Homs wurden 90% vertrieben oder getötet. Auch wenn in unseren Medien immer der syrischen Armee unterstellt wurde, diese gezielten Morde oder die Vertreibungen durchgeführt zu haben, liegen sie völlig im Plan der Vereinheitlichung ethnischer Zusammensetzung der Bevölkerung. Die meisten christlichen Bewohner flohen in die Küstenregion, viele aber auch nach Damaskus. Und in dieser Stadt dürften sie früher oder später der weiteren Vertreibung zum Opfer fallen, wenn alles nach Plan verläuft.

Vertreibungen und Massaker als „religiöse Säuberungen“

Im Bereich des al Ghab haben sich die Bauern ebenfalls vermischt und so leben in den Dörfern Alawiten und Christen unter einer Mehrheit von Sunniten. Es gab auch hier in diesem Jahr Vertreibungen und Massaker, so jenes von Houla vor wenigen Monaten. Hier wurden in einem Ort mit 70.000 Einwohnern gezielt 2 Großfamilien mit mehr als 100 Personen ausgerottet. Nur jene Familienmitglieder, die nicht vor Ort waren, und ein Junge von 11 Jahren, der sich tot gestellt hatte, kamen durch. Die Familien waren schiitischen bzw. alawitischen Glaubens, wobei die schiitische Familie vor einiger Zeit von der sunnitischen zur schiitischen Glaubensrichtung übergetreten war. Das Oberhaupt der alawitischen Familie ist Parlamentssekretär in Damaskus. Den benachbarten Familien geschah überhaupt nichts, was auf eine gezielte Tötungsaktion hinweist.[1] Auch dieses Massaker wurde der syrischen Armee über Fotos und Videos angelastet, was völlig unsinnig ist, denn beide Familien waren Unterstützer der Regierung.

Auch hier soll Terror weitere Angehörige nicht sunnitischer Minderheiten zur Flucht aus diesem Gebiet „anregen“. Das sind aber nur Beispiele von großangelegten Vorgehensweisen, wobei die Täter aus dem Umfeld der Salafisten und Takfiristen kommen, eine Richtung extremer und schlimmer als die andere. Beide extremen Glaubensgruppen fordern die strikte Befolgung des Korans und der späteren sunnitischen Auslegungen und haben eine sehr starke Bindung an den Wahabismus in Saudi Arabien und in Qatar. Für alle Sunniten aber gilt, dass die Abwendung vom wahren (ihrem) Glauben mit dem Tod zu bestrafen sei. Nur für die extremen Auslegungen ist dies aber zum Prinzip erhoben und kann, wie derzeit in Syrien, politisch gut ausgenutzt werden.

Die Instrumentalisierung der Moslembrüder

Extreme Richtungen gibt es in jeder Religion und daher auch in Syrien. Der Syrer an sich ist aber besonnen und ruhig, weshalb es über die vielen Jahrhunderte der Durchmischung der verschiedensten Glaubensrichtungen nur wenige Ausschreitungen gegeben hat. Moslembruderschaften entstanden in Syrien erst in den Jahren der Regierung von Gamal Abd al-Nasser in Ägypten, als Syrien und Ägypten in den 50er Jahren des letzten Jahrhunderts den Staatenbund Vereinigte Arabische Republik gründeten. Zu dieser Zeit kam eine große Anzahl der von Nasser verfolgten ägyptischen Moslembrüder nach Syrien in den Raum zwischen Hama-Rastan-Homs, wo sie auch neue Anhänger gewannen. Viele dieser sich in der säkularen syrischen Republik immer stärker radikalisierenden Moslembrüder kämpften nach 2003 zuerst auf der Seite der Sunniten des Iraks gegen die Amerikaner und wurden später mit Hilfe des CIA gegen die Schiiten des Iraks gedreht. Viele kamen nach Syrien zurück und wurden als Schläfer im Frühjahr 2011 vom nur 5 Monate in Syrien anwesenden Botschafter der USA, Robert Ford, der ursprünglich in Bagdad als zweiter Mann der Botschaft ihr Einsatzleiter war, geweckt. Dazu kommt noch eine Unzahl von Söldnern aus Libyen, Tunesien, Türkei, Jordanien, aber auch Afghanistan und Pakistan etc., von den unglaublich zahlreichen Waffenlieferungen ganz abgesehen.

Würde alles nach Plan verlaufen, würde das restliche Syrien fast rein sunnitisch sein. Mit dem historischen Syrien, das über das spätrömische Reich und über das Christentum sehr großen Einfluss auf die europäische Kultur genommen hat, hätte es aber nur mehr wenig gemein. Die von den damaligen Kolonialmächten Frankreich und Großbritannien nach dem Ersten Weltkrieg verfügte Teilung Syriens (Abtrennung von Palästina, Libanon, Jordanien und 1937 von der heute türkischen Provinz Hatay) würde in diesem Fall auf Kosten von Millionen von Menschen „verbessert“ werden.

Für einen vom multikulturellen Zeitgeist dominierten Europäer ist es verblüffend, dass ein tatsächlich multikultureller Staat wie Syrien, wo ein friedliches, allerdings auch historisch bedingtes Zusammenleben von verschiedenen Kulturen über einen langen Zeitraum bis heute möglich war (ich kannte kein Land, in dem ich mich sicherer fühlen konnte), nun nach „ethnischen“ Grenzen auseinanderfallen soll. Und jene europäischen Länder, für die Nationalstaatlichkeit vorgeblich etwas Veraltetes und Garstiges ist, arbeiten daran besonders stark mit, vor allem Frankreich und die Bundesrepublik Deutschland!

Die Dreiteilung des Irak und die Vision „Kurdistan“

Wenn man den Peters-Plan betrachtet, fällt die Dreiteilung des Irak auf, die, ohne dass sie besonders erwähnt wird, heute bereits weitgehend existiert. Leidtragend war die christliche Bevölkerung (Assyrer) des Irak, die vor allem im östlichen kurdischen Bereich und im nördlichen sunnitischen Bereich seit Urzeiten des Christentums beheimatet war. Sie wurde weitgehend vertrieben oder ausgerottet. Bagdad ist bereits eine geteilte Stadt und die vielen Bombenanschläge, deren hauptsächliches Ziel die schiitische Bevölkerungsgruppe von Bagdad und des Südens des Landes ist, fordern unter Anderem die Trennung herbei. Terror gegen die schiitische Bevölkerung, die den größten ethnischen Anteil an der Gesamtbevölkerung besitzt, hängt aber auch mit der schiitischen Unterstützung Syriens zusammen und liegt auch ganz auf der Linie salafistischer Gruppen, die Geld und Material von ihrem südlichen Nachbarstaat Saudi Arabien bekommen.

Problematisch ist die Lage für die Türkei, deren Aussichten auf Dauer nicht gut aussehen, sollte die Zielvorstellung der Ersteller des Plans für „The Greater Middle East“ Erfolg haben. Schon seit langem weiß man in der Türkei, dass neben dem amerikanischen auch der israelische Geheimdienst im Kurdengebiet des Nordirak tätig ist und dass dort deren Aktionen nicht nur gegen den Iran gerichtet sind. Der kurdische Nordirak hat zwar weitgehende Autonomie, die sich aber nicht auf die Einnahmen aus dem Ölgeschäft, die Bagdad unterliegen, bezieht. Trotzdem verhandeln die Kurden derzeit den Reichtum selbständig und nutzen so die schwierige Lage im Nahen und Mittleren Osten aus.

Syrien hat seine Truppen weitgehend aus dem syrisch-kurdischen Teil im Nordosten des Landes zurückgezogen und den Landesteil der PKK bzw. jener syrisch-kurdischen Organisation, die mit der PKK in Verbindung steht, überlassen. Aus dem Nordirak sind aber in der letzten Zeit bewaffnete und gut ausgebildete Gruppen nach dem syrischen Kurdistan in Bewegung gesetzt worden, die gegen die syrische Regierung arbeiten sollen, aber sich wahrscheinlich nicht über das syrische Kurdistan hinaus bewegen werden (siehe Geheimdienste). Es hat nun die Türkei im Süden mit einem weiteren kurdischen Landstrich zu tun, der über Ecken auch von Israel gefördert wird. Das am Beginn des Artikels erwähnte Großkurdistan nimmt an der türkischen Grenze bedrohliche Formen an. Außerdem hat die PKK verstärkte Angriffe gegen türkische Truppen im Südosten des Landes begonnen, die bereits viele Tote gefordert haben. Die Türkei soll also im eigenen Land beschäftigt werden und nicht auf große Gedanken in Syrien kommen.

Sollte es mit dem Iran zu einem Waffengang (der in Umsetzung des Peters-Plans unumgänglich ist – das im Irak erprobte Argument einer Massenvernichtungswaffe des Irans soll es richten) kommen, dann könnte z. B. die Türkei nach einer pflichtgemäßen Involvierung in den Krieg als NATO-Mitglied als unmittelbar betroffenes Nachbarland so ausreichend geschwächt sein, dass in der Folge ihr Kurdengebiet zusammen mit dem iranischen Kurdenteil mit dem bereits bestehenden südlichen Kurdistan zusammengeschlossen werden kann.

Umformungen am Persischen Golf

Auffallend ist die geplante Bildung eines arabisch-schiitischen Staates am Persischen Golf. Hier wird eine Ausnahme bei der Staatenbildung nach ethnischen Grundsätzen gemacht, weil wie schon gesagt im Islam der Glaube die Ethnie bestimmt und nicht die Abstammung. Wenn man aber eine Trennung zwischen den semitischen Arabern und den indoeuropäischen Iranern macht, dann aus politischen und vor allem aus wirtschaftlichen Gründen. Ein Staat mit den wichtigsten Öl- und Gasquellen rund um den und im Persischen Golf wäre leicht in Abhängigkeit zu halten, vor allem, wenn man das ebenfalls sehr stark von Schiiten bewohnte Kuwait als Stachel im Fleisch behält. Auch Qatar und die Vereinigten Arabischen Emirate bleiben unangetastet. Nachdem schließlich Saudi Arabien von seinen wichtigsten Ölquellen getrennt wäre, würde es seiner Bedeutung verlustig gehen und deutlich an Landmasse reduziert und schließlich wirklich nur mehr zu einem Wüstenstaat werden. Im Falle der Umsetzung nach Plan wäre also Saudi Arabien so wie sein derzeitiger Gegenspieler Iran weitgehend von allen Sorgen über seine wichtigsten Devisenbringer enthoben.

Über die weiteren östlichen Veränderungen will ich mich nicht auslassen, weil diese sich ausschließlich gegen China bzw. Indien richten. China wäre aber auch von einer Umformung der Staaten am Persischen Golf äußerst stark betroffen.

Diese Umformung bringt somit eine Balkanisierung des „New Middle East“, die dafür sorgen soll, dass für die weitere Zukunft alle Länder dieser Region nicht nur mit sich selbst im Inneren, sondern auch unmittelbar gegeneinander beschäftigt sein sollen. Die persönlichen Verluste an Vermögen und Familienmitgliedern, die die Transfers ganzer Bevölkerungsgruppen mit sich bringen werden, kann man sich gar nicht ausmalen. Für diese „demokratischen“ Grausamkeiten gibt es nicht die Ausrede wie nach dem Zweiten Weltkrieg, dass die vertriebene Bevölkerung einen Schuldanteil am Krieg habe. Von den Minderheiten Syriens hat niemand am sogenannten Aufstand, wo doch der „arabische Frühling“ gelockt hatte, teilgenommen. Ich habe bei meinem letzten Besuch Ende April 2011 (der „Aufstand“ war seit eineinhalb Monaten im Gange) von den Christen in den Gesprächen nur Angst gespürt.

Einführung der Demokratie

In einer Rede am 6. November 2003 vor der Stiftung NED (National Endowment for Democracy) stellte Präsident Bush jr. eine Vorwärtsstrategie für die Freiheit in Aussicht. Er führte in seiner Rede an, dass es im Zuge der Durchführung dieser Strategie zu einem jahrzehntelangen Opfergang (!) der USA für die Einführung der Demokratie (!) im Nahen und Mittleren Osten kommen wird. Es ist ja äußerst interessant, dass sämtliche geplanten Vorgehensweisen der USA über Veröffentlichungen der verantwortlichen Think-Tanks, über Reden von Politikern, über Bücher bestimmender Persönlichkeiten wie Brzezinski etc. nachzulesen sind.

Ich habe in den letzten zwei Jahren in Vorträgen und in Privatgesprächen mit vielen Menschen über dieses hier abgehandelte Thema gesprochen und bin fast nur auf Unglauben und beinahe Ablehnung gestoßen. Anscheinend will man das, was auf der Hand liegt, wegen seiner Unglaublichkeit nicht wahr haben und hält doch lieber an den eingetrichterten Parolen von Diktatur, „Waffen gegen das eigene Volk“ etc. und notwendiger Einführung der Demokratie (welcher?) fest. Deshalb bin ich froh, dass der Historiker und Professor an der Bundeswehrhochschule, Dr. Michael Wolffsohn, in einem Artikel in der Süddeutschen Zeitung eben diesen Plan dargelegt hat. Allerdings beschreibt er die Folgen so, als ob der Großteil der Menschen darüber glücklich sein müsste.[2]

Anmerkungen

[1] Rainer Hermann, „FAZ“ vom 13. Juni 2012

[2] Michael Wolffsohn, „Süddeutsche Zeitung“ vom 21. August 2012

Mezri Haddad: « la révolution du jasmin était une manipulation du Qatar et des Etats-Unis »

Mezri Haddad: « la révolution du jasmin était une manipulation du Qatar et des Etats-Unis »

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Interviewé par le quotidien algérien La Nouvelle République, Mezri Haddad revient sur les causes de la révolution du jasmin et dévoile les objectifs stratégiques et géopolitiques du printemps arabe. Pour le philosophe tunisien, ce printemps n’est que la mise en oeuvre du « Grand Moyen-Orient » conçu par les néoconservateurs pour domestiquer l’islamisme en vue de perpétuer l’hégémonie américaine. « Le triomphe de l’islamisme en tant qu’idéologie provoquera la déchéance de l’Islam en tant que religion », prévient M.Haddad. Voici la reproduction de cette interview réalisée par Chérif Abdedaïm et publiée à la Une de la Nouvelle République du 12 février 2013.

Vous êtes de ceux qui considèrent que la « révolution tunisienne » n’est en fait qu’une  imposture qui ne relève pas seulement du ressort des islamistes. Quels sont d’après-vous les responsables de cette déstabilisation de la Tunisie et pourquoi ?

Les responsables de cette déstabilisation c’est d’abord un régime qui n’a pas été capable d’amorcer, en temps opportun, un véritable processus démocratique et qui a laissé se propager le clientélisme et la corruption. C’est aussi une opposition qui a manqué de patriotisme en se mettant au service d’agendas étrangers. Oui, j’ai considéré dès le départ que la « révolution du jasmin » était un conte de fées pour adolescents. Il s’agissait plutôt d’une révolte sociale que des traitres locaux et des services étrangers ont déguisé en révolution politique. Cette révolte sociale est semblable à celle de janvier 1978, à celle de janvier 1984 et à celle d’octobre 1988 en Algérie. Elles exprimaient toutes des revendications sociales et salariales parfaitement légitimes. Ce qui s’est passé en janvier 2011 est donc une colère sociale qu’une poignée de cyber-collabos ont transformé en soulèvement politique, selon un plan que les services américains ont mis en œuvre dès 2007. Volontairement ou inconsciemment, plusieurs jeunes tunisiens et arabes d’ailleurs ont été embrigadé par l’organisation OTPOR, par l’Open Society Institute du vénérable George Soros, et par la Freedom House, qui a été dirigé par l’ancien directeur de la CIA, James Woolsey, et qui compte parmi ses membres le théoricien du choc des civilisations, Samuel Huntington, ainsi que Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz, qui ont commis des crimes contre l’Humanité en Irak. C’est par la magie du Web, d’internet et de facebook qu’un simple fait divers –l’immolation par le feu d’un jeune alcoolique- s’est mu en « révolution du jasmin » pour se transmuer en « printemps arabe ».

 

Au même titre que dans beaucoup de pays arabes et même européens, la Tunisie a connu son malaise social, mal vie, chômage, etc, qui sembleraient être à l’origine du soulèvement du peuple tunisien. Toutefois, quand on  constate qu’avec la nouvelle configuration du paysage politique tunisien  cette situation sociale s’est au contraire aggravée ; qu’aurait-il fallu faire pour redresser cette situation ?

Le malaise social était bien réel mais on en a exagéré l’ampleur. Contrairement à tout ce qui a été dit par propagande, par ignorance ou par suivisme, ce n’était pas du tout une révolte de la pauvreté et de la misère économique mais de la prospérité et de la croissance mal répartie entre les strates sociales et les régions géographiques. L’économie de la Tunisie se portait nettement mieux que les économies dopées de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal et de la Grèce, un Etat en faillite malgré trois plans de sauvetage à coup de millions d’euros. L’Etat tunisien n’était pas en faillite, bien au contraire. C’est maintenant qu’il est en faillite, avec un endettement qui s’est multiplié par sept, une croissance en berne et plus d’un million de chômeurs, alors qu’il était à 400000 en janvier 2011. En moins de deux ans, la Tunisie a perdu les acquis de 50 ans de dur labeur.

Si vous aviez à comparer l’époque Bourguiba, celle de Ben Ali, et la gouvernance actuelle,  quelle serait  d’après-vous celle qui répond le mieux aux aspirations du peuple tunisien ?

Celle de Bourguiba, incontestablement. C’était l’époque où le géni d’un homme se confondait avec l’esprit d’une nation. Je préfère employer ce concept de nation plutôt que le mot peuple dont tout le monde se gargarise depuis janvier 2011. Bourguiba, qui reste pour moi un exemple inégalable, n’était pas un démocrate mais un despote éclairé. Sa priorité n’était pas la démocratie, mais la construction d’un Etat moderne, le raffermissement d’une nation, l’affranchissement des esprits par l’éducation et l’émancipation de la femme par jacobinisme. Ben Ali n’a ni la dimension charismatique de Bourguiba, ni sa puissance intellectuelle. C’est un président pragmatique que le hasard et la nécessité ont placé à la tête de la Tunisie. Il avait deux priorités : le redressement économique du pays et la neutralisation des islamistes. Quoique l’on dise aujourd’hui, dans ces deux objectifs, il a remarquablement réussi. Sa faute majeure dont la Tunisie n’a pas fini de payer le prix, c’est qu’il n’a pas profité de ses deux atouts pour instaurer une véritable démocratie. Enivré par le pouvoir, mal conseillé, se sentant invulnérable, il n’a pas su répondre aux aspirations démocratiques d’une société à plus de 60% jeune et éduquée. Quant à la gouvernance actuelle, elle cumule l’incompétence et la suffisance. Mais plus grave encore que l’incompétence, ce gouvernement dit de la troïka n’a aucun sens du patriotisme, puisque les uns subissent les injonctions de Washington, les autres sont sous l’influence de l’ancienne puissance coloniale, et les troisièmes sont aux ordres du Qatar.

On accuse justement le Qatar de jouer un rôle déstabilisateur dans les pays arabes ; êtes-vous de cet avis ? Si oui, dans quel intérêt cet émirat joue-t-il ce rôle ?

Non seulement je suis de cet avis, mais j’ai été l’un des rares, sinon le premier à dénoncer le rôle moteur que cet émirat féodal et esclavagiste a joué dans ce fameux « printemps arabe ». Je l’avais analytiquement démontré dans mon livre « La face cachée de la révolution tunisienne », dès 2011. Le rôle de cette oligarchie mafieuse a été, en effet, déterminant. Par la propagande et l’intoxication d’Al-Jazeera, par l’activisme diplomatique, par la corruption financière des instances décisionnelles occidentales, et par le recrutement de mercenaires chargés de semer la panique et la terreur au sein de la société. Il existe des preuves matérielles selon lesquelles les premières victimes dans les rangs des manifestants ont été abattues par des snippers d’Europe de l’Est payés par les services qataris. Ce fut le cas en Tunisie mais aussi en Egypte. Dans quel intérêt le Qatar a-t-il joué ce rôle ? Primo par sous-traitance de la géopolitique israélo-américaine. Secundo par ambition énergétique. Tertio par messianisme islamo-wahhabite.

La France et les Etats-Unis, semblent également impliqués dans la déstabilisation de la Tunisie, à l’instar de l’Egypte, la Libye et maintenant la Syrie et bientôt le Sahel. Dans ces différents cas, ils semblent  se « réconcilier » avec les mouvements islamistes qu’ils combattaient depuis le 9/11 au nom de la lutte anti-terroriste. Comment peut-on interpréter cette nouvelle  « alliance »?

Pour ce qui est des anglo-saxons, cette alliance n’est pas nouvelle mais très ancienne. Elle remonte à la fameuse grande révolte arabe sous le commandement de Lawrence d’Arabie, puis à la naissance des Frères musulmans en 1928, une secte qui est le produit du géni politique anglais pour marginaliser le nationalisme arabe en guerre contre le colonialisme. L’âge d’or de l’alliance islamo-impérialiste a été en Afghanistan et contre l’URSS. Les événements du 11 septembre 2001 ont sans doute marqué un tournant. L’esclave s’est retourné contre son maître. L’administration Bush a trouvé dans cet événement l’occasion d’envahir l’Irak et croyait pouvoir éradiquer rapidement le terrorisme islamiste en Afghanistan. Mais parallèlement, dans le cadre du « Grand Moyen-Orient », les néoconservateurs renouaient avec tous les mouvements islamistes qui ont fait allégeance au gendarme du monde. Le nouveau deal : on lâche les dictatures qui vous ont persécuté, on vous aide même à prendre le pouvoir, mais en échange, vous gardez bien nos intérêts, vous ne franchissez pas la ligne rouge par rapport à Israël et vous contribuez au maintien de l’omnipuissance américaine contre la Russie, la Chine, l’Inde et les autres puissances émergentes. Comme je l’avais dit dans une interview il y a plus d’une année, « A vous la charia, à nous le pétrole. Chacun sa religion ! ». C’est ainsi que je résume le sens ultime du « printemps arabe ».  

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Vous dites également, dans l’un de vos articles que « C’est l’impatience et l’insolence d’un Rached Ghannouchi  galvanisé par le soutien américain, la crise algérienne et le bras de fer entre le FLN et le FIS qui ont changé la donne en Tunisie. » Pouvez-vous  nous éclairer à ce sujet?

Il me semble que je parlais des rapports entre Ben Ali et Ennahda entre 1987 et 1991. Il faut d’abord rappeler que deux Etats ont joué un rôle important dans l’arrivée au pouvoir de Ben Ali : l’Italie et l’Algérie. La France avait un autre successeur à Bourguiba et les Américains jouaient déjà la carte islamiste. Ben Ali a été reconnu par les Etats-Unis à la seule condition qu’il partage le pouvoir avec leurs protégés islamistes. C’est ainsi qu’il les a libéré de prison, qu’il a reçu à Carthage Ghannouchi, que les islamistes ont été autorisé à participer aux élections de 1989 avec des listes indépendantes, qu’ils ont signé le Pacte national…Le point de discorde a été la légalisation d’Ennahda. Bien installé au pouvoir, Ben Ali voulait gagner encore du temps avant de faire cette dernière concession. Excédés, confortés par l’allié anglo-américain, les islamistes ont retrouvé leurs vieux reflexes : manifestations, agitations à l’université, complots contre la sécurité de l’Etat et tentatives d’assassiner Ben Ali. Celui-ci a trouvé dans le début de la crise algérienne l’occasion de mettre hors d’état de nuire les islamistes.

En extrapolant l’impact de ces « révolutions » déstabilisatrices, on constate également, qu’un autre bras de fer se déroule en catimini entre les Etats-Unis ( y compris leur alliés Occidentaux) et les pays du BRICS. D’après-vous, quelles pourraient être  les conséquences de cette nouvelle donne ?

Ce n’est pas une extrapolation mais une expression essentielle du « printemps arabe ». Je dirai même que le premier sens géopolitique et géostratégique de ce « printemps arabe » est de saborder par anticipation tout rapprochement entre le monde arabo-islamique et les puissances du BRICS, principalement la Russie et la Chine. Il faut relire Bernard Lewis et Samuel Huntington pour une meilleure intelligibilité du « printemps arabe », à l’aune du projet de Grand Moyen-Orient. Dans le « Choc des civilisations », Huntington –qui a d’ailleurs commencé sa carrière universitaire en tant que spécialiste de la Tunisie !- parle clairement de « l’alliance islamo-confucéenne » qu’il faut empêcher par tous les moyens. La carte islamiste, comme la carte du bouddhisme tibétain, pourrait d’ailleurs tout à fait servir à l’implosion de la Chine, qui compte une trentaine de millions de musulmans. Idem pour l’Inde, autre puissance émergente, qui compte 130 millions de musulmans et que les Anglais avaient déjà affaibli par la création artificielle et sur une base confessionnelle du Pakistan en 1947, au grand désespoir de Gandhi. En termes géopolitiques, les Américains cherchent à constituer en Méditerranée un Arc sunnite, la fameuse « ceinture verte », qui partirait du Maroc jusqu’en Turquie, en passant par l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Egypte, le Liban, la Syrie et le futur Etat jordano-palestinen ! Avec le Pakistan, l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite et les pétromonarchies, l’Iran chiite sera isolé, le pétrole sera bien gardé et a foi des musulmans, bien conservée ! Mais il y a aussi un Arc chiite en prévision. C’est que les Etats-Unis ne cherchent pas tant à détruire l’Iran qu’à aseptiser son chiisme, le désamianter plus exactement. Le chiisme aura forcément un rôle à jouer, ne serait-ce que pour que la puissance de l’islamisme sunnite ne dépasse jamais le seuil de tolérance américaine.

On accuse également les instigateurs de cette déstabilisation du monde arabe de convoiter les ressources naturelles de ces pays au moment où la crise économique bat son plein en Europe et aux Etats-Unis. Dans ce cas, pourquoi alors s’être attaqué à la Tunisie qui ne dispose pas de pétrole ou d’autres ressources minières importantes ?

C’est le principal argument que les idiots utiles de la pseudo-révolution tunisienne ont utilisé pour répondre à ceux qui ont analysé cette « révolution » dans ses implications géopolitiques, en accusant d’ailleurs ces analyses de théories du complot. La Tunisie n’a pas été visée parce qu’elle regorge de pétrole mais parce qu’elle répondait au critère du parfait laboratoire. Elle devait servir de mèche à la poudrière arabe. C’était le pays socialement, économiquement et politiquement le mieux prédisposé à une telle crise. Pendant des années, on avait présenté le régime tunisien comme la plus grande dictature policière du monde arabe. Les événements de janvier 2011 ont démontré qu’il était le régime le plus vulnérable et même le plus libéral. Quant à l’appropriation des ressources naturelles par les colonialistes new look, cela ne fait pas le moindre doute. La Libye n’est plus maitresse de son gaz, de son pétrole et même de ses nappes phréatiques. Exactement comme l’Irak, depuis 2003.

Récemment les islamistes viennent de passer à une nouvelle étape  celle des assassinats ; celui du militant Chokri Belaïd, après ceux de Lotfi Nakhd, de Nidaa Tounès, il y a quelques mois ; de quoi  cela pourrait-il présager ?

C’est le présage d’une série d’attentats ciblant les politiques, les intellectuels, les journalistes, mais aussi d’un cycle de violence que la Tunisie n’a jamais connu auparavant. C’est la conséquence de deux ans de laxisme et de décisions irresponsables. Dès le 14 janvier 2011, au nom de la « révolution du jasmin », des terroristes ont été libéré, d’autres sont revenus des quatre coins du monde, des centaines de criminels qui n’ont rien à voir avec la politique ou l’islamisme ont été amnistiés par le président provisoire. Tous ces individus dangereux se promènent librement dans le pays. Il y a aussi les criminels qui sont partis faire le jihad en Syrie et qui vont revenir chez eux. Le rétablissement de l’ordre et de la paix civile vont être la tâche la plus difficile.

Enfin, à quelles conséquences pourrait-on s’attendre avec cette montée de l’islamisme radical ? Et qui en serait (ent)  le(s) véritable(s) bénéficiaire(s) ?

Première conséquence, la banalisation du choc des civilisations et la fracture entre Orient et Occident. Avec ce « désordre créatif » comme disent les architectes du « printemps arabe », les pays déstabilisés ne se relèveront pas avant une quinzaine d’années. Ils vont connaître l’anarchie, l’insécurité, l’instabilité politique et le marasme économique. Mais le plus grave à mon avis, c’est la régression sociale, éducative et culturelle que connaissent déjà ces pays et qui va connaitre une amplification dans les années qui viennent. C’est l’ère de la sacralisation du bigotisme et de l’ignorance, l’époque du repli identitaire. Mon combat contre l’idéologie islamiste n’a jamais été celui d’un marxiste, d’un freudien ou d’un laïciste. C’est parce que je me sens profondément musulman que je suis radicalement anti-islamiste. Le pire ennemi de l’islam, c’est l’islamisme. Faire de la religion de Mouhammad un enjeu politique et géopolitique entre les mains des puissances occidentales, c’est un crime impardonnable. Réduire le Coran à un manuel politique, c’est trahir l’esprit de l’islam et poignarder la transcendance de Dieu. Dès 1937, Abbas Mahmoud Al-Akkâd disait que « les groupes religieux qui recourent à la religion pour atteindre des objectifs politiques sont des agents payés qui se cachent derrière l’islam pour abattre cette religion, car la réussite de leur cause finit par la perte de l’islam ». Je considère, en effet, que le triomphe de l’islamisme en tant qu’idéologie provoquera la déchéance de l’Islam en tant que religion. En faisant du saint Coran un manuel de subversion, en réduisant la Sunna aux miasmes de la scolastique médiévale qui offense la haute spiritualité de l’Islam et la supériorité de la philosophie islamique, en faisant de l’islam un enjeu de politique internationale, en transformant cette religion en instrument de chantage , de pression ou de négociation entre les mains des « mécréants » occidentaux comme ils disent, en l‘impliquant dans des actions terroristes aussi abjectes qu’étrangères à ses valeurs intrinsèquement humanistes, ces marchands de l’islam, ces imposteurs de Dieu, ont déjà beaucoup porté atteinte à l’Islam. Vous pourriez donc facilement deviner à qui profite cette subversion de l’Islam et cette image si injuste que l’on donne des musulmans.
Tunisie-Secret.com

Interviewé par Chérif Abdedaïm
La Nouvelle République

dimanche, 24 février 2013

Les rebelles s’en prennent au patrimoine culturel syrien

Ex: http://sos-crise.over-blog.com/  

Palmyre

On pouvait malheureusement s’y attendre. Les sites archéologiques syriens sont le point de mire des rebelles. Le patrimoine culturel de la Syrie, héritage d’une histoire millénaire, est la partie la plus vulnérable mais aussi la plus attrayante pour les destructeurs du pays arabe. Complètement indifférents à la valeur qu’ont les sites et les pièces de collection aux yeux des Syriens mais aussi pour les personnes un tant soit peu civilisées, les rebelles sont en train de faire des ravages pour en tirer quelque profit. L’Irak a été pillé en son temps sous l’œil complice des troupes d’occupation. C’est désormais au tour de la Syrie. « Certains jours nous sommes des combattants et d’autres, nous sommes archéologues », déclare ironiquement dans un entretien au Washington Post un jeune rebelle de 27 ans originaire de la ville d’Idlib. Comme lui, d’autres rebelles interrogés par le quotidien d’Outre-Atlantique ont admis la contrebande d’antiquités, officiellement pour financer leur lutte contre le gouvernement de Bachar el-Assad.  

Toujours selon le Washington Post, des dizaines d’œuvres ont disparu en quelques mois à peines. Pis, certaines sont irrémédiablement endommagées. Parmi les objets volés, une statue en or datant de l’époque araméenne (VIIIème siècle avant l’EC) provenant du musée d’Hama et désormais inscrite sur les tablettes d’Interpol. Plus grave encore, des mosaïques byzantines de la cité romaine d’Apamée, près d’Alep, ont été retirées au bulldozer.

Ceci n’est pourtant que la partie émergée de l’iceberg, et quand on sait tout ce que la Syrie recèle en matière de patrimoine (Palmyre, les châteaux des croisés, les sites pré-phéniciens, les villes de Damas et Alep, etc.), on peut facilement imaginer que les contrebandiers y trouveront leur compte.

Il existe, selon le Washington Post, de véritables équipes de fouilles composées de jeunes dont la mission est de trouver dans les sites archéologiques de l’or, des statuettes, des mosaïques, et tout ce qui peut avoir une valeur marchande, fut-ce au prix d’irréparables déprédations. La destination principale des œuvres volées est la Jordanie, où la contrebande est favorisée par le flux quotidien de quelque 2.000 réfugiés. « Tous les jours, nous sommes contactés pour acheter de l’or syrien, des mosaïques syriennes et des statuettes syriennes », a confirmé un antiquaire d’Amman. « Damas est vendue ici à Amman, pièce par pièce ».

La contrebande syrienne rappelle ce qui est survenu durant l’invasion de l’Irak par les États-Unis, car la Jordanie était également considérée comme un point de passage obligé pour les trésors volés. « Il est encore trop tôt pour comparer la situation en Syrie avec ce qui s’est passé en Irak », a dit Nayef Al Fayez, ministre du tourisme et des antiquités de Jordanie, « mais quand il y a des problèmes de sécurité, les sites archéologiques en sont les premières victimes. Et nous nous attendons à ce que ces événements se multiplient ».

L’UNESCO n’a pas été en mesure pour le moment de quantifier l’ampleur des pillages et des détériorations du fait de la difficulté d’accéder aux sites historiques dans un pays en proie à des attaques terroristes. Le krak des chevaliers, l’un des plus beaux châteaux inscrit au patrimoine de l’humanité, a été exposé à des tirs et à des bombardements. Les anciens souks d’Alep sont partis en fumée et la ville de Bosra, jadis capitale de la province romaine d’Arabie, a subi également d’importants dommages.

« Les gens peuvent nous condamner et nous traiter de voleurs », commente Abou Majed, un déserteur âgé de 30 ans qui dirige les chemins de la contrebande dans le sud du pays, « mais parfois, on doit sacrifier le passé pour garantir le futur ». Du fanatisme à la barbarie, il n’y a qu’un pas.  

Capitaine Martin